La léproserie des Bordes

 

 

Aujourd’hui quartier de la ville de Metz, Les Bordes étaient au moyen-âge une annexe du village de Vallières et surtout une léproserie, principalement destinée aux indigents.

D’après le « Dictionnaire du département de la Moselle » de Claude Philippe de Viville – Année 1817

Les Bordes étaient une Léproserie qui appartenait à la cité de Metz, et où se retiraient les lépreux. Cet hospice se nommait ainsi, parce que les loges occupées par les lépreux bordaient les grands chemins.

On voit dans un rituel messin, imprimé en 1641 par l’ordre du Cardinal de Lorraine, Evêque de Metz, le détail des cérémonies humiliantes auxquelles l’Eglise soumettait le lépreux condamné à être retranché de la société.

Le curé chantait une messe où le lépreux assistait, le visage couvert et ambronché comme le jour des Trépassés. On lui faisait des obsèques, dans lesquelles le curé lui mettait trois fois, avec une pelle, de la terre du cimetière sur la tête, en disant : « Mon ami, c’est signe que vous êtes mort, quant au monde ».

Cela fait, le curé avec la croix et l’eau bénite, le doit mener en sa borde, en manière de procession, et quand il est à l’entrée de ladite borde, le curé le doit consoler, en disant : « Mon ami, demeurez ici en paix. Ne vous déconfortez point ; priez Dieu dévotement qu’il vous fasse la grâce de tout souffrir patiemment ; et si vous le faites, vous accomplirez votre purgatoire en ce monde et gagnerez le paradis ».

Le curé lui faisait les injonctions suivantes : « Gardez-vous d’entrer en nulle maison autre que votre Borde ; ainsi ne devez entrer en moulin, ni église quelconque. Quand vous parlerez, vous irez au-dessous du vent ; quand vous demanderez l’aumône, vous sonnerez votre tartelle (ou crécelle). Vous n’irez point loin de votre borde, sans avoir votre habillement du bon malade. Vous ne devez point boire à autre vaisseau qu’au vôtre. Vous ne regarderez, ne puiserez en puits ni en fontaine, sinon les vôtres. Vous aurez toujours devant votre borde, une écuelle fichée sur une petite croix de bois. Vous ne passerez point planches (ou ponceau) où il y ait appuye, sans avoir mis vos gants, etc ».

On voit, par ces précautions, combien cette cruelle maladie était contagieuse et redoutable.

Des actes d’ascensement de 1272 et de 1299, prouvent que les Bordes étaient administrées par des frères convers et par des sœurs converses qui prenaient soin des lépreux. Par un acte du 8 mars 1321, les Magistrats de la cité réunirent cette maison à l’hôpital de Saint Nicolas.

On rapporte au même temps, l’extermination par le supplice du feu, de tous les lépreux accusés d’avoir voulu empoisonner les puits et les fontaines, pour faire manquer la croisade que projetait alors Philippe V, roi de France.

Les Bordes furent brûlées en 1444, par Charles VII, roi de France, lorsqu’il vint assiéger Metz avec René d’Anjou, Roi de Sicile.


Archive pour 8 juillet, 2011

La léproserie des Bordes

 

 

Aujourd’hui quartier de la ville de Metz, Les Bordes étaient au moyen-âge une annexe du village de Vallières et surtout une léproserie, principalement destinée aux indigents.

D’après le « Dictionnaire du département de la Moselle » de Claude Philippe de Viville – Année 1817

Les Bordes étaient une Léproserie qui appartenait à la cité de Metz, et où se retiraient les lépreux. Cet hospice se nommait ainsi, parce que les loges occupées par les lépreux bordaient les grands chemins.

On voit dans un rituel messin, imprimé en 1641 par l’ordre du Cardinal de Lorraine, Evêque de Metz, le détail des cérémonies humiliantes auxquelles l’Eglise soumettait le lépreux condamné à être retranché de la société.

Le curé chantait une messe où le lépreux assistait, le visage couvert et ambronché comme le jour des Trépassés. On lui faisait des obsèques, dans lesquelles le curé lui mettait trois fois, avec une pelle, de la terre du cimetière sur la tête, en disant : « Mon ami, c’est signe que vous êtes mort, quant au monde ».

Cela fait, le curé avec la croix et l’eau bénite, le doit mener en sa borde, en manière de procession, et quand il est à l’entrée de ladite borde, le curé le doit consoler, en disant : « Mon ami, demeurez ici en paix. Ne vous déconfortez point ; priez Dieu dévotement qu’il vous fasse la grâce de tout souffrir patiemment ; et si vous le faites, vous accomplirez votre purgatoire en ce monde et gagnerez le paradis ».

Le curé lui faisait les injonctions suivantes : « Gardez-vous d’entrer en nulle maison autre que votre Borde ; ainsi ne devez entrer en moulin, ni église quelconque. Quand vous parlerez, vous irez au-dessous du vent ; quand vous demanderez l’aumône, vous sonnerez votre tartelle (ou crécelle). Vous n’irez point loin de votre borde, sans avoir votre habillement du bon malade. Vous ne devez point boire à autre vaisseau qu’au vôtre. Vous ne regarderez, ne puiserez en puits ni en fontaine, sinon les vôtres. Vous aurez toujours devant votre borde, une écuelle fichée sur une petite croix de bois. Vous ne passerez point planches (ou ponceau) où il y ait appuye, sans avoir mis vos gants, etc ».

On voit, par ces précautions, combien cette cruelle maladie était contagieuse et redoutable.

Des actes d’ascensement de 1272 et de 1299, prouvent que les Bordes étaient administrées par des frères convers et par des sœurs converses qui prenaient soin des lépreux. Par un acte du 8 mars 1321, les Magistrats de la cité réunirent cette maison à l’hôpital de Saint Nicolas.

On rapporte au même temps, l’extermination par le supplice du feu, de tous les lépreux accusés d’avoir voulu empoisonner les puits et les fontaines, pour faire manquer la croisade que projetait alors Philippe V, roi de France.

Les Bordes furent brûlées en 1444, par Charles VII, roi de France, lorsqu’il vint assiéger Metz avec René d’Anjou, Roi de Sicile.

clomiphenefr |
allopurinolfr |
Parler l'anglais en Martinique |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | La Boite qui Mijote
| NON A LA MONARCHIE AU SENEG...
| Alain Daumer