
Petite promenade en forêt.
D’après les « Annales de la Société d’émulation du département des Vosges » – 1907
Cette roche est située au nord et à deux kilomètres du centre du village, sur le chemin de Relanges à Bonneval, dans la forêt communale.

Elle appartient au grès bigarré. Sa forme est celle d’une calotte écossaise. La face Sud, parallèle au chemin qu’elle borde, a 2m50 de hauteur et 6m50 de longueur. Au milieu de cette face, il existe une cavité de 0m60 de profondeur, 1m de hauteur et 1m50 de largeur.
La face Est a une longueur de 4 mètres, 2 mètres de hauteur à une extrémité et seulement 0m50 à l’autre.

Des scènes de la Passion ont été taillées en haut relief sur les deux faces de cette roche. Ce travail est l’œuvre de Dominique Plancalaine, tailleur de pierres à Relanges, qui vivait à la fin du XVIIIe siècle.
En 1891, un Russe, M. Bolaschoff, en traitement à l’établissement hydrominéral de Vittel, proposa au conseil municipal de lui acheter cette roche pour la somme de 10 000 francs. On trouve, au registre des délibérations de la commune, des traces de cette affaire qu’il est interessant de reproduire.
« Le conseil municipal, considérant que la Belle-Roche a été de tout temps respectée par la main des hommes, on est obligé de convenir que la main du temps la détériore et lui fait perdre petit à petit de sa valeur ; qu’étant placée dans un musée, elle conservera indéfiniment et sera, du reste, l’objet de visites plus fréquentes.
Considérant que l’offre de M. Bolaschoff, telle qu’elle est faite, permettrait à la commune de rembourser 7091,10 francs de dettes en conservant dans la caisse un boni qui pourrait faire face à toute éventualité ; que, du reste, cette offre étant toute spontanée, le conseil ne désespère pas d’obtenir de l’amateur un prix plus élevé.
Pour ce motif, le conseil sollicite de M. le Préfet l’autorisation de vendre la Belle-Roche aux conditions sus énoncées. Le marché à intervenir sera, du reste, si M.le Préfet approuve la présente délibération, soumis à la ratification de l’administration supérieure.
Délibéré à Relanges, le 4 juillet 1891 ».
Comme le laisse prévoir la délibération ci-dessus, des pourparlers furent engagés entre le curé, le maire de Relanges et le riche étranger. On lui demandait 2000 francs de plus que ses offres pour l’acquisition d’un chemin de croix à l’église. Mais sa saison finie, l’amateur quitta Vittel, sans donner de réponse à cette proposition.
Et c’est ainsi que l’on peut encore, en 2012, admirer cette magnifique roche sculptée.