Les croyances superstitieuses anciennes et les abeilles
D’après « Traditions populaires, croyances superstitieuses, usages et coutumes de l’ancienne Lorraine »
Nicolas Louis Antoine Richard – 1848
Au Val-d’Ajol, on n’oublie jamais le jour du vendredi saint de placer, sur chacun des paniers d’un rucher, une petite croix bénite en cire qui doit empêcher les abeilles de quitter la ruche.
Les habitants du Ménil et de Ramonchamp, pour produire le même effet, mettent sur les paniers, le jour des Rameaux, une petite branche de buis bénite le même jour à l’église.
Connaissant l’extrême susceptibilité de ces insectes et la nécessité de ne point les irriter, on a soin de ne proférer auprès d’un rucher aucun propos grossier, aucun blasphème et particulièrement aucun jurement, si on veut qu’ils ne quittent bientôt leur demeure pour ne plus y revenir.
On est encore persuadé, à Rochesson et dans quelques autres communes, que les abeilles ne peuvent prospérer dans une maison quand le bois et la paille d’un panier ou le panier ont été volés, quand la concorde et l’harmonie ne règnent pas dans la demeure de leur maitre, et que les personnes auxquelles elles appartiennent ne vivent pas en bonne intelligence.