La saint-Hubert

Vision de saint Hubert

D’après les « Mémoires de la société d’archéologie lorraine et du musée historique lorrain »
Année 1853

Saint Hubert le 3 novembre

A Altroff, le jour de Saint-Hubert, fête de la paroisse, les habitants font bénir de l’avoine dont ils donnent à manger à leurs bestiaux pour les préserver de la rage. Des personnes de villages voisins viennent même y faire bénir du pain qu’elles ont soin de distribuer à tous les membres de leur famille.

Autrefois, les ducs de Lorraine envoyaient leurs meutes et leurs piqueurs à l’abbaye de Saint-Hubert en Ardennes, afin de les mettre à l’abri des atteintes de la rage.

A Toul, les membres de la confrérie de Saint-Hubert portent, aux offices de la confrérie, suspendu à la boutonnière avec un ruban vert, couleur des pontifes, un cor de chasse en cuivre doré ou argenté, dans le cercle duquel est une petite plaque où est représenté saint Hubert, un genou en terre et les mains jointes ; il adore l’image du Christ qui, selon la légende populaire , lui apparut entre les bois d’un cerf, lorsqu’encore laïque, il chassait daus les forêts des Ardennes, son pays.


Archives pour la catégorie Traditions et coutumes populaires de Lorraine

La peine du tourniquet

 

 

Cette coutume, puisque présentée comme telle, n’est pas festive pour tout le monde. Il s’agit plutôt d’une punition en vigueur au XVIIIe siècle dans une partie de la Lorraine. Je vous propose de la découvrir.

Sarre-Union, ville née de la réunion de Bouquenom et de Sarrewerden en 1793, aujourd’hui dans le département du Bas-Rhin, appartenait à la Lorraine à l’époque des faits relatés.

 

D’après un article paru dans le « Journal de la Société d’archéologie et du Comité du Musée lorrain »
Année 1876

C’était, dans la Lorraine allemande, une coutume locale d’attacher « au tillot » planté sur la place les enfants surpris en maraude. Dans beaucoup de villages, le tilleul est toujours là, quoique la peine ait été abolie et que le maraudage existe comme auparavant.

Dans quelques petites villes, une vaste machine tournante, dite le tourniquet, remplaçait le tilleul villageois. La peine était plus pénible, mais elle durait moins de temps.

Les archives de police de la prévôté de Bouquenom contiennent la mention d’un jeune enfant, petit valet d’un laboureur, condamné à subir ce châtiment pour vol de fruits.

Au mois d’août 1743, il fut conduit de la prison où le propriétaire du jardin l’avait trainé devant les officiers municipaux de la ville, assemblés le même jour pour juger cette affaire. Le procureur syndic, après avoir entendu le plaignant, conclut à une demi-heure de punition dans le tourniquet placé devant l’Hôtel-de-Ville. Le maitre de l’enfant devait, en outre, supporter les dépenses et payer 7 francs de dommages-intérêts. La chambre de police fut indulgente, elle supprima les dommages-intérêts et n’infligea qu’un quart d’heure de tourniquet.

Voici le jugement :

« Nous Conseillers de l’Hôtel-de-Ville de Bouquenom, vu le rapport d’autre part et les réquisitions du substitut syndic, ayant aucunement égard auxdites réquisitions, avons condamné ledit Mathis Kiener à être renfermé dans le tourniquet posé au devant de cet Hôtel-de-Ville, à y être tourné pendant un quart d’heure, et condamné ledit Schapft, comme responsable de son domestique, aux dépens.
Fait et jugé à Bouquenom ledit jour dix-neuf août 1743. Suivent les signatures ».

La peine était assez forte, car le pauvre petit condamné était exposé à être le souffre-douleur de tous les polissons de l’endroit, enchantés de faire aller la manivelle de la lourde machine et de voir un supplice, qui était heureusement très rare, car il n’est cité qu’une fois dans une période de dix-huit années.

Les feux de la saint Jean à Metz

Blason de Metz

 

Il était une fois … une horreur !!!

Cette coutume, si horrible soit-elle, a malheureusement existé, et fait partie de l’histoire de notre région.

 

D’après un article paru dans « Le Pays Lorrain » – Année 1909

La coutume d’allumer un feu public la veille de la Nativité de saint Jean-Baptiste fut observée à Metz jusqu’à vers la fin du XVIIIe siècle.

Un immense bûcher était dressé par ordre des magistrats de la ville, sur la place de l’Esplanade, à cent pas de l’hôtel de la « Haute-Pierre », demeure du gouverneur des Trois Evêchés, aujourd’hui le Palais de la justice. C’était un usage immémorial et qui n’avait jamais souffert aucune interruption. Il s’accomplissait avec une certaine solennité.

Devant la Haute-Pierre se réunissaient les gardes et les suisses du gouverneur, puis ils formaient la haie, tambours et trompettes en tête. A sept heures et demi du soir, le Maitre-Echevin, en costume officiel se rendait à l’hôtel du gouverneur, précédé des sergents et des messagers de la ville, sous l’escorte de six hallebardiers.

En raison de son titre de colonel de la milice, il était accompagné du major et de l’aide-major de cette troupe bourgeoise. Arrivé à la Haute-Pierre, le Maitre-Echevin prenait la gauche du gouverneur et ces deux autorités se dirigeaient à la tête de leur cortege civil et militaire vers le bûcher où les précédait le maitre des messagers de la ville tenant à la main deux flambeaux allumés. Le canon grondait sur les remparts de la citadelle regardant la ville, les tambours battaient aux champs, les trompettes faisaient retentir les airs de leurs plus joyeuses fanfares.

Pendant ce temps, les représentants, de la ville faisaient trois fois le tour du bûcher. Au temps d’arrêt, le major de la place remettait un des flambeaux au gouverneur, tandis que le maitre-échevin recevait l’autre des mains d’un officier de la ville. Puis le bûcher embrasé, ils se retiraient avec leur cortège, laissant à la foule le plaisir de traverser les flammes en courant et de s’amuser des cris et contorsions de six malheureux chats que, chaque année, on avait bien soin de placer dans une cage au-dessus des fagots.

Cette bizarre et cruelle cérémonie était considérée comme très sérieuse et ces feux de joie étaient d’une assez grande importance, comme on peut en juger par les états de dépenses. Nous savons par un mémoire de P. jaunez, charpentier de la ville en 1745, que depuis très longtemps la dépense du feu de la Saint Jean était fixée à la somme invariable de 40 livres. Elle comprenait 200 fagots à 15 livres, la cage coûtait 12 sols et les chats 2 francs 10 sols.

Voici un extrait d’une pièce du temps, assez curieuse, contenant les « très humbles et très respectueuses remonstrances des chats de la ville de Metz à Messieurs les Conseillers, Echevins et Magistrats de la même ville, au sujet des feux de la Saint-Jean » :

Les députés de la gent miaulique
Très humblement présentent leur supplique
A vous Messieurs les graves Magistrats
Qui des Messins régissés les états,
Disant en bref que, dans la ville antique
Des habitants de Médiomatrique
Depuis longtemps un usage cruel
Donne à leur gent un spectacle annuel,
Où, dans un feu de figure conique,
Plusieurs d’entre eux avec pompe et musique
Sont consumés impitoiablement,
Ne sachant pas ni pour quoi ni comment
De leur supplice, on a fait une fête,
Pourquoi les chats mieux qu’aucune autre bête
Ont mérité le ridicule honneur
D’être traité avec tant de rigueur,
Nous supplions votre haute clémence
De vouloir bien nous dire quelle offense
Ont pu commettre autrefois nos aïeux
Pour voir ainsi dans un tourment affreux
Périr leur race, innocentes victimes
A qui jamais on n’imputa de crimes
Sinon celui d’être par fois gourmands,
Traitres un peu, souvent mauvais plaisans,
Mais qui d’ailleurs rendons de grands services
Réjouissons par tous nos exercices,
Croquons les loirs, les souris et les rats,
Qui sans nos soins Messieurs les Magistrats
Feroient chés vous un ravage effroyable,
Devoreroient votre linge de table
Tous vos effets et les provisions
Qu’on fait chés vous pour vos collations.
Si nous voulions déploïer tous nos titres
Nous vous dirions que, dans mille chapitres
Vous trouverés que les chats autrefois
Furent des dieux adorés des Gaulois,
Bien différens en cela de leurs pères
Leurs petits-fils ne nous révèrent guère,
Car par un trait digne de l’Indoustan,
Dans un feu clair, à l’honneur de saint Jean
Vous nous grillés sans nous dire la cause,
Qui chaque année au bûcher nous expose,
Nous estimons qu’au siècle des Merris
L’art insensé de votre Médicis
Qui captive l’esprit sot du vulgaire
Nous prépare ce bel anniversaire,
En nous faisant présider au sabat
Où le faquin comme le Magistrat
Ainsi que ceux qui vous parlent en chaire
Trop peu sorciers pour juger du contraire,
Ont prétendu qu’amis de Lucifer
Nous adorions ce grand diable d’enfer.
Hélas, Messieurs, nous n’adorons personne,
Et parmi nous, ni patron, ni patronne
Ne veut le schisme et la division
Ce qui sembloit de la combustion
Devoir toujours préserver notre espèce.
Chés nous reclus, ni moine, ni moinesse
N’ont excité de troubles dans l’état
Nul financier vivant avec éclat
N’a ruiné de familles nombreuses
Et nul auteur dans ses quintes fâcheuses
N’a maltraité de propos insutans
Ses bienfaiteurs, ses amis, ses parents.

Malgré cette supplique et les sarcasmes des écrivains messins, le brûlement des chats fut continué jusqu’en 1773. A cette époque, Mme d’Armentières, épouse du commandant en chef dans les Trois-Evêchés, émue des tortures inutiles imposées aux pauvres chats, demanda grâce pour ces malheureuses bêtes.

Dom Tabouillot et Dom Jean-François, auteurs, de l’histoire de Metz (1769-1790), ont fait à ce sujet les réflexions les plus judicieuses : « Si quelque homme d’esprit, disent-ils, avait à faire l’histoire des sottises humaines, il n’oublierait certainement ni les feux publics ni les chats brûlés à Metz. Est-il possible que des cérémonies si bizarres soient venues jusqu’à nos jours, que la police les tolère, et que des hommes en place y assistent en corps, et cela avec un air de gravité ? Faire un grand feu pendant la plus grande chaleur de l’été, n’est-ce pas une action que rien ne peut justifier ? Ne vaudrait-il pas mieux laisser les chats tranquilles, et donner à quelques pauvres familles, le bois qui se consume en pure perte ? ».

La roue flamboyante de Sierck-les-Bains

Blason Sierck-les-Bains

 

Cette année encore, la roue va dévaler la pente du Stromberg à l’occasion des feux de la saint Jean.

Spectacle magnifique qui dure depuis des siècles. Et quelles qu’en soient les origines, félicitons-nous que cette fête existe encore au XXIe siècle ! Programme ici .

 

D’après un article paru dans les « Mémoires de la Société d’archéologie et d’histoire de la Moselle » – Année 1887

L’usage presque général, surtout dans les campagnes, d’allumer des feux chaque année, le soir du 23 juin, jour qui précède immédiatement la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste, est du nombre de plusieurs antiques usages, dont l’origine est demeurée obscure.

A Sierck, petite ville historique de l’ancien duché de Lorraine, cet usage, peut-être plus qu’ailleurs, a conservé son caractère traditionnel. Sierck est placé au bord de la Moselle et sur sa rive droite, à l’extrémité de notre département qui touche, d’un côté, à la partie cédée à la Prusse par les traités de 1815, de l’autre, au grand-duché de Luxembourg.

De toutes les petites villes baignées par la Moselle, depuis sa source jusqu’à sa jonction avec le Rhin, à Coblentz, celle de Sierck occupe la position la plus agréable et la plus riante. Une longue ligne de belles maisons suit l’arc de cercle que décrit, en cet endroit, la paisible rivière. Du côté du sud-est, la ville est dominée par un antique château-fort, et devant elle, sur la rive gauche de la Moselle, s’étale la splendide verdure des vignes, parsemées de cerisiers, qui, de l’est à l’ouest, couvrent toutes les pentes du Stromberg, et ensuite s’étendent, en remontant le cours de la rivière, jusqu’au village de Haute-Kontz.

Or, ce qui, à Sierck, distingue les feux de la Saint-Jean de ceux qui sont allumés en beaucoup d’autres lieux de la France et de l’Allemagne, c’est qu’on y voit paraître, au sommet d’une montagne, nommée le Stromberg, et puis en descendre, de longues files de torches faisant escorte à une roue enflammée, qui est conduite vers la Moselle, vis-à-vis de la ville, pour être précipitée dans les eaux, si ses guides, surmontant tous les obstacles, parviennent à l’y faire arriver.

Les habitants de Basse-Kontz, village situé à un kilomètre de Sierck, entre cette ville et Haute-Kontz, mais sur la rive gauche de la Moselle et à l’ouest, paraissent avoir toujours été chargés du soin et des frais, du reste peu considérables, de cette réjouissance nocturne. De là, vient que l’on dit ordinairement la roue flamboyante de Basse-Kontz plutôt que de Sierck.

Chaque année, la veille de la Nativité de saint Jean-Baptiste, ils quittent en grand nombre leurs demeures, lorsque les ombres de la nuit commencent à se répandre, et ils montent au sommet du Stromberg, qui est, sur la rive gauche de la Moselle, à l’opposite de la ville de Sierck, dont il n’est séparé que par la paisible rivière.

Arrivés à la partie la plus élevée de la montagne, d’où ils peuvent facilement être aperçus de la ville, les habitants de Basse-Kontz mettent le feu aux nombreux faisceaux de paille attachés à l’extrémité des longues perches qu’ils portent, et à la paille tressée autour d’une grande roue de voiture. Ensuite, se rangeant en files avec leurs torches qu’ils agitent, ils descendent vers la Moselle, et ils accompagnent, dans sa marche rapide, la roue flamboyante, que deux des plus robustes d’entr’eux conduisent au moyen d’une longue perche passée au travers.

Tout ceci se fait avec cérémonie, puisque le maire et le conseil municipal de Basse-Kontz sont présents à ce feu d’artifice un peu primitif, tandis que, du côté de Sierck, trois coups ont été tirés avec de petits canons de fer, pour donner le signal du commencement de la fête.

Les feux de cette illumination, réfléchis et multipliés par les eaux de la Moselle, produisent, dans l’obscurité de la nuit, un effet vraiment féerique.

Tel est le spectacle qui, depuis plusieurs siècles, se renouvelle chaque année, la veille du 24 juin, et qui attire toujours, sur les deux rives de la Moselle, mais surtout du côté de Sierck et sur le quai magnifique qui borde la rivière, un nombre considérable de personnes.

Mais quelle peut être la cause de cet usage particulier, et quelle en a été l’origine ? Il existe, à ce sujet, diverses traditions, ou plutôt opinions, qui ont été recueillies par les écrivains qui ont rapporté ce petit fait de l’histoire de notre province.

Selon les uns, l’usage d’allumer ces feux et d’embraser cette roue, la veille de la Saint-Jean, a commencé, à Sierck, au temps de Jean Ier, qui occupa le trône ducal de la Lorraine depuis l’année 1346 jusqu’en l’année 1390. Ce prince, aimé de ses sujets, le fut particulièrement à Sierck, où il fit divers séjours dans l’antique château-fort qui domine la ville et le cours de la Moselle. Les habitants, en reconnaissance de ses bienfaits, établirent l’usage des feux de la Saint-Jean, pour mieux célébrer la fête de leur souverain, dont le patron, au ciel, était saint Jean-Baptiste, précurseur de Notre Seigneur. Depuis cette époque, le même usage a été continué sous les ducs de Lorraine, successeurs de Jean Ier, et il a passé jusqu’à nous.

La seconde opinion, ou tradition populaire, ne le fait pas remonter plus haut que l’invasion suédoise, au commencement du dix-septième siècle, et il ne serait ainsi que l’accomplissement d’un vœu fait à saint Jean-Baptiste par les habitants de Basse-Kontz. Pour être délivrés du fléau de la peste, qui ravagea tout le pays après le passage des Suédois, ils s’obligèrent à faire descendre chaque année et à perpétuité, une roue enflammée du sommet de la montagne du Stromberg, et à la conduire jusque vis-à-vis de la chapelle de Saint-Jean qui alors existait à Sierck.

Enfin, selon d’autres, cet usage est beaucoup plus ancien, et il remonte à l’époque de la destruction des statues des faux-dieux dans le pays de Trêves, et au premier établissement du christianisme dans cette partie des Gaules.

Telles sont les explications, plus ou moins satisfaisantes, qui ont été données par les écrivains, en petit nombre, qui se sont occupés de notre histoire particulière et locale.

Extrait du « Pays lorrain » – Année 1909 

Près de Sierck, à l’occasion des feux de la saint Jean, le spectacle est beaucoup plus pittoresque. Les habitants de Basse-Kontz, village placé sur la rive gauche de la Moselle, allument un cylindre de paille du poids de 4 à 500 livres, dont l’axe est traversé par une perche qui sert à diriger cette espèce de roue.

Il s’agit de faire rouler cet appareil enflammé le plus loin possible. Si la roue descend plus bas que la fontaine de Burbach, qu’on rencontre à mi-côte du Stromberg, lieu de départ du cortège, les habitants peuvent exiger deux hottes de vin de la ville de Sierck. Au contraire, quand la roue s’éteint avant d’arriver à cette fontaine, Sierck peut exiger un panier de cerises.

La superstition a pris part à cette cérémonie : si le cercle enflammé se plonge dans la Moselle, on en conclut que la vendange sera très abondante. 

Le pèlerinage des chevaux de Flastroff (57)

Blason de Flastroff 

D’après un article paru dans « Le pays lorrain » – Année 1909

Chaque année, au 25 juin, jour anniversaire de la translation des reliques de Saint-Eloi selon le martyrologe de Noyon, avait lieu à Flastroff le pèlerinage des chevaux :
- chevaux malades ou vicieux, dont l’intercession du saint devait obtenir la guérison ou l’amendement
- chevaux bien portants, que sa bénédiction devait préserver d’accidents et de maladies.

De nombreux cultivateurs et d’autres personnes s’y rendaient à pied, conduisant leurs bêtes et priant dévotement le long de la route. Ils assistaient à une messe solennelle, avant laquelle commençait, au chant de l’hymne des confesseurs pontifes, le défilé des chevaux, menés en main. On leur faisait faire, extérieurement, le tour de la chapelle et à mesure que le conducteur d’un cheval passait devant la porte du sanctuaire, il s’arrêtait, faisait face à l’autel et s’inclinait en une profonde génuflexion.

La procession faisait halte derrière le chœur, et le célébrant, assisté du diacre et du sous-diacre, procédait à la bénédiction d’une certaine quantité d’eau renfermée dans une petite cuve. Cette eau bénite était ensuite emportée par les pèlerins, qui la mélangeaient au breuvage des chevaux, surtout des chevaux malades. Celui dont le cheval n’avait pu être amené, avait eu soin de se munir d’une poignée de crins pris à la queue de la bête et participait à la procession en tenant cette offrande à la main. Il la déposait ensuite sur les marches de l’autel.Les autres y plaçaient aussi des crins ou quelques pièces de monnaie.

C’est ainsi que la cérémonie se pratiquait anciennement.

Depuis l’érection de l’église qui a remplacé la chapelle en 1865, l’usage d’amener les chevaux a à peu près disparu. Les pèlerins, encore nombreux se contentent d’apporter une poignée de crins, des plus longs et des plus beaux, pris à la queue des chevaux pour lesquels on veut implorer le saint.

Après la bénédiction solennelle du Saint-Sacrement, ils font le tour de l’autel pour vénérer en la baisant pieusement une relique de Saint-Eloi, qui y est exposée, et placent leur offrande dans une espèce de niche pratiquée dans le mur de l’abside, sur le côté gauche de l’autel. Cette offrande en nature se monte en moyenne à trente ou quarante livres de crin, valant 75 à 100 francs. La valeur en est consacrée à l’entretien de l’église et à payer le service du jour.

Les pèlerins de Flastroff viennent surtout de la Lorraine allemande et des pays allemands limitrophes du Luxembourg, des environs de Sarrelouis et même de Trèves. On en voit bien rarement des environs de Metz, où ce pèlerinage est à peu près complètement oublié aujourd’hui. On s’y rend en récitant le chapelet le long de la route.

Les personnes d’un même village, hommes et femmes, forment de petits groupes, où l’un des pèlerins dit à haute voix le commencement de chaque Ave et de chaque Pater. Tous les autres répondent en psalmodiant. Les pèlerins assistent ensuite à un service solennel et prennent part à la procession et aux cérémonies que nous avons décrites plus haut.

Le jour de la fête chez beaucoup de propriétaires des environs, les chevaux ne sont pas attelés « C’est la fête des chevaux, dit-on, il est juste que les pauvres bêtes se reposent ».

Ce même jour, se tenait près de la chapelle, une petite foire de mercerie qui a perdu son importance après la cession des cantons de la Sarre à la Prusse en 1815. Elle a aujourd’hui disparu.

Ce n’est pas seulement le 25 juin que l’on visite l’église de Flastroff au cours de l’année, un certain nombre de croyants y viennent isolément prier le saint pour leurs chevaux et lui présenter l’offrande traditionnelle.

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