Le cimetière mérovingien d’Audun-le-Tiche
La région d’Audun-le-Tiche est riche en vestiges archéologiques, du néolithique à l’âge de bronze, des Celtes aux Mérovingiens et jusqu’au moyen-âge. Tout atteste d’une occupation régulière de la région.
La nécropole se trouve sur une petite colline, au lieu-dit « Le calvaire ». Le site découvert date sans doute des invasions barbares, mais on y a trouvé toutefois des vestiges d’une villa romaine, une mosaïque, une statuette de la déesse égyptienne Isis (dont le culte fut introduit en Gaule par les marchands orientaux et les légionnaires romains), et les restes d’un aqueduc souterrain.
Il est vraisemblable de la découverte – fortuite – de ce cimetière remonte assez loin dans le temps. Au début du XXe siècle, les premières exploitations minières provoquèrent la mise à jour de sépultures qui furent alors considérées comme des tombes de « seigneurs ».
En 1952, la construction d’un calvaire, dans le bois de Butte, permit la découverte d’autres tombes.
C’est en traçant un chemin avec un engin mécanique, que furent mises à jour quelques sépultures qui excitèrent la curiorisité de certainces personnes. Et l’on vit bientôt l’apparition de fouilles clandestines. C’est dans le but de mettre fin au pillage que fut créée la Société Audunoise d’Histoire Locale et d’Archéologie (S.A.H.L.A) en 1967.
Depuis 1968, les fouilles se sont succédées sans interruption et ont permis de dégager quelques 200 tombes avec leur mobilier funéraire. Les tombes sont orientées à l’est et sont soit contigües, soit isolées. Pour la plupart en pierres sèches recouvertes de dalles, quelques unes sont montées en petit appareil gallo-romain. D’autres sont des sarcophages monolithiques.
Une des tombes renfermait un crâne percé de cinq clous, et certaines sépultures contenaient des crânes en surnombre, jusqu’à huit disposés en cercle dans la tombe n° 9. Outre la décapitation rituelle, la mutilation des cadavres est aussi présente à Audun-le-Tiche : plusieurs squelettes présentent des manques (bras, jambes) ou leurs os portent des traces de coups portés par des armes tranchantes.
De nombreux objets ont été trouvés sur le site : couteaux, scramasax (couteau long), fourches à deux dents, bijoux, peignes en os, colliers de perles, bagues, pendentifs, monnaies, fibules, boucles de ceinture…
Un espace archéologique a été créé sur place, où sont exposées les différentes trouvailles, et où sont reconstituées des tombes avec leur mobilier.
Crédit « Photo Jean-Claude Kanny / Moselle Tourisme ».