Le château de Craon à Haroué (54)

Château HarouéBlason HarouéChâteau Haroué 

Situé dans un petit bourg au sud de Nancy, le château d’Haroué date du XVIIIe siècle, mais l’architecte avait conservé les quatre tours rondes de l’ancien château, ainsi que les douves en eau. Il possède une particularité : il y a 365 fenêtres, 52 cheminées, 12 tours.

Le château est ouvert au public jusqu’au 1er novembre 2011 inclus. Les visites du château sont guidées, les visites des jardins sont libres.

Avant que vous ne visitiez seuls cette petite merveille, je vous propose un petit historique des lieux et du village.

D’après «Le département de La Meurthe : statistique, historique et statistique » par Henri Lepage - Année 1843

La seigneurie d’Haroué, autrefois l’une des terres les plus considérables de la province, fut formée par la réunion des anciennes baronnies d’Ormes et d’Haroué. Le château, qui existait dès le XIIe siècle, et dont on voit encore quelques débris dans les dépendances du château actuel, appartenait, dès l’origine, aux seigneurs d’Erbéviller et d’Ogéviller. Puis, ces derniers en devinrent seuls possesseurs.

Jean d’Ogéviller, à qui il échut, le rebâtit, l’augmenta de tourelles, le fortifia de meurtrières et de mâchicoulis. Et comme ce château était un fief mouvant de la châtellenie d’Ormes, Ferry, comte de Linange, l’érigea en franc-alleu en faveur de Guy d’Haroué, fils de Jean d’Erbéviller.

Le bourg d’Haroué, qui n’était encore au XIVe siècle, qu’un hameau occupé par quelques tenanciers du château, a donné son nom à une illustre famille de l’ancienne chevalerie. En 1385, Guy d’Harouel, chevalier, portait la bannière du comte de Bar à la bataille de Breuil, près Lyon. Un Haroué était prévôt de St.-Dié en 1451.

Cette maison s’est éteinte à la mort d’Isabeau d’Haroué, qui avait épousé Jean de Bassompierre. Par cette alliance, la terre d’Haroué passa dans cette dernière famille.

Christophe de Bassompierre y avait fait bâtir un château, qui était magnifique. Le cardinal de Richelieu le fit détruire en partie et les statues qui le décoraient furent mutilées. Haroué fut érigé en marquisat, en faveur de François de Bassompierre, maréchal de France, par lettres du duc Henri, du 28 juillet 1625.

Il y avait une prévoté bailliagère seigneuriale, ressortissant à un buffet que le seigneur y possédait aussi, et de là à la Cour souveraine. En dépendaient : Haroué, Affracourt, Benney, Ceintrey, en partie ; Crantenoy, Gerbécourt, Haplemont, Jevoncourt, Lemainville, Laneuveville, Ormes, Ville, St.-Remimont, Herbelmont, Vaudeville, Vaudigny, Voinémont et Xirocourt, en partie. Cette prévôté avait été créée le 24 mai 1756. La baronnie d’Autrey, composée d’Autrey-surBrénon, Houdreville et Pierreville, fut unie au marquisat d’Haroué, par arrêt du conseil de Stanislas, du 25 février 1764, et lettres-patentes du 12 mars suivant.

La terre d’Haroué appartint à la famille de Bassompierre jusqu’à la mort du célèbre maréchal de ce nom. Sa succession ayant été abandonnée par sa famille, Geoffroy de Beauvilliers, conseiller au parlement de Rouen, l’un des créanciers du maréchal, vint en Lorraine, en 1661, pour y poursuivre le paiement de ce qui lui était dit par décret sur le marquisat d’Haroué et sur la baronnie de Bassompierre.

A peu près à la même époque, Claude Gonor de Boislève, intendant des finances, ayant été entraîné dans la disgrâce de Fouquet, chercha un refuge au château d’Haroué. Désirant acquérir cette terre, mais n’osant le faire en son nom, il prit celui du créancier poursuivant, qui s’en rendit adjudicataire. Cette vente fut annulée par un arrêt qu’obtint le procureur-général, et Boislève, obligé de se masquer sous un nom plus illustre, recourut au marquis de Crussolles, qui en devint fictivement possesseur.

A la mort de Boislève, la succession de la seigneurie de Bassompierre donna lieu à un procès qui dura plus de soixante ans. Enfin, la terre d’Haroué passa dans la maison de Craon, qui la possède encore aujourd’hui. Par lettres-patentes de Louis XV, données à Versailles au mois de février 1768, le nom d’Haroué fut éteint et changé en celui de Craon, sous lequel le bourg était encore désigné en 1790.

La maison d’Haroué portait d’argent au lion de gueules, à queue fourchue, armé, lampassé et couronné d’or ; ou, selon d’autres, d’or à la bande de gueules côtoyée de neuf billettes de même ; les armes de Craon sont lozangé d’or et de gueules.

 

D’après le « Journal de la Société d’archéologie et du Comité du Musée lorrain » – Année 1862

Le village d’Haroué, comme presque tous ceux de la Lorraine, possédait, dès une époque reculée, les uns disent dès le XIIe siècle, une maison forte dont on ne connaît pas même aujourd’hui le véritable emplacement. On ignore également quelle était son importance. Tout ce qu’on sait d’une manière précise, c’est qu’au XIVe siècle, il appartenait à une famille qui portait le nom d’Erouel ou Harouel.

En 1458, Guillaume de Dommartin, qui en était possesseur, ayant eu « débats et discors » avec le fameux Antoine, comte de Vaudémont, vassal redoutable qui disputa la couronne ducale à René d’Anjou, le comte vint mettre le siège devant la maison d’Haroué, la prit « par force d’armes, et la plus grande partie d’icelle fut démolie et abattue ».

En 1471, Louis de Dommartin, l’un des héritiers de Guillaume, avait « la quarte partie » de cette maison, ainsi qu’on le voit dans un acte de dénombrement donné par ce seigneur à Nicolas, duc de Calabre.

On sait qu’à cette époque, les châteaux, aussi bien que les villages où ils étaient situés, n’appartenaient pas toujours à un seul propriétaire. L’un avait quelquefois le donjon ; un second, la tour qui défendait l’entrée ; un troisième et un quatrième, des portions plus ou moins considérables des bâtiments.

Ainsi, en 1509, Thiéry de Lenoncourt, qui avait précédemment obtenu la permission d’ériger un signe patibulaire à Haroué, possédait « la moitié du chastel clos et forte maison dudit lieu, les foussez ; devant ledit chastel une maison avec ses appartenances ».

Au XVIe siècle, Isabeau d’Haroué ayant épousé Jean de Bassompierre, ce « chastel » devint la propriété de cette dernière famille. L’un de ses membres, Christophe de Bassompierre, fit remplacer l’ancienne maison forte par un château, également fortifié, qu’il fit magnifiquement bâtir. Aussi, lorsqu’en 1623, Haroué devint le chef-lieu d’un marquisat, érigé par le duc Henri II en faveur du célèbre François de Bassompierre, maréchal de France, le château, siège de cette importante seigneurie, était-il « renommé non-seulement pour divers somptueux édifices et entr’autres pour une chapelle de structure très rare, mais aussi pour tous autres ornemens et dépendances qui se pouvoient désirer en maison très-accomplie ».

C’est là, ainsi qu’il a pris soin de le consigner dans ses Mémoires, que Bassompierre reçut le jour et passa les premières années de sa vie :

« Je naquis, dit-il, le dimanche, jour de Pâques fleuries, le douzième avril, à quatre heures du malin, en l’année 1579, au château de Harouel, en Lorraine… On m’éleva en la même maison jusqu’en octobre 1584, qui est le plus loin dont je me puisse souvenir, que je vis M. le duc de Guise Henry, qui étoit caché dans Harouel pour y traiter avec plusieurs colonels des lansquenets et raistres, pour les levées de la Ligue. Ce fut lorsque l’on commença à me faire apprendre à lire et à écrire, et ensuite les rudimens…

Au commencement de l’année 1587, ma mère accoucha de mon jeune frère African. On nous mena à Nancy, sur l’arrivée de la grande armée des raistres, qui brûlèrent le bourg de Harouel…

En l’année 1588…, nous ne bougeâmes de Harouel et Nancy, où mon père arriva à la fin de l’année, échappé de Blois… Nous allâmes (1591), mon frère et moi, au mois d’octobre, étudier à Fribourg en Brisgaw… Nous n’y demeurâmes que cinq mois, parce que Gravet, notre précepteur, tua La Mothe, qui nous montrait à danser. Ce désordre nous fit revenir à Harouel, dont la même année ma mère nous mena à Pont-à-Mousson pour y continuer nos études. Nous n’y demeurâmes que six semaines, puis vînmes passer les vacances à Harouel… ».

Il en fut de même en 1593 et 1594. Après différents voyages, Bassompierre revint voir sa mère à Haroué, en 1598, et, au bout de quelques jours, il en partit pour se lancer sur le grand théâtre de la capitale.

« Nous partîmes de Harouel, mon frère et moi, avec ma mère et mes deux sœurs, en fort bel équipage, le lendemain de la Saint-François, le 5 octobre de la même année 1598, et passant par Coligny et Vitry, Fère Champonnoise, Provins et Nangis, nous arrivâmes à Paris le 12 du même mois d’octobre… ».

En 1601, Bassompierre vint passer quelques jours à Haroué, ainsi que sa mère, qui arrivait de France. A partir de cette époque, il fut longtemps sans revoir la demeure paternelle. En 1625, il y fit une courte apparition, qui fut la dernière.

Depuis lors, tous les récits consignés dans ses Mémoires, écrits du fond de la Bastille, ne parlent plus que de l’occupation et de la dévastation de son château, tantôt par les troupes lorraines, tantôt par les troupes françaises.

En 1635, dit-il, « ma maison de Harouel fut prise par les troupes de M. de Lorraine, commandées par un nommé du Parc, qui y mit garnison, ayant précédemment brûlé Cartenay, un de mes villages proche de ladite maison, et pris les chevaux et le bestial de quinze autres villages de la même terre…

J’eus en ce temps-là (au mois de décembre 1635) nouvelle comme le pénultième du mois précédent, la garnison mise par les gens du duc Charles de Lorraine à Harouel en étoit sortie, et que le marquis de Sourdis y en avoit remis une autre pour le roy, le samedy premier jour de décembre…

Le 12 (janvier 1636), je reçus la triste nouvelle de la mort de ma mère la segrette (secrète) de Remiremont, et peu de jours après on me manda comme les commissaires des vivres du roy avoient enlevé les bleds de ma maison de Harouel, qui est mon principal revenu ; et ce non seulement sans payer, mais sans en avoir voulu donner de certificat de l’avoir pris.

Le mois de février arriva, au commencement duquel on me manda de Lorraine qu’un nommé le sieur de Villarsceaux avoit commission du roi de razer ma maison de Harouel, qui me fut bien cruel, et fis faire instance à M. le Cardinal (de Richelieu) pour détourner cet orage…

Le mois de may ne fut pas moins douloureux… Le duc de Weimar eut département du roy pour rafraîchir son armée dans le comté de Vaudémont et dans mon marquisat de Harouel, qui lui fut donné au pillage ; ce qu’il fit si bien exécuter que toutes les pilleries, cruautez et inhumanitez y furent exercées, et ma terre entièrement détruite, au château près, qui ne put être pris par cette armée, qui n’avoit point de canon…

On me manda (janvier 1637) de Lorraine la continuation de la désolation de mon bien, la retraite de presque tous les habitans de la terre de Harouel, dans le bourg et dans la maison, lesquels la remplissoient de maladies et d’infection…

Le mois de septembre (1638) me donna une disgrâce bien amère, qui fut que le duc Charles… envoya, le lundi 5 de mois, le colonel Cliquot, avec trois régimens d’infanterie, trois de cavalerie et deux pièces de canon, prendre ma maison de Harouel…, afin que par ce moyen ce qui restoit de ce misérable marquisat fut entièrement pillé et déserté…

Au mois d’octobre suivant, j’eus nouvelle que mes sujets de Harouel et de tout ce marquisat abandonnoient les villages, leur étant impossible de subsister, ayant les troupes du duc Charles, qui tenoient le château, et celles du roy, qui, aux occasions, les traitoient comme ennemis, et de telle sorte que le samedy 30 de ce mois, le sieur de Bellefons, maréchal-de-camp, vint, la nuit, surprendre le bourg même de Harouel et le pilla entièrement…

Au commencement du mois de juillet 1639, M. du Hallier ayant ramassé quelques troupes, vint assiéger ma maison de Harouel, et après l’avoir fait sommer, et que ceux qui étoient dedans de la part du duc Charles eurent fait refus de se rendre, il la battit avec deux pièces de canon qu’il avoit amenées ; après avoir enduré soixante et dix coups de canon, ledit sieur du Hallier, à la prière du comte et de la comtesse de Tornielle et de mon neveu Gaston, qui étoient dedans, il la recent à composition, le mercredy 8, et y laissa garnison de 30 soldats à mes dépens… ».

Là, s’arrêtent les Mémoires de Bassompierre.

Bassompierre avait acquis beaucoup de gloire, avait été, s’il faut ajouter foi à ses indiscrétions, très-heureux près des femmes, mais il n’en avait pas été de même pour lui sous le rapport de la fortune. A sa mort, arrivée en 1646, sa succession fut abandonnée par sa famille, et la terre d’Haroué resta comme sans possesseur jusqu’au commencement du siècle dernier. Ce fut alors qu’elle passa dans la maison de Craon, dont elle prit plus tard le nom, en vertu de lettres patentes de Louis XV, du mois de février 1768.

Le vieux château des Bassompierre, qui avait eu tant à souffrir pendant les guerres du siècle précédent, et qui « étant fort caduc, ne pouvoit plus subsister » fut abandonné, et on éleva, sur une partie de l’emplacement qu’il avait occupé, le superbe édifice qui se voit encore aujourd’hui.

Le célèbre Germain Boffrand, qui en fut l’architecte, nous en a laissé une description :

« Il consiste, dit-il, en une avant-cour séparée de la cour du château par un large fossé d’eau vive qui renferme le principal corps de logis et les ailes flanquées de quatre tours. A côté du château, il y a une grande basse-cour où sont les écuries, les remises de carrosses et les autres commodités d’une grande maison.

Le principal corps de logis est distribué à deux appartemens ; l’aile à droite a une chapelle et deux appartemens, et l’aile à gauche est appliquée aux offices et cuisines. Le premier étage est distribué à deux grands appartemens et à d’autres plus petits.

Le deuxième étage est aussi appliqué à plusieurs appartemens et à des logemens d’officiers et de domestiques.

Les souterrains sont voûtés dans toute l’étendue du bâtiment, et sont employés à une orangerie sous le principal corps de logis, et sous les ailes à des salles pour l’été et aux autres commodités de la maison.

Quoique ce bâtiment soit moderne, il a été construit avec des tours sur les vestiges d’ancien château, qui, étant tout caduc, ne pouvoit plus subsister.

Les façades du principal corps de logis, sur la cour et sur le jardin, sont ornées d’un ordre d’architecture ionique au rez-de-chaussée, d’un ordre corinthien au premier étage, et au-devant des ailes, d’un péristyle de colonnes d’ordre ionique, conduisant à couvert au principal corps de logis ».

A part quelques changements dans les dispositions intérieures, à part quelques dégradations, suite inévitable du temps, et qu’une main aussi libérale qu’intelligente a fait disparaître, le château d’Haroué est encore tel que l’a décrit Boffrand.

Mais cette description, froide et technique, ne donne qu’une idée bien imparfaite de la grandeur et de la beauté de cet édifice. Boffrand ne parle, en effet, ni des immenses jardins, avec leurs allées d’arbres séculaires, ni du large escalier à trois rampes par lequel on y descend. Escalier vraiment princier, décoré, de même que la cour d’entrée, de plusieurs groupes en pierre qui ornaient autrefois la Carrière de Nancy.

L’intérieur du château répond dignement à l’extérieur : la plupart des appartements ont un aspect grandiose. Les uns sont tendus en superbes tapisseries de Flandre et renferment des meubles précieux, des objets d’art de toute espèce.

Les autres sont décorés de divers portraits de famille, parmi lesquels on remarque :
-
ceux d’Isabeau de Beauvau (1454) et de son mari, Jean de Bourbon, comte de Vendôme, prince du sang royal de France
-
de Charles de Beauvau (1580), seigneur de Fléville, Manonville, Hurbache, Faucompierre et Saint-Dié, en partie, etc., premier gentilhomme de la chambre d’Henri de Lorraine, marquis de Pont-à-Mousson, bailli et capitaine d’Hattonchâtel
-
de Jean-Jacques de Ligniville (1588), colonel d’un régiment lorrain sous le duc Charles III
-
de Louis de Beauvau, comte de Tremblecourt (1596), lieutenant-général en Bourgogne pour le service de la France
-
de Jean de Beauvau (1598), lieutenant-général dans l’armée du roi Henri IV, marié à Françoise du Plessis, sœur d’Armand du Plessis, cardinal de Richelieu
-
de René François de Beauvau (1719), archevêque-duc de Narbonne, dont le buste est en marbre blanc
-
de Charles-Just de Beauvau, né en 1720, maréchal de France et membre de l’Académie française
-
enfin, de Jacques-Henri de Lorraine, prince de Lixheim, et d’Anne-Marguerite de Beauvau, sa femme.

Par ce mariage, qui eut lieu le 19 octobre 1721, la maison de Beauvau, qui était déjà alliée à celle de Bourbon, le fut à la maison de Lorraine.

D’autres honneurs lui étaient encore réservés : par un diplôme du 13 novembre 1722, l’empereur Charles VI déclara M. de Beauvau et son fils aîné, princes de l’Empire, et, en 1727, le roi Philippe V les fit grands d’Espagne de première classe.

Marguerite de Beauvau, dont il vient d’être parlé, était fille de Marc de Beauvau, grand écuyer de Lorraine. On montre aux curieux, comme une précieuse relique, la gigantesque épée d’honneur dont se servait ce haut dignitaire dans les grandes cérémonies ; la poignée, richement ciselée, est semée de croix de Lorraine et d’alérions ; le fourreau, en velours rouge, est aussi couvert de ces emblèmes nationaux.

Quelques souvenirs historiques pleins d’intérêt se rattachent au château d’Haroué.

C’est là que, le 6 mars 1737, lendemain de la bénédiction de son mariage avec le roi de Sardaigne, Elisabeth-Thérèse de Lorraine, fille de Léopold, vint avec sa mère et la princesse Charlotte , sa sœur, le prince de Carignan, la princesse d’Armagnac, la duchesse de Richelieu et plusieurs dames et seigneurs de la cour, qui suivaient tristement la veuve et les filles du meilleur de nos souverains. C’est là que ces princesses se donnèrent le baiser d’adieu, l’une pour aller monter sur un trône, l’autre pour aller prendre possession de la petite principauté de Commercy, devenue son apanage.

Stanislas séjourna aussi à Haroué. On y a conservé le lit où coucha le Roi de Pologne, et la modeste table sur laquelle il prit son déjeuner.

Telle est, autant qu’il est permis de la suivre à l’aide des renseignements incomplets qu’on possède , l’histoire du château d’Haroué.

Maison forte aux XIVe et XVe siècles, château féodal aux XVIe et XVIIe, château princier dans le siècle dernier, il a passé par toutes les révolutions que le pays lui-même a subies dans son existence et dans ses institutions.


Archive pour 27 juillet, 2011

Le château de Craon à Haroué (54)

Château HarouéBlason HarouéChâteau Haroué 

Situé dans un petit bourg au sud de Nancy, le château d’Haroué date du XVIIIe siècle, mais l’architecte avait conservé les quatre tours rondes de l’ancien château, ainsi que les douves en eau. Il possède une particularité : il y a 365 fenêtres, 52 cheminées, 12 tours.

Le château est ouvert au public jusqu’au 1er novembre 2011 inclus. Les visites du château sont guidées, les visites des jardins sont libres.

Avant que vous ne visitiez seuls cette petite merveille, je vous propose un petit historique des lieux et du village.

D’après «Le département de La Meurthe : statistique, historique et statistique » par Henri Lepage - Année 1843

La seigneurie d’Haroué, autrefois l’une des terres les plus considérables de la province, fut formée par la réunion des anciennes baronnies d’Ormes et d’Haroué. Le château, qui existait dès le XIIe siècle, et dont on voit encore quelques débris dans les dépendances du château actuel, appartenait, dès l’origine, aux seigneurs d’Erbéviller et d’Ogéviller. Puis, ces derniers en devinrent seuls possesseurs.

Jean d’Ogéviller, à qui il échut, le rebâtit, l’augmenta de tourelles, le fortifia de meurtrières et de mâchicoulis. Et comme ce château était un fief mouvant de la châtellenie d’Ormes, Ferry, comte de Linange, l’érigea en franc-alleu en faveur de Guy d’Haroué, fils de Jean d’Erbéviller.

Le bourg d’Haroué, qui n’était encore au XIVe siècle, qu’un hameau occupé par quelques tenanciers du château, a donné son nom à une illustre famille de l’ancienne chevalerie. En 1385, Guy d’Harouel, chevalier, portait la bannière du comte de Bar à la bataille de Breuil, près Lyon. Un Haroué était prévôt de St.-Dié en 1451.

Cette maison s’est éteinte à la mort d’Isabeau d’Haroué, qui avait épousé Jean de Bassompierre. Par cette alliance, la terre d’Haroué passa dans cette dernière famille.

Christophe de Bassompierre y avait fait bâtir un château, qui était magnifique. Le cardinal de Richelieu le fit détruire en partie et les statues qui le décoraient furent mutilées. Haroué fut érigé en marquisat, en faveur de François de Bassompierre, maréchal de France, par lettres du duc Henri, du 28 juillet 1625.

Il y avait une prévoté bailliagère seigneuriale, ressortissant à un buffet que le seigneur y possédait aussi, et de là à la Cour souveraine. En dépendaient : Haroué, Affracourt, Benney, Ceintrey, en partie ; Crantenoy, Gerbécourt, Haplemont, Jevoncourt, Lemainville, Laneuveville, Ormes, Ville, St.-Remimont, Herbelmont, Vaudeville, Vaudigny, Voinémont et Xirocourt, en partie. Cette prévôté avait été créée le 24 mai 1756. La baronnie d’Autrey, composée d’Autrey-surBrénon, Houdreville et Pierreville, fut unie au marquisat d’Haroué, par arrêt du conseil de Stanislas, du 25 février 1764, et lettres-patentes du 12 mars suivant.

La terre d’Haroué appartint à la famille de Bassompierre jusqu’à la mort du célèbre maréchal de ce nom. Sa succession ayant été abandonnée par sa famille, Geoffroy de Beauvilliers, conseiller au parlement de Rouen, l’un des créanciers du maréchal, vint en Lorraine, en 1661, pour y poursuivre le paiement de ce qui lui était dit par décret sur le marquisat d’Haroué et sur la baronnie de Bassompierre.

A peu près à la même époque, Claude Gonor de Boislève, intendant des finances, ayant été entraîné dans la disgrâce de Fouquet, chercha un refuge au château d’Haroué. Désirant acquérir cette terre, mais n’osant le faire en son nom, il prit celui du créancier poursuivant, qui s’en rendit adjudicataire. Cette vente fut annulée par un arrêt qu’obtint le procureur-général, et Boislève, obligé de se masquer sous un nom plus illustre, recourut au marquis de Crussolles, qui en devint fictivement possesseur.

A la mort de Boislève, la succession de la seigneurie de Bassompierre donna lieu à un procès qui dura plus de soixante ans. Enfin, la terre d’Haroué passa dans la maison de Craon, qui la possède encore aujourd’hui. Par lettres-patentes de Louis XV, données à Versailles au mois de février 1768, le nom d’Haroué fut éteint et changé en celui de Craon, sous lequel le bourg était encore désigné en 1790.

La maison d’Haroué portait d’argent au lion de gueules, à queue fourchue, armé, lampassé et couronné d’or ; ou, selon d’autres, d’or à la bande de gueules côtoyée de neuf billettes de même ; les armes de Craon sont lozangé d’or et de gueules.

 

D’après le « Journal de la Société d’archéologie et du Comité du Musée lorrain » – Année 1862

Le village d’Haroué, comme presque tous ceux de la Lorraine, possédait, dès une époque reculée, les uns disent dès le XIIe siècle, une maison forte dont on ne connaît pas même aujourd’hui le véritable emplacement. On ignore également quelle était son importance. Tout ce qu’on sait d’une manière précise, c’est qu’au XIVe siècle, il appartenait à une famille qui portait le nom d’Erouel ou Harouel.

En 1458, Guillaume de Dommartin, qui en était possesseur, ayant eu « débats et discors » avec le fameux Antoine, comte de Vaudémont, vassal redoutable qui disputa la couronne ducale à René d’Anjou, le comte vint mettre le siège devant la maison d’Haroué, la prit « par force d’armes, et la plus grande partie d’icelle fut démolie et abattue ».

En 1471, Louis de Dommartin, l’un des héritiers de Guillaume, avait « la quarte partie » de cette maison, ainsi qu’on le voit dans un acte de dénombrement donné par ce seigneur à Nicolas, duc de Calabre.

On sait qu’à cette époque, les châteaux, aussi bien que les villages où ils étaient situés, n’appartenaient pas toujours à un seul propriétaire. L’un avait quelquefois le donjon ; un second, la tour qui défendait l’entrée ; un troisième et un quatrième, des portions plus ou moins considérables des bâtiments.

Ainsi, en 1509, Thiéry de Lenoncourt, qui avait précédemment obtenu la permission d’ériger un signe patibulaire à Haroué, possédait « la moitié du chastel clos et forte maison dudit lieu, les foussez ; devant ledit chastel une maison avec ses appartenances ».

Au XVIe siècle, Isabeau d’Haroué ayant épousé Jean de Bassompierre, ce « chastel » devint la propriété de cette dernière famille. L’un de ses membres, Christophe de Bassompierre, fit remplacer l’ancienne maison forte par un château, également fortifié, qu’il fit magnifiquement bâtir. Aussi, lorsqu’en 1623, Haroué devint le chef-lieu d’un marquisat, érigé par le duc Henri II en faveur du célèbre François de Bassompierre, maréchal de France, le château, siège de cette importante seigneurie, était-il « renommé non-seulement pour divers somptueux édifices et entr’autres pour une chapelle de structure très rare, mais aussi pour tous autres ornemens et dépendances qui se pouvoient désirer en maison très-accomplie ».

C’est là, ainsi qu’il a pris soin de le consigner dans ses Mémoires, que Bassompierre reçut le jour et passa les premières années de sa vie :

« Je naquis, dit-il, le dimanche, jour de Pâques fleuries, le douzième avril, à quatre heures du malin, en l’année 1579, au château de Harouel, en Lorraine… On m’éleva en la même maison jusqu’en octobre 1584, qui est le plus loin dont je me puisse souvenir, que je vis M. le duc de Guise Henry, qui étoit caché dans Harouel pour y traiter avec plusieurs colonels des lansquenets et raistres, pour les levées de la Ligue. Ce fut lorsque l’on commença à me faire apprendre à lire et à écrire, et ensuite les rudimens…

Au commencement de l’année 1587, ma mère accoucha de mon jeune frère African. On nous mena à Nancy, sur l’arrivée de la grande armée des raistres, qui brûlèrent le bourg de Harouel…

En l’année 1588…, nous ne bougeâmes de Harouel et Nancy, où mon père arriva à la fin de l’année, échappé de Blois… Nous allâmes (1591), mon frère et moi, au mois d’octobre, étudier à Fribourg en Brisgaw… Nous n’y demeurâmes que cinq mois, parce que Gravet, notre précepteur, tua La Mothe, qui nous montrait à danser. Ce désordre nous fit revenir à Harouel, dont la même année ma mère nous mena à Pont-à-Mousson pour y continuer nos études. Nous n’y demeurâmes que six semaines, puis vînmes passer les vacances à Harouel… ».

Il en fut de même en 1593 et 1594. Après différents voyages, Bassompierre revint voir sa mère à Haroué, en 1598, et, au bout de quelques jours, il en partit pour se lancer sur le grand théâtre de la capitale.

« Nous partîmes de Harouel, mon frère et moi, avec ma mère et mes deux sœurs, en fort bel équipage, le lendemain de la Saint-François, le 5 octobre de la même année 1598, et passant par Coligny et Vitry, Fère Champonnoise, Provins et Nangis, nous arrivâmes à Paris le 12 du même mois d’octobre… ».

En 1601, Bassompierre vint passer quelques jours à Haroué, ainsi que sa mère, qui arrivait de France. A partir de cette époque, il fut longtemps sans revoir la demeure paternelle. En 1625, il y fit une courte apparition, qui fut la dernière.

Depuis lors, tous les récits consignés dans ses Mémoires, écrits du fond de la Bastille, ne parlent plus que de l’occupation et de la dévastation de son château, tantôt par les troupes lorraines, tantôt par les troupes françaises.

En 1635, dit-il, « ma maison de Harouel fut prise par les troupes de M. de Lorraine, commandées par un nommé du Parc, qui y mit garnison, ayant précédemment brûlé Cartenay, un de mes villages proche de ladite maison, et pris les chevaux et le bestial de quinze autres villages de la même terre…

J’eus en ce temps-là (au mois de décembre 1635) nouvelle comme le pénultième du mois précédent, la garnison mise par les gens du duc Charles de Lorraine à Harouel en étoit sortie, et que le marquis de Sourdis y en avoit remis une autre pour le roy, le samedy premier jour de décembre…

Le 12 (janvier 1636), je reçus la triste nouvelle de la mort de ma mère la segrette (secrète) de Remiremont, et peu de jours après on me manda comme les commissaires des vivres du roy avoient enlevé les bleds de ma maison de Harouel, qui est mon principal revenu ; et ce non seulement sans payer, mais sans en avoir voulu donner de certificat de l’avoir pris.

Le mois de février arriva, au commencement duquel on me manda de Lorraine qu’un nommé le sieur de Villarsceaux avoit commission du roi de razer ma maison de Harouel, qui me fut bien cruel, et fis faire instance à M. le Cardinal (de Richelieu) pour détourner cet orage…

Le mois de may ne fut pas moins douloureux… Le duc de Weimar eut département du roy pour rafraîchir son armée dans le comté de Vaudémont et dans mon marquisat de Harouel, qui lui fut donné au pillage ; ce qu’il fit si bien exécuter que toutes les pilleries, cruautez et inhumanitez y furent exercées, et ma terre entièrement détruite, au château près, qui ne put être pris par cette armée, qui n’avoit point de canon…

On me manda (janvier 1637) de Lorraine la continuation de la désolation de mon bien, la retraite de presque tous les habitans de la terre de Harouel, dans le bourg et dans la maison, lesquels la remplissoient de maladies et d’infection…

Le mois de septembre (1638) me donna une disgrâce bien amère, qui fut que le duc Charles… envoya, le lundi 5 de mois, le colonel Cliquot, avec trois régimens d’infanterie, trois de cavalerie et deux pièces de canon, prendre ma maison de Harouel…, afin que par ce moyen ce qui restoit de ce misérable marquisat fut entièrement pillé et déserté…

Au mois d’octobre suivant, j’eus nouvelle que mes sujets de Harouel et de tout ce marquisat abandonnoient les villages, leur étant impossible de subsister, ayant les troupes du duc Charles, qui tenoient le château, et celles du roy, qui, aux occasions, les traitoient comme ennemis, et de telle sorte que le samedy 30 de ce mois, le sieur de Bellefons, maréchal-de-camp, vint, la nuit, surprendre le bourg même de Harouel et le pilla entièrement…

Au commencement du mois de juillet 1639, M. du Hallier ayant ramassé quelques troupes, vint assiéger ma maison de Harouel, et après l’avoir fait sommer, et que ceux qui étoient dedans de la part du duc Charles eurent fait refus de se rendre, il la battit avec deux pièces de canon qu’il avoit amenées ; après avoir enduré soixante et dix coups de canon, ledit sieur du Hallier, à la prière du comte et de la comtesse de Tornielle et de mon neveu Gaston, qui étoient dedans, il la recent à composition, le mercredy 8, et y laissa garnison de 30 soldats à mes dépens… ».

Là, s’arrêtent les Mémoires de Bassompierre.

Bassompierre avait acquis beaucoup de gloire, avait été, s’il faut ajouter foi à ses indiscrétions, très-heureux près des femmes, mais il n’en avait pas été de même pour lui sous le rapport de la fortune. A sa mort, arrivée en 1646, sa succession fut abandonnée par sa famille, et la terre d’Haroué resta comme sans possesseur jusqu’au commencement du siècle dernier. Ce fut alors qu’elle passa dans la maison de Craon, dont elle prit plus tard le nom, en vertu de lettres patentes de Louis XV, du mois de février 1768.

Le vieux château des Bassompierre, qui avait eu tant à souffrir pendant les guerres du siècle précédent, et qui « étant fort caduc, ne pouvoit plus subsister » fut abandonné, et on éleva, sur une partie de l’emplacement qu’il avait occupé, le superbe édifice qui se voit encore aujourd’hui.

Le célèbre Germain Boffrand, qui en fut l’architecte, nous en a laissé une description :

« Il consiste, dit-il, en une avant-cour séparée de la cour du château par un large fossé d’eau vive qui renferme le principal corps de logis et les ailes flanquées de quatre tours. A côté du château, il y a une grande basse-cour où sont les écuries, les remises de carrosses et les autres commodités d’une grande maison.

Le principal corps de logis est distribué à deux appartemens ; l’aile à droite a une chapelle et deux appartemens, et l’aile à gauche est appliquée aux offices et cuisines. Le premier étage est distribué à deux grands appartemens et à d’autres plus petits.

Le deuxième étage est aussi appliqué à plusieurs appartemens et à des logemens d’officiers et de domestiques.

Les souterrains sont voûtés dans toute l’étendue du bâtiment, et sont employés à une orangerie sous le principal corps de logis, et sous les ailes à des salles pour l’été et aux autres commodités de la maison.

Quoique ce bâtiment soit moderne, il a été construit avec des tours sur les vestiges d’ancien château, qui, étant tout caduc, ne pouvoit plus subsister.

Les façades du principal corps de logis, sur la cour et sur le jardin, sont ornées d’un ordre d’architecture ionique au rez-de-chaussée, d’un ordre corinthien au premier étage, et au-devant des ailes, d’un péristyle de colonnes d’ordre ionique, conduisant à couvert au principal corps de logis ».

A part quelques changements dans les dispositions intérieures, à part quelques dégradations, suite inévitable du temps, et qu’une main aussi libérale qu’intelligente a fait disparaître, le château d’Haroué est encore tel que l’a décrit Boffrand.

Mais cette description, froide et technique, ne donne qu’une idée bien imparfaite de la grandeur et de la beauté de cet édifice. Boffrand ne parle, en effet, ni des immenses jardins, avec leurs allées d’arbres séculaires, ni du large escalier à trois rampes par lequel on y descend. Escalier vraiment princier, décoré, de même que la cour d’entrée, de plusieurs groupes en pierre qui ornaient autrefois la Carrière de Nancy.

L’intérieur du château répond dignement à l’extérieur : la plupart des appartements ont un aspect grandiose. Les uns sont tendus en superbes tapisseries de Flandre et renferment des meubles précieux, des objets d’art de toute espèce.

Les autres sont décorés de divers portraits de famille, parmi lesquels on remarque :
-
ceux d’Isabeau de Beauvau (1454) et de son mari, Jean de Bourbon, comte de Vendôme, prince du sang royal de France
-
de Charles de Beauvau (1580), seigneur de Fléville, Manonville, Hurbache, Faucompierre et Saint-Dié, en partie, etc., premier gentilhomme de la chambre d’Henri de Lorraine, marquis de Pont-à-Mousson, bailli et capitaine d’Hattonchâtel
-
de Jean-Jacques de Ligniville (1588), colonel d’un régiment lorrain sous le duc Charles III
-
de Louis de Beauvau, comte de Tremblecourt (1596), lieutenant-général en Bourgogne pour le service de la France
-
de Jean de Beauvau (1598), lieutenant-général dans l’armée du roi Henri IV, marié à Françoise du Plessis, sœur d’Armand du Plessis, cardinal de Richelieu
-
de René François de Beauvau (1719), archevêque-duc de Narbonne, dont le buste est en marbre blanc
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de Charles-Just de Beauvau, né en 1720, maréchal de France et membre de l’Académie française
-
enfin, de Jacques-Henri de Lorraine, prince de Lixheim, et d’Anne-Marguerite de Beauvau, sa femme.

Par ce mariage, qui eut lieu le 19 octobre 1721, la maison de Beauvau, qui était déjà alliée à celle de Bourbon, le fut à la maison de Lorraine.

D’autres honneurs lui étaient encore réservés : par un diplôme du 13 novembre 1722, l’empereur Charles VI déclara M. de Beauvau et son fils aîné, princes de l’Empire, et, en 1727, le roi Philippe V les fit grands d’Espagne de première classe.

Marguerite de Beauvau, dont il vient d’être parlé, était fille de Marc de Beauvau, grand écuyer de Lorraine. On montre aux curieux, comme une précieuse relique, la gigantesque épée d’honneur dont se servait ce haut dignitaire dans les grandes cérémonies ; la poignée, richement ciselée, est semée de croix de Lorraine et d’alérions ; le fourreau, en velours rouge, est aussi couvert de ces emblèmes nationaux.

Quelques souvenirs historiques pleins d’intérêt se rattachent au château d’Haroué.

C’est là que, le 6 mars 1737, lendemain de la bénédiction de son mariage avec le roi de Sardaigne, Elisabeth-Thérèse de Lorraine, fille de Léopold, vint avec sa mère et la princesse Charlotte , sa sœur, le prince de Carignan, la princesse d’Armagnac, la duchesse de Richelieu et plusieurs dames et seigneurs de la cour, qui suivaient tristement la veuve et les filles du meilleur de nos souverains. C’est là que ces princesses se donnèrent le baiser d’adieu, l’une pour aller monter sur un trône, l’autre pour aller prendre possession de la petite principauté de Commercy, devenue son apanage.

Stanislas séjourna aussi à Haroué. On y a conservé le lit où coucha le Roi de Pologne, et la modeste table sur laquelle il prit son déjeuner.

Telle est, autant qu’il est permis de la suivre à l’aide des renseignements incomplets qu’on possède , l’histoire du château d’Haroué.

Maison forte aux XIVe et XVe siècles, château féodal aux XVIe et XVIIe, château princier dans le siècle dernier, il a passé par toutes les révolutions que le pays lui-même a subies dans son existence et dans ses institutions.

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