La commanderie templière de Xugney

Bâtiment commanderie Xugney avant 1914Intérieur chapelle XugneyChapelle XugneyCommanderie Xugney Tours encadrant l'entrée

 

Alors que de nombreux Lorrains se mobilisent pour la sauvegarde de la commanderie de Libdeau (Meurthe-et-Moselle), allons si vous le voulez bien, faire un petit tour à la commanderie templière de Xugney (Vosges).

Inscrite aux monuments historiques par arrêté du 3 mars 1926, l’ancienne commanderie est une propriété privée. Mais les propriétaires successifs ont, à priori, tout mis en oeuvre pour sauvegarder l’édifice, voire lui redonner une nouvelle vie.

Dans l’ancienne commanderie, vous pourrez en effet déjeuner à l’auberge, louer des chambres d’hôtes, louer des salles pour un mariage ou un séminaire, et bien entendu visiter la chapelle : Auberge à la ferme Les Templiers 88130 Rugney.

Ce qui prouve de façon évidente que l’on peut sauvegarder le patrimoine ancien, voire très ancien, tout en exerçant une activité du XXIe siècle !

En attendant que vous alliez découvrir la chapelle et ses nouveaux vitraux (2009), je vous propose une description et un petit historique de l’ancienne commanderie.

Les photos récentes de l’ancienne commanderie sont extraites du site Structurae et publiées avec l’aimable autorisation d’Olivier Petit, administrateur du blog Patrimoine de Lorraine. La photo d’un bâtiment prise avant 1914, est extraite du site Base Mérimée.

D’après les « Mémoires de la Société d’archéologie lorraine – Année 1877 »

Lorsque l’on suit la route de Charmes à Mirecourt, après avoir dépassé le village de Florémont, on aperçoit à gauche la maison de ferme de Xugney. C’est une cense dépendant actuellement de la commune de Rugney.

Xugney autrefois Suniacum, était une des nombreuses maisons que possédaient les Templiers dans le duché de Lorraine. Après la suppression de leur ordre, cette maison fut donnée aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui la conservèrent jusqu’à la Révolution.

Les seuls titres qui soient parvenus jusqu’à nous, concernant la commanderie de Xugney, ne sont pas antérieurs à l’année 1630. On sait cependant que sa fondation par les Templiers remonte au XIIe siècle. Il en est fait mention dans un acte d’acensement passé, en 1173, entre Gérard, abbé de Senones, et un nommé Pierre, précepteur à Xugney.

Elle souffrit beaucoup des guerres du XVIIe siècle, ainsi que l’on en peut juger d’après un pied-terrier de l’année 1656 dans lequel on y lit ce qui suit :

« La commanderie de Xugney, située entre les villages de Rugney, Savigny et Bouxerieul (Bouxurulles), et entre les villes de Mirecourt et Charmes, est circuite de murailles tout à l’entour, ruinées et démolies en beaucoup d’endroits, consistant aujourd’huy en un bâtiment neuf y construit, contenant un corps de logis avec les granges, étableries au milieu, etc., tout cela en bon état et bâti au-dessus de la cour, du côté du bois de ladite commanderie, vers Savigny.

Plus bas, du côté de Rugney, il y a une tour servant de colombier. Du même côté, une autre petite tour en partie ruinée et découverte (elle avait servi de prison), et à la suite un vieux bâtiment presque entièrement démoli, n’y restant que quelques pans de murailles qui sont encore droits, le surplus étant ruiné.

Joignant lequel bâtiment, et environ le milieu de la cour, est située l’église sous l’invocation de saint Jean-Baptiste, aussi ruinée, particulièrement le chœur, la nef étant couverte tout à neuf, servant d’écurie, les murailles de part et d’autre étant droites et en assez bon état.

Au derrière dudit bâtiment, du côté du village de Florémont, y a un mur et curtille fermés de haies et murailles tout à l’entour, lesdites murailles ruinées.

Au dehors de ladite commanderie, y avoit un moulin avec le cours d’eau, le tout aujourd’huy ruyné, et aux environs tant de ladite commanderie que dudit moulin quelques six jours d’héritages… lesquels sont aujourd’hui en buissons et broussailles pour la plupart incultes et infertiles ».

Voilà l’état misérable dans lequel se trouvaient les bâtiments de la commanderie de Xugney après les guerres qui ensanglantèrent la Lorraine, peu de temps après l’avènement du duc Charles IV.

Cependant, il est à croire que l’on profita de quelques années de tranquillité pour faire des réparations nécessaires aux bâtiments d’exploitation et à la chapelle.

Voici l’extrait d’un procès-verbal d’inventaire, dressé en l’année 1679, qui nous donne plusieurs renseignements à ce sujet.

« Mil six cens septente neuf, nous commissaires susdictz, accompagnés dudit sieur commandeur et dudit Henrion notaire en continuant nostre visitte, sommes partis de la ville de Toul pour aller de suite à Vézelize, distant de cinq lieues en la maison ditte de Sainct Claude, dont estans sortis, nous nous sommes transportés en la maison seigneurialle de Xugny, chef-lieu de ladite commanderie, où ayant mis pied à terre, accompagnés comme dessus, serions entrés dans l’église, que nous avons trouvé être sous l’invocation de sainct Jean-Baptiste, notre patron, et après avoir fait nos prières, avons procédé à la visitte de ladicte chapelle.

Nous y avons trouvé un devant d’autel de satin bigarré à fleurs jaulnes, la chasuble, estolle et manipulle sont en petite estoffe blanche et rouge de mesme estoffe ; un corporal de jolie toille, le tout très-bon, y ayant peu de temps que les ornements sont faicts. II y a aussi un calice d’estain fin, une patène et les chopinettes de mesme. Un missel, une aube, un amict et ceinture, trois nappes d’autel, le tout de bonne toille et honneste, deux chandeliers et une croix, le tout en bois ».

Le commandeur de Xugney était haut, moyen et bas justicier à Xugney et bans voisins dépendant de la commanderie. Une pièce datée du 6 février 1682, et intitulée Déclaration des droits de la commanderie de Sugny, est conçue en ces termes :

« Premièrement est composée d’une maison enceinte de murailles autour et possédée par ledit sieur frère Gaspard de Pernes, avec les usuines, bassecourt, grange, escuerie, colombier et four, et possédés avec les droits cy-dessus de haute justice, moyenne et basse, avec création et destitution des officiers pour le service d’ycelles ».

Le commandeur avait également le droit du cri de la fête, le jour de la Saint-Jean, patron du lieu ; il faisait rendre la justice tant au civil qu’au criminel. Lorsque ses officiers avaient fait le procès d’un criminel, ils devaient conduire ce dernier, nu et son procès au cou, de l’autre côté du ruisseau de Jemenel, et le remettre au prévôt de Charmes, lequel en faisait faire l’exécution.

La commanderie possédait des terres sur le territoire d’un grand nombre de communes, telles que Rugney, Florémont, Bouxurulles, Ambacourt, Rapey, Jorxey, Vaubexy, Bazegney, Bouzanville, Blémerey, Fresnes, Saint-Firmin, Forcelles-sous-Vaudémont, Frenelle-la-Grande, etc. ainsi que nous l’indiquent les terriers faits en 1656, 1682, 1711, 1736 et 1763.

Le terrier de 1656 a été fait par ordre de Me Pons Renepont, commandeur de Xugney ; Celui de 1682, par ordre de Me Gaspard de Pernes, commandeur ; Celui de 1711, par ordre de messire Louis Descrot-Duchon, commandeur. En tête se trouve un lavis fort bien exécuté, représentant les armes du commandeur, et portant la mention « Nobilis Houat fecit ».

Celui de 1736, a été fait par ordre de messire Claude de Thiard de Bissy, commandeur. Ses armes, au lavis, se voient en tête du terrier, et sont évidemment de la même main que les précédentes, quoique non signées. Enfin, le terrier de 1763 a été fait par ordre de Me Louis Robert de Bermonde, commandeur.

Aujourd’hui, les bâtiments d’exploitation n’offrent rien de remarquable, si ce n’est la tour, qui est à un angle du mur de clôture. Mais la chapelle, qui subsiste encore dans son entier, quoique mutilée et séparée en deux parties par une muraille élevée en avant du choeur, mérite l’attention. Les voûtes ont disparu, mais le portail est conservé et offre d’intéressants détails.

Il se compose de six colonnes, placées trois de chaque côté et ornées de chapiteaux variés. L’archivolte est formée de gros tores de même grosseur que le fût des colonnes, mais sans aucune sculpture. Les chapiteaux, tous variés, sont ornés de feuilles de différente nature ;

Sur quelques-uns, on voit des rosaces dans le tailloir et l’on remarque à la base des colonnes, sur l’angle de la partie carrée du socle, des pattes sculptées, ainsi que cela se trouve dans les monuments d’architecture romane.

Au-dessus du portail, se voit une corniche offrant une particularité remarquable. Elle se compose de deux rangs, placés l’un au-dessous de l’autre, de petits arcs trilobés d’un effet gracieux.

Il existait primitivement une rosace, malheureusement cette façade de l’édifice a été affreusement mutilée par l’ouverture de deux fenêtres carrées, l’une à la place de la rose, l’autre à la place du cintre et du tympan du portail.

La nef était percée de six fenêtres à plein-cintre avec ébrasement évasé sur les deux faces. Elle était plus élevée que le chœur. Les murs sont fortement déversés en dehors et ne se trouvent soutenus que par des constructions modernes qui y sont adossées.

Le chœur, à pans coupés, indique déjà l’époque de transition de l’architecture romane à l’architecture ogivale (c’est-à-dire la fin du XIIe siècle ou le commencement du XIIIe). Il est éclairé par cinq fenêtres à plein-cintre avec ébrasement évasé comme celles de la nef. A l’extérieur, les fenêtres sont décorées de grandes arcades feintes, reposant sur des pilastres formant l’angle des pans coupés. Au-dessus et tout autour du chœur, règne une corniche ornée de modillons cubiques, sans ornement, mais cependant variés.

On voit encore l’autel, composé d’un massif de moellons, couronné par une tablette de pierre, sur laquelle on distingue la place du marbre consacré, mais qui a été enlevé. On montait à cet autel par trois marches en bois, dont il reste quelques débris.

Dans l’intérieur de la chapelle, il n’y a ni inscription, ni sculpture, et on ne voit rien de remarquable qu’un chapiteau roman d’un bon style et une retombée de voûte se terminant en cul de lampe.


Archive pour 27 août, 2011

La commanderie templière de Xugney

Bâtiment commanderie Xugney avant 1914Intérieur chapelle XugneyChapelle XugneyCommanderie Xugney Tours encadrant l'entrée

 

Alors que de nombreux Lorrains se mobilisent pour la sauvegarde de la commanderie de Libdeau (Meurthe-et-Moselle), allons si vous le voulez bien, faire un petit tour à la commanderie templière de Xugney (Vosges).

Inscrite aux monuments historiques par arrêté du 3 mars 1926, l’ancienne commanderie est une propriété privée. Mais les propriétaires successifs ont, à priori, tout mis en oeuvre pour sauvegarder l’édifice, voire lui redonner une nouvelle vie.

Dans l’ancienne commanderie, vous pourrez en effet déjeuner à l’auberge, louer des chambres d’hôtes, louer des salles pour un mariage ou un séminaire, et bien entendu visiter la chapelle : Auberge à la ferme Les Templiers 88130 Rugney.

Ce qui prouve de façon évidente que l’on peut sauvegarder le patrimoine ancien, voire très ancien, tout en exerçant une activité du XXIe siècle !

En attendant que vous alliez découvrir la chapelle et ses nouveaux vitraux (2009), je vous propose une description et un petit historique de l’ancienne commanderie.

Les photos récentes de l’ancienne commanderie sont extraites du site Structurae et publiées avec l’aimable autorisation d’Olivier Petit, administrateur du blog Patrimoine de Lorraine. La photo d’un bâtiment prise avant 1914, est extraite du site Base Mérimée.

D’après les « Mémoires de la Société d’archéologie lorraine – Année 1877 »

Lorsque l’on suit la route de Charmes à Mirecourt, après avoir dépassé le village de Florémont, on aperçoit à gauche la maison de ferme de Xugney. C’est une cense dépendant actuellement de la commune de Rugney.

Xugney autrefois Suniacum, était une des nombreuses maisons que possédaient les Templiers dans le duché de Lorraine. Après la suppression de leur ordre, cette maison fut donnée aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui la conservèrent jusqu’à la Révolution.

Les seuls titres qui soient parvenus jusqu’à nous, concernant la commanderie de Xugney, ne sont pas antérieurs à l’année 1630. On sait cependant que sa fondation par les Templiers remonte au XIIe siècle. Il en est fait mention dans un acte d’acensement passé, en 1173, entre Gérard, abbé de Senones, et un nommé Pierre, précepteur à Xugney.

Elle souffrit beaucoup des guerres du XVIIe siècle, ainsi que l’on en peut juger d’après un pied-terrier de l’année 1656 dans lequel on y lit ce qui suit :

« La commanderie de Xugney, située entre les villages de Rugney, Savigny et Bouxerieul (Bouxurulles), et entre les villes de Mirecourt et Charmes, est circuite de murailles tout à l’entour, ruinées et démolies en beaucoup d’endroits, consistant aujourd’huy en un bâtiment neuf y construit, contenant un corps de logis avec les granges, étableries au milieu, etc., tout cela en bon état et bâti au-dessus de la cour, du côté du bois de ladite commanderie, vers Savigny.

Plus bas, du côté de Rugney, il y a une tour servant de colombier. Du même côté, une autre petite tour en partie ruinée et découverte (elle avait servi de prison), et à la suite un vieux bâtiment presque entièrement démoli, n’y restant que quelques pans de murailles qui sont encore droits, le surplus étant ruiné.

Joignant lequel bâtiment, et environ le milieu de la cour, est située l’église sous l’invocation de saint Jean-Baptiste, aussi ruinée, particulièrement le chœur, la nef étant couverte tout à neuf, servant d’écurie, les murailles de part et d’autre étant droites et en assez bon état.

Au derrière dudit bâtiment, du côté du village de Florémont, y a un mur et curtille fermés de haies et murailles tout à l’entour, lesdites murailles ruinées.

Au dehors de ladite commanderie, y avoit un moulin avec le cours d’eau, le tout aujourd’huy ruyné, et aux environs tant de ladite commanderie que dudit moulin quelques six jours d’héritages… lesquels sont aujourd’hui en buissons et broussailles pour la plupart incultes et infertiles ».

Voilà l’état misérable dans lequel se trouvaient les bâtiments de la commanderie de Xugney après les guerres qui ensanglantèrent la Lorraine, peu de temps après l’avènement du duc Charles IV.

Cependant, il est à croire que l’on profita de quelques années de tranquillité pour faire des réparations nécessaires aux bâtiments d’exploitation et à la chapelle.

Voici l’extrait d’un procès-verbal d’inventaire, dressé en l’année 1679, qui nous donne plusieurs renseignements à ce sujet.

« Mil six cens septente neuf, nous commissaires susdictz, accompagnés dudit sieur commandeur et dudit Henrion notaire en continuant nostre visitte, sommes partis de la ville de Toul pour aller de suite à Vézelize, distant de cinq lieues en la maison ditte de Sainct Claude, dont estans sortis, nous nous sommes transportés en la maison seigneurialle de Xugny, chef-lieu de ladite commanderie, où ayant mis pied à terre, accompagnés comme dessus, serions entrés dans l’église, que nous avons trouvé être sous l’invocation de sainct Jean-Baptiste, notre patron, et après avoir fait nos prières, avons procédé à la visitte de ladicte chapelle.

Nous y avons trouvé un devant d’autel de satin bigarré à fleurs jaulnes, la chasuble, estolle et manipulle sont en petite estoffe blanche et rouge de mesme estoffe ; un corporal de jolie toille, le tout très-bon, y ayant peu de temps que les ornements sont faicts. II y a aussi un calice d’estain fin, une patène et les chopinettes de mesme. Un missel, une aube, un amict et ceinture, trois nappes d’autel, le tout de bonne toille et honneste, deux chandeliers et une croix, le tout en bois ».

Le commandeur de Xugney était haut, moyen et bas justicier à Xugney et bans voisins dépendant de la commanderie. Une pièce datée du 6 février 1682, et intitulée Déclaration des droits de la commanderie de Sugny, est conçue en ces termes :

« Premièrement est composée d’une maison enceinte de murailles autour et possédée par ledit sieur frère Gaspard de Pernes, avec les usuines, bassecourt, grange, escuerie, colombier et four, et possédés avec les droits cy-dessus de haute justice, moyenne et basse, avec création et destitution des officiers pour le service d’ycelles ».

Le commandeur avait également le droit du cri de la fête, le jour de la Saint-Jean, patron du lieu ; il faisait rendre la justice tant au civil qu’au criminel. Lorsque ses officiers avaient fait le procès d’un criminel, ils devaient conduire ce dernier, nu et son procès au cou, de l’autre côté du ruisseau de Jemenel, et le remettre au prévôt de Charmes, lequel en faisait faire l’exécution.

La commanderie possédait des terres sur le territoire d’un grand nombre de communes, telles que Rugney, Florémont, Bouxurulles, Ambacourt, Rapey, Jorxey, Vaubexy, Bazegney, Bouzanville, Blémerey, Fresnes, Saint-Firmin, Forcelles-sous-Vaudémont, Frenelle-la-Grande, etc. ainsi que nous l’indiquent les terriers faits en 1656, 1682, 1711, 1736 et 1763.

Le terrier de 1656 a été fait par ordre de Me Pons Renepont, commandeur de Xugney ; Celui de 1682, par ordre de Me Gaspard de Pernes, commandeur ; Celui de 1711, par ordre de messire Louis Descrot-Duchon, commandeur. En tête se trouve un lavis fort bien exécuté, représentant les armes du commandeur, et portant la mention « Nobilis Houat fecit ».

Celui de 1736, a été fait par ordre de messire Claude de Thiard de Bissy, commandeur. Ses armes, au lavis, se voient en tête du terrier, et sont évidemment de la même main que les précédentes, quoique non signées. Enfin, le terrier de 1763 a été fait par ordre de Me Louis Robert de Bermonde, commandeur.

Aujourd’hui, les bâtiments d’exploitation n’offrent rien de remarquable, si ce n’est la tour, qui est à un angle du mur de clôture. Mais la chapelle, qui subsiste encore dans son entier, quoique mutilée et séparée en deux parties par une muraille élevée en avant du choeur, mérite l’attention. Les voûtes ont disparu, mais le portail est conservé et offre d’intéressants détails.

Il se compose de six colonnes, placées trois de chaque côté et ornées de chapiteaux variés. L’archivolte est formée de gros tores de même grosseur que le fût des colonnes, mais sans aucune sculpture. Les chapiteaux, tous variés, sont ornés de feuilles de différente nature ;

Sur quelques-uns, on voit des rosaces dans le tailloir et l’on remarque à la base des colonnes, sur l’angle de la partie carrée du socle, des pattes sculptées, ainsi que cela se trouve dans les monuments d’architecture romane.

Au-dessus du portail, se voit une corniche offrant une particularité remarquable. Elle se compose de deux rangs, placés l’un au-dessous de l’autre, de petits arcs trilobés d’un effet gracieux.

Il existait primitivement une rosace, malheureusement cette façade de l’édifice a été affreusement mutilée par l’ouverture de deux fenêtres carrées, l’une à la place de la rose, l’autre à la place du cintre et du tympan du portail.

La nef était percée de six fenêtres à plein-cintre avec ébrasement évasé sur les deux faces. Elle était plus élevée que le chœur. Les murs sont fortement déversés en dehors et ne se trouvent soutenus que par des constructions modernes qui y sont adossées.

Le chœur, à pans coupés, indique déjà l’époque de transition de l’architecture romane à l’architecture ogivale (c’est-à-dire la fin du XIIe siècle ou le commencement du XIIIe). Il est éclairé par cinq fenêtres à plein-cintre avec ébrasement évasé comme celles de la nef. A l’extérieur, les fenêtres sont décorées de grandes arcades feintes, reposant sur des pilastres formant l’angle des pans coupés. Au-dessus et tout autour du chœur, règne une corniche ornée de modillons cubiques, sans ornement, mais cependant variés.

On voit encore l’autel, composé d’un massif de moellons, couronné par une tablette de pierre, sur laquelle on distingue la place du marbre consacré, mais qui a été enlevé. On montait à cet autel par trois marches en bois, dont il reste quelques débris.

Dans l’intérieur de la chapelle, il n’y a ni inscription, ni sculpture, et on ne voit rien de remarquable qu’un chapiteau roman d’un bon style et une retombée de voûte se terminant en cul de lampe.

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