La représentation du carnaval et du carême à Metz
D’après « Le Pays Lorrain » – 1909
On personnifiait anciennement dans notre bonne ville de Metz, dit l’historien Dupré de Geneste, le carnaval et le carême.
Le carême paraissait d’abord bien vêtu et en bonne santé, suivi de poissonniers qui formaient sa cour. Son embonpoint diminuait à mesure que Pâques approchait et ses courtisans se faisaient de plus en plus rares. On le voyait ensuite en bonnet de nuit, accompagné d’un médecin et d’un apothicaire. Enfin, il mourait la veille de Pâques, à la chute du jour.
Le carnaval n’avait pas le même sort. Au contraire, on prenait grand soin de lui, pour qu’il ne lui arrivât aucun mal. Le mardi-gras, un peu avant minuit, les bouchers roulaient le joyeux sire, endormi de lassitude, dans un épais drap et l’enfermaient dans une double caisse faite d’un bois choisi, et dûment scellée par les maîtres.
La fin du mannequin représentant le carême était plus sinistre. On le brûla d’abord au milieu d’un grand feu. Plus tard, on lui attacha des fusées et des pétards qui le réduisaient en cendres, ce qui amusait beaucoup le peuple.
Les citations de Dupré de Geneste sont confirmées par un règlement de police du 18 février 1487, contenant les mesures d’ordre à faire observer lors de la représentation du carême sur les marchés de Metz.