La légende des chiens de l’Abbaye de Chaumousey

 

 

 

D’après « Bulletin de la Société lorraine des études locales dans l’enseignement public » – 1930

 

La légende des chiens de l’Abbaye de Chaumousey dans Anecdotes historiques pittoresques de Lorraine Chien-Terre-neuve-150x106Le père Jacques Phulpin, prieur de l’abbaye, possédait deux magnifiques terre-neuve qu’il avait dressés à toutes sortes d’exercices. Ils se nommaient, l’un César, l’autre Pompée.

C’étaient ces deux chiens qui étaient chargés d’aller à Epinal, à huit kilomètres de là, chercher la viande nécessaire à la nourriture des religieux, chez le boucher Michel, rue des Petites-Boucheries. Ils revenaient toujours fidèlement, portant dans la gueule le panier rempli.

Or, un jour de mai 1870 (le 21, paraît-il), Pompée allant seul à la ville, est attaqué par des chiens affamés. Forcé d’abandonner le panier, il s’en retourne tout sanglant à l’abbaye, fait comprendre à César de le suivre, et les deux braves chiens franchissent en un quart d’heure les huit kilomètres, retrouvent les chiens voleurs, les corrigent d’importance et, leur panier empli à nouveau, s’en retournent tout glorieux à l’abbaye.

Que l’on vienne dire encore que les bêtes n’ont pas d’esprit !

 

 La photo est extraite du site de l’élevage des Bois de la Grotte Fleurie (en Lorraine, bien entendu)


Archive pour février, 2012

Nicolas de Verdun : un des plus grands orfèvres médiévaux

 

 

Transportons-nous aux XIIe et XIIIe siècles et découvrons que l’un des plus grands orfèvres médiévaux était lorrain.

 

D’après des extraits des « Annales archéologiques » – 1862

 

Il existe près de Vienne, en Autriche, dans l’abbaye de Klosterneubourg, un retable d’orfévrerie émaillée, presque comparable à la pala de Saint-Ambroise de Milan et même à la pala-d’oro de Venise. Cette œuvre, magnifique comme travail de métal, n’est pas moins remarquable comme conception de théologie ou d’iconographie religieuse.

Cinquante et un tableaux d’émail et de cuivre doré, complétés par vingt-deux anges, vingt-deux prophètes et quatorze Vertus, sont répartis en trois séries qui s’expliquent l’une par l’autre, depuis la naissance du Sauveur jusqu’à son dernier avènement. La première série comprend les sujets antérieurs à la loi de Moïse ; la seconde série, les sujets contemporains de la loi ; la troisième série, les sujets contemporains de la loi de grâce ou de l’Évangile.

Ainsi, le premier sujet évangélique est l’annonciation de l’archange Gabriel à la vierge Marie ; il est préparé et commenté par l’annonciation au prophète Abraham de la naissance d’Isaac, avant la loi de Moïse, et par l’annonciation de la nativité de Samson sous la loi.

Cette œuvre capitale, que les archéologues de l’Autriche viennent de révéler, commence à faire du bruit en Europe et surtout en France.

Nicolas de Verdun : un des plus grands orfèvres médiévaux dans La Meuse d'Antan Ambon-jube-Abbaye-Klosterneubourg-150x110En effet, le retable de Klosterneubourg est signé et daté. Il est signé d’un émailleur français, Nicolas de Verdun, et daté de l’an 1181. Ainsi, c’est en 1181 que Garnier ou Werner, sixième prévôt de l’abbaye de Klosterneubourg, dédia à la vierge Marie cette œuvre que fabriqua Nicolas de Verdun.

C’est beaucoup, assurément, que d’avoir le nom de l’artiste et une date. Mais, par malheur, nous ne savons rien de plus sur Nicolas de Verdun. Cependant, le hasard vient, tout récemment, de nous apporter un premier élément, et des plus notables, pour la vie de Nicolas de Verdun.

En parcourant un livre que M. Du Mortier fils vient de publier sous le titre d’« Étude sur les principaux monuments de Tournai », je lus, page 88, le passage suivant : « En l’année 1205 fut achevé la fierte de Nostre-Dame de l’église de Tournay, tesmoing l’escrit qui est à l’un des costés de ceste fierte en ces termes : « Anno ab incarnatione Domini 1205 consummalum est hoc opus aurifabrum ; et, à l’autre costé : « Hoc opus fecit magister Nicolaus de Verdum, continens argenti marcas 109, auri sex marcas ».

« Nicolas de Verdun », dit à ce propos M. B. Du Mortier fils, « dut être Tournaisien, car, dans les reliefs de bourgeoisie de la ville de Tournai, on lit que Colars (Nicolas) de Verdun, voirier, fut reçu bourgeois le trois novembre 1217 et qu’il ne paya que 25 sols, ce qui était le taux des fils de bourgeois ».

Nos lecteurs voient déjà que Nicolas n’était pas de Tournai, comme pouvaient le croire MM. Du Mortier père et fils, mais de Verdun. Et du texte consigné dans Cousin, l’historien de Tournai, on peut légitimement déduire ceci : Nicolas de Verdun était, au XIIe siècle, célèbre comme orfévre émailleur, ainsi que furent célèbres, comme architectes, Guillaume de Sens et Villard de Honnecourt. Les moines de Klosterneubourg, ou plutôt Gwernherus (Garnier), leur prévôt, voulait faire exécuter une grande œuvre d’orfévrerie et d’émail. Mais n’ayant pas sous sa main, en Autriche, un artiste suffisamment habile, il fit venir de Verdun, Nicolas, dont la réputation était fort répandue.

Du reste, ce Nicolas ne devait pas être le seul orfèvre émailleur de renom que possédât Verdun, car, en 1144, quelques années avant l’époque où il partait pour Vienne et l’abbaye de Klosterneubourg, Suger faisait venir de la Lorraine, à l’abbaye de Saint-Denis, plusieurs artistes pour exécuter la fameuse croix en or émaillé, dont il parle avec prédilection dans son Mémoire « de Administratione sua » : « J’employai à ce travail des orfèvres de la Lotharingie, au nombre tantôt de cinq, tantôt de sept, et c’est à peine si j’ai pu l’achever en deux années ».

Il y avait donc à Verdun et dans toute la Lorraine, sur les bords de la Meuse, une école d’émailleurs qui doit se rattacher à l’école des émailleurs du Rhin. On est déjà sur la trace de ces écoles contemporaines ou successives, qui ont laissé des œuvres importantes et assez nombreuses encore pour qu’on puisse déjà en ébaucher l’histoire.

Après avoir achevé sa grande œuvre de Klosterneubourg, Nicolas de Verdun grandit encore en renommée. La ville de Tournai, qui songeait à terminer son immense cathédrale et à l’enrichir de châsses précieuses, fit des offres à Nicolas de Verdun et l’appela chez elle pour y exécuter la châsse de Notre-Dame. Si l’abbé Suger mettait deux années pour une croix, il en fallait bien dix pour une grande châsse.

De 1181, époque où fut terminé le retable de Klosterneubourg, à 1205, où fut achevée la châsse de Notre-Dame, il y a vingt-quatre ans, dont dix, douze ou quinze furent employés par Nicolas à d’autres œuvres, soit en Autriche, soit en Lorraine, et le reste consacré à la châsse de Tournai. Ce dut être là le dernier et suprême travail de Nicolas de Verdun.

En effet, lorsqu’il fut appelé en Autriche, il devait avoir une grande renommée et, par conséquent, un âge déjà respectable. Supposons trente-cinq ans. Pour exécuter le retable de Klosterneubourg, il lui fallut au moins dix ans, ce qui nous donne quarante-cinq ans, pour ne pas dire cinquante. En 1181, quand il eut fini son retable, il avait donc, disons-nous, au moins quarante-cinq ans. En 1205, époque où fut terminée la châsse de Tournai, il en avait soixante-neuf. A cet âge, quand on n’est pas mort, on aime à se reposer.

Si donc, en 1217, Tournai offrit le titre de bourgeois à Colars de Verdun, ce Colars n’était pas celui du retable ni de la châsse, car il aurait eu au moins quatre-vingt-un ans. C’était probablement son fils. Rien n’est plus commun que de voir un fils s’appeler du prénom et du surnom de son père. D’ailleurs, dans le texte important, relaté plus haut, ce Colars est qualifié de « voirier », ou peintre sur verre, et ce n’eût pas été par cette qualification, mais bien certainement par celle d’orfèvre, qu’on aurait nommé l’auteur fameux du retable de Klosterneubourg et de la châsse de Tournai.

Toutefois, ce texte n’en est pas moins très précieux : il nous apprend qu’un peintre sur verre du XIIIe siècle est le fils d’un orfèvre du XIIe, et que ce peintre est assez renommé pour qu’on lui donne, à prix réduit, le titre de bourgeois d’une ville illustre et riche.

Qu’un peintre verrier sorte d’un émailleur, rien n’est plus naturel : car l’émail est du verre et l’émaillerie est de la peinture sur verre non transparente. Ce nom de verrier est à enregistrer dans la liste de nos artistes du moyen âge comme celui de l’orfèvre son père.

Chasse-Rois-Mages-Cologne-150x122 dans La Meuse d'AntanMalheureusement, il ne reste absolument rien du verrier bourgeois de Tournai, ni dans les environs, ni dans la Belgique entière, tandis que de l’orfèvre, nous avons intact le retable de Klosterneubourg et, mais assez incomplète, la châsse de Notre-Dame. Qui sait même si, en cherchant avec zèle et intelligence, on ne découvrira pas d’autres œuvres d’orfèvrerie de Nicolas de Verdun, soit en Autriche, soit en Lorraine, soit en Flandre.

Nicolas de Verdun réalisa aussi la Châsse des Rois Mages de la cathédrale de Cologne.

 

 

Les dîners insolites du patrimoine

 

Concept unique en Lorraine créé par le pays d’Epinal
pour les Amoureux du Patrimoine et les Gourmands 

 

Les dîners insolites du patrimoine dans Sortir en Lorraine les-diners-insolites-du-patrimoine-112x150Pour la 3ème année consécutive, le département des Vosges organise les dîners insolites du patrimoine, avec 44 soirées au programme.

Le principe des dîners insolites est avant tout l’occasion de découvrir, par une visite guidée, un lieu exceptionnel.

S’en suit alors un apéritif et un dîner composé de quatre ou cinq plats gastronomiques. Chaque soirée est préparée grâce à la participation des écoles de restauration et d’hôtellerie vosgiennes et de plusieurs entreprises, qui mettent leur savoir-faire au service du patrimoine, tant dans la préparation des tables que pour la décoration florale.

 

Les convives pourront notamment profiter des cadres exceptionnels :

de la Rotonde de Thaon-les-Vosges,
du palais abbatial de Remiremont,
des jardins de Plombières-les-Bains,
du château d’Epinal,
de la manufacture royale de Bains-les-Bains,
de la forteresse de Châtel sur Moselle,
du château des Capucins de Rambervillers,
de la chapelle des Travexins de Cornimont,
du château des Brasseurs de Xertigny,
de la brasserie de Ville-sur-Illon,
du moulin de Xamontarupt,
du moulin Gentrey à Harsault,
de la papeterie Lana de Docelles,
sur le canal des Vosges à Fontenoy-le-château,
du musée franco-tchécoslovaque de Darney,
etc…

 

Renseignements et réservations

La représentation du carnaval et du carême à Metz

 

 

D’après « Le Pays Lorrain » – 1909

 

On personnifiait anciennement dans notre bonne ville de Metz, dit l’historien Dupré de Geneste, le carnaval et le carême.

 

La représentation du carnaval et du carême à Metz dans Traditions et coutumes populaires de Lorraine Clown-83x150Le carême paraissait d’abord bien vêtu et en bonne santé, suivi de poissonniers qui formaient sa cour. Son embonpoint diminuait à mesure que Pâques approchait et ses courtisans se faisaient de plus en plus rares. On le voyait ensuite en bonnet de nuit, accompagné d’un médecin et d’un apothicaire. Enfin, il mourait la veille de Pâques, à la chute du jour.

Le carnaval n’avait pas le même sort. Au contraire, on prenait grand soin de lui, pour qu’il ne lui arrivât aucun mal. Le mardi-gras, un peu avant minuit, les bouchers roulaient le joyeux sire, endormi de lassitude, dans un épais drap et l’enfermaient dans une double caisse faite d’un bois choisi, et dûment scellée par les maîtres.

La fin du mannequin représentant le carême était plus sinistre. On le brûla d’abord au milieu d’un grand feu. Plus tard, on lui attacha des fusées et des pétards qui le réduisaient en cendres, ce qui amusait beaucoup le peuple.

 

Les citations de Dupré de Geneste sont confirmées par un règlement de police du 18 février 1487, contenant les mesures d’ordre à faire observer lors de la représentation du carême sur les marchés de Metz.

 

 

Les cascades de Tendon (88)

 

Promenade en pleine forêt à quelques kilomètres du Tholy (88).

 

D’après une description faite en 1907 par la société d’émulation des Vosges

 

La grande cascade

Les cascades de Tendon (88) dans La Lorraine pittoresque Tendon-La-grande-cascade-150x99Cette cascade se trouve à environ trois kilomètres au sud-est du village, à la limite des territoires de Tendon et du Tholy.

La cascade est formée par la chute d’un ruisseau, dont le débit varie de 80 litres en eaux ordinaires, à plus de 4 mètres cubes en temps de crue. Elle est sur le flanc d’une montagne et on voit un grand ruban argenté qui tombe en grondant.

Elle se précipite à grand fracas d’un escarpement rocheux de 30 à 35 mètres de hauteur, se brise en trois bonds distincts, formant nappes d’eau transparente. Chaque fois qu’elle est interrompue par des rochers, elle jette autour d’elle une fumée légère comme la gaze. Si le soleil frappe de ses rayons ce nuage d’écume, il en fait des diamants étincelants et les décore d’arcs-en-ciel diaprés de mille couleurs.

« L’élévation de la masse granitique, le bruit de ce torrent jaillissant et brillant de la lumière du soleil, les arbres élevés qui l’entourent et qui contrastent entre eux par les nuances de leurs feuillaison, le sérenité du ciel, tout concourt à rendre les impressions plus vives, tout pénètre l’âme d’admiration et d’étonnement pour les grandes œuvres de la nature » (Les Vosges par Fraipont).

« Au pied de la cascade, les eaux courent sous un bois épais, touffu, aux rameaux entrelacés, cachant le ciel, mais laissant passer quelques-uns de ses rayons qui semblent semer des pièces d’or sur l’herbe verte et le terre brune » (Th. Gauthier).

Cascades-du-Tendon-hiver-2012-112x150 dans La Lorraine pittoresqueSite merveilleux, bien fait pour tenter les paysagistes. Le coup d’œil sur la cascade est superbe, surtout en hiver, quand le froid a fait congeler les bords de la chute. Des milliers de glaçons, pareils à des stalactites aux formes variées, la poussière d’eau qui s’échappe et tamise le cru de la glace, le soleil d’hiver jetant une touche mélancolique sur ce lieu sauvage, tout rend ce coin encore beaucoup intéressant en hiver qu’en été. Mais alors seuls les vrais amateurs peuvent se payer le luxe d’un spectacle vraiment digne d’admiration.

La cascade de Tendon est le but de promenade favori des touristes et l’excursion classique des habitants de la région.

 

La petite cascade

Cette seconde cascade est située dans un lieu retiré, caché au regard des passants, à 1500 mètres à l’aval de la précédente et sur le même cours d’eau.

Le chemin de Docelles à Gérardmer, puis un sentier de quelques centaines de mètres qui s’en détache, y conduisent.

Tendon-La-petite-cascade-150x99Les eaux s’échappent en plusieurs bonds, à trevers de pittoresques rochers granitiques. Elles se réunissent dans un bassin bordé de rochers, contre lesquels se heurte le courant blanc d’écume. Puis elles courent, rapides, sous l’ombre des rives, pour aller plus bas, irriguer les prairies.

Cascades-du-Tendon-hiver-2012-1-112x150Cette cascade, dont la principale chute n’a que cinq mètres de hauteur, est reliée directement à la première, par un sentier à travers prés et bois.

Le site est aussi agréable que coquet. Les rochers qui semblent taillés par le frottement séculaire du ruisseau, les arbres, penchés sur le torrent comme pour écouter son murmure, le bruit assourdissant de sa colère quand la pluie ou la fonte des neiges l’a rendu impétueux, en été le dôme de verdure, et en hiver les blanches draperies qui le recouvre. Quel beau spectacle que celui de cette chute !

 

 

 

 

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