Les ruines de la forteresse de Vaudémont (54)
Petit village de moins d’une centaine d’habitants, il ne reste que des ruines de la forteresse. Pourtant, Vaudémont était la capitale du comté de Vaudémont du XIe jusqu’au XVe siècle, comté réunifié avec le duché de Lorraine, lors de l’avènement du duc René II en 1473.
Je vous propose de découvrir à quoi ressemblait la forteresse de Vaudémont, avant le démantèlement en 1639, sur ordre du roi de France.
D’après la monographie « Charles de Vaudémont » de G. Le Cler – Année 1869
Au commencement du XVIIe siècle, la forteresse de Vaudémont avait un aspect formidable. Les murailles épaisses de vingt pieds se dressaient sur la crête de la montagne, formant une vaste enceinte, un pentagone irrégulier, dont l’angle aigu regardait le village d’Eulmont. A cet angle se trouvait la tour de Brunehaut, dont les restes subsistent encore.
Aux autres angles, la tour Maubrune, la tour Hainchemont, la grande tour de la Fontaine, la grosse tour du Chaulcheux (ou du pressoir). Au centre, un énorme donjon de cent cinquante pieds de haut, de trois cents pieds de circonférence, dominant de ses proportions colossales tout le reste de l’édifice.
Dans les intervalles, des tours étaient construites de gracieuses petites tourelles, dont les unes couronnaient les portes de la forteresse, et les autres servaient de pavillons d’agrément.
Les murs et les tours étaient revêtus à leur sommet de machicoulis et de créneaux.
D’un seul côté, celui de la ville, régnait un large et profond fossé. Le reste de l’enceinte reposait sur des roches à pic ou des pentes perpendiculaires.
L’entrée principale, la Porterie, était défendue par un pont-levis à double chaîne, par une herse, un assommoir et une galerie crénelée. On n’avait oublié, ni les puits ni les citernes.
Le donjon était le refuge et l’habitation du comte et de la garnison, pour le cas où la défense de la forteresse fût devenue impossible. Des caves du donjon partaient deux galeries voûtées, aboutissant au pied de la montagne, à des portes de secours par où l’assiégé pouvait introduire des renforts ou échapper à l’ennemi.
Entre la tour Maubrune et la tour Hainchemont, étaient construits deux grands corps de logis, précédés de jardins entourés de grilles en fer. Les tours étaient elles-mêmes aménagées en appartements de luxe, surtout la tour Maubrune, où était la fameuse chambre rose, ainsi nommée de ses riches tentures en velours de cette nuance et de ses hautes et basses chéyères (fauteuils et chaises), en bois de rose.
Les bâtiments de service, écuries, magasins, arsenaux, étaient attenants à la tour Brunehaut,
La ville, au pied de la forteresse, était elle-même entourée de fossés et de murailles et pouvait soutenir un siège. Elle communiquait au château par une galerie couverte.
Telle était en 1621 cette formidable résidence princière. Il n’en reste aujourd’hui qu’une tour en ruines.