Le siège du château et de la ville d’Epinal en 1670 (3)
Les photos du château d’Epinal sont extraites de cet album et publiées avec l’aimable autorisation de monsieur Pascal Colombain.
D’après un article paru dans les « Annales de l’Est » en 1890
Indignes traitements aux assiégés
Épinal n’eut pas seulement à subir les exigences ordinaires du vainqueur : – imposition de 30 000 livres - abandon des maigres provisions et munitions qui restaient dans le château - perte de ses canons qui furent crevés ou conduits à Metz - pillage régulier par les soldats français qui réduisirent la ville à ne pouvoir payer sa taxe - obligation de détruire elle-même les remparts qui l’abritaient depuis des siècles.
Il lui fallut encore voir ses défenseurs exposés à un châtiment presque inouï. Les historiens lorrains, qui s’indignent à juste titre contre la dureté des traitements infligés aux assiégés, paraissent cependant n’en avoir pas connu toute l’horreur, et les attribuent injustement au caprice inhumain du maréchal de Créqui. Ils protestent contre la prison imposée aux officiers et à quelques soldats, et ils semblent ignorer que le plus grand nombre des soldats, par ce terme de « pris à discrétion », était en réalité condamné aux galères.
Ils font peser sur le maréchal la responsabilité de cet acte odieux, tandis qu’il faut l’attribuer à Louvois et à Louis XIV eux-mêmes. Quand le roi de France et son ministre avaient résolu la conquête de la Lorraine, ils la savaient épuisée d’hommes et de ressources. Ils avaient néanmoins pris contre elle toutes les mesures qui devaient leur assurer une prompte et facile victoire. Ils avaient forcé le duc à licencier les débris de son armée, et avaient tenté de s’emparer de sa personne, pour paralyser toute résistance. Le coup n’avait pas réussi, mais la fuite de Charles IV avait rendu bien difficile la défense de ses États. Du reste, l’invasion inopinée d’une grande armée en Lorraine, sans déclaration de guerre, devait arrêter tous les préparatifs.
Louvois comptait donc prendre le duché sans coup férir, et, le 11septembre, il écrivait à Saint-Pouenge : « De la manière que parlent ici (à Paris) les princes de la maison de Lorraine, il n’y a pas d’apparence qu’aucune place se défende ».
Et voilà qu’Epinal osait résister ! Cette Lorraine, qu’on croyait déjà un cadavre, paraissait se réveiller encore ! Quel affront pour Louvois qui avait si habilement pris toutes ses précautions !
Il ressentit la colère furieuse du bourreau qui verrait sa victime se relever, après avoir reçu le coup de la mort, et marcher contre lui.
Dès le 21 septembre, il écrivait au maréchal de Créqui cette lettre, où l’on sent la main de celui qui ordonnera bientôt les incendies du Palatinat. On voudrait oublier en la lisant qu’elle a été dictée en plein XVIIe siècle, au nom de Louis XIV, par le ministre de la nation la plus civilisée de l’Europe.
« Je ferai réponse par votre courrier aux lettres qu’il m’a apportées du 18e de ce mois, et vous dépêche celui-ci, auquel je recommande de faire la dernière diligence, pour vous dire que le roi ayant appris par votre courrier qu’il avait entendu tirer le canon a jugé par là que les places de M. de Lorraine se défendraient ; et ayant considéré qu’elles sont fort mal pourvues, qu’elles ne peuvent espérer aucun secours, et qu’ainsi c’est une témérité à ceux qui les défendent, qui mérite une punition exemplaire, Sa Majesté a résolu que tout ce qui se trouvera de cavaliers, soldats, élus et habitants lorrains qui auront contribué à la défense de la place soient envoyés aux galères, si, quinze jours après la réduction, ils ne se rachètent pas de cent écus chacun, qu’ils paieront entre les mains des commis de l’extraordinaire de la guerre.
Qu’à l’égard des Français qui se trouveront, soit dans l’infanterie, soit dans la cavalerie, ils soient pendus, s’il n’y en a pas un grand nombre ; sinon, décimés et le surplus envoyé aux galères.
Et pour ce qui est des officiers lorrains et de la noblesse qui se trouveront dans la place, qu’ils soient mis prisonniers, et, à l’égard de la noblesse, taxés à proportion de ce qu’ils auront de biens pour se racheter, à faute de quoi leurs maisons soient abattues. Elle (Sa Majesté) veut que celles des élus lorrains soient brûlées, au moins une par village, pour l’exemple, choisissant celle du plus riche dans chaque lieu, afin qu’il (l’exemple) soit plus grand.
Quant aux officiers français qui se rencontreront dans les troupes, Sa Majesté veut que le commandant de chaque corps soit pendu sur-le-champ, ainsi que les autres, s’il n’y en a pas plus de cinq ou six ; et, s’il y en a un plus grand nombre, ils soient pendus de deux un, et les autres envoyés aux galères, et ce, sans que lesdits commandants des corps puissent tirer avec les autres, parce qu’ils doivent être exécutés à mort.
Tout ce que dessus, Monsieur, doit être exécuté avec grande ponctualité. Je mande à M. de Saint-Pouenge de prendre un grand soin de l’exécution des ordres que vous lui donnerez sur cela, et de prendre de si grandes précautions pour empêcher que personne n’échappe à la punition, et que les intentions de Sa Majesté puissent être exécutées. Il faut faire donner du pain à ces gens-là pendant qu’ils demeureront prisonniers et j’aurai soin, du moment que j’aurai des nouvelles du nombre qu’il y en aura, de pourvoir à les faire conduire en lieu où ils pourront être attachés à la chaine. Sa Majesté désire que la même chose soit exécutée tant à Épinal qu’à Châtel, et à toutes les autres places où on tirera sur ses troupes. Elle s’attend que cet exemple pourra faire que peu de places se voudront défendre, et que, si M. de Lorraine, ou ceux de sa maison rentrent jamais en Lorraine, ils ne trouveront pas si facilement des gens qui s’engagent à défendre leurs places, quand le roi les voudra attaquer ».
Telle est cette lettre barbare qui prouve sans réplique, que le maréchal de Créqui, s’il appliquait ces mesures odieuses, du moins n’en était pas l’instigateur.
C’est bien sur Louvois et sur Louis XIV que doit en peser la responsabilité, et sur Louvois encore plus que sur Louis XIV : le roi a approuvé, mais c’est le ministre qui a provoqué cet ordre terrible.
On le sent du reste au ton de la lettre : Louvois y parle avec un accent trop personnel, avec une colère trop naturelle pour permettre de croire qu’il s’y faisait l’écho du royal courroux de Louis XIV. C’est bien lui qui est irrité de la résistance imprévue des Lorrains et déclare que leur « témérité mérite une punition exemplaire ». C’est bien sa dureté dédaigneuse qui a inspiré ce mot méprisant : « Il faut faire donner du pain à ces gens-là ». C’est bien la sécheresse hautaine de ses commandements qui se trahit dans cette recommandation défiante « Tout ce que dessus, Monsieur, doit être exécuté avec grande ponctualité ».
On a dit que cet ordre n’était qu’un artifice destiné à effrayer les Lorrains, et que jamais le roi de France n’avait eu l’intention de le faire exécuter. Même avec cette réserve, le traitement serait indigne de la noble et vaillante conduite des Lorrains. Mais, cette explication est inacceptable, c’est la politique française qui l’a imaginée après coup pour calmer l’opinion.
Sans revenir sur la lettre de Louvois, où perce un accent de sincérité qu’une résolution feinte ne lui aurait jamais donné, toute la correspondance de Louis XIV et de son ministre pendant douze jours, du 21 septembre au 3 octobre, proteste contre cette interprétation. Dans chacune de leurs lettres, soit au maréchal, soit à l’intendant, ils parlent toujours de ces traitements aux Lorrains comme d’un fait acquis, et étudient les moyens les plus pratiques et les plus sûrs de les infliger.
S’il ne se fût agi que de vaines menaces, à quoi bon tant de précautions ? Pourquoi ne pas informer en secret le maréchal du but que le roi poursuit et ne pas arrêter son zèle quand il en vient à l’exécution ? Pourquoi enfin ne révoquer cet ordre cruel que sous la pression de l’opinion et après une démarche politique de M. de Lyonne ?
Le maréchal regarde si bien l’ordre du roi comme sérieux, que dans sa lettre du 26, il s’excuse longuement de n’avoir pas suivi les intentions du roi et d’avoir adouci les conditions de la capitulation en accordant que les élus seuls se rendraient à discrétion.
Il plaide en sa faveur les circonstances atténuantes : « Votre Majesté aura la bonté de considérer que les troupes dont il est question (chevau-légers et gardes) sont affectées et entretenues par le consentement de Votre Majesté ; – que l’état de la place est tel que l’on pourrait y trouver encore une assez grande résistance, capable de donner l’exemple de se bien défendre aux troupes de M. de Lorraine ; – qu’il est même, si je l’ose dire, plus avantageux au service de Votre Majesté de dissiper dans des contrées éloignées les officiers et les cavaliers des troupes lorraines que de leur donner la liberté de se racheter par 300 livres ; – que plusieurs sortes de gens donnent un exemple assez fort de la soumission qu’exige l’armée de Votre Majesté, puisque l’infanterie, les vingt compagnies d’élus, la noblesse et la bourgeoisie est abandonnée à discrétion, c’est-à-dire prête à être taxée à quelle rançon il plaira à Votre Majesté, ou à être attachée à la chaîne.
Je crois en cela, Sire, avoir fait ce que l’occurrence des choses et la nécessité de profiter de la saison m’ont obligé de faire. Si cela ne plaît pas à Votre Majesté, elle aura la bonté de me le faire savoir ; car, ne regardant aucune circonstance, je ne m’attacherai qu’à exécuter ce que je verrai par écrit ».
Le roi approuva les concessions faites aux chevau-légers et aux officiers ; mais dans la même lettre où il rassure Créqui, il prouve qu’il n’a pas abandonné l’idée d’envoyer aux galères les défenseurs d’Épinal, car il dit : « Je désire que, si, quinze jours après la reddition de la place, les soldats ne se rachètent pas de cent écus chacun, vous les fassiez conduire à Saint-Dizier par troupes de cent, et que vous les fassiez remettre à ceux que j’ordonne à Colbert d’y envoyer, pour les faire conduire aux galères. Vous aurez bien soin de recommander aux gens qui les conduiront par votre ordre de n’en laisser évader aucun, et de tirer des décharges par écrit de ceux auxquels ils les remettront ».
On ne saurait même défendre Louvois et Louis XIV d’avoir voulu envoyer les Lorrains aux galères, en disant qu’ils permettaient aux soldats de se racheter moyennant 300 livres. Car ils savaient l’état de pauvreté et d’impuissance où était réduite la Lorraine et l’impossibilité où se trouvaient les élus de se racheter.
Voici même une lettre de Saint-Pouenge à Louvois, qui atteste au ministre cette impossibilité : « Mon sentiment est que vous pourrez en compter la meilleure partie (des soldats prisonniers) pour fournir les galères, n’y ayant presque à le bien prendre de tous les élus en état de se pouvoir racheter que ceux qui les commandaient… Pour ce qui est des cavaliers et des soldats, il ne faut pas espérer que jamais on puisse en tirer aucune rançon, à moins que M. de Lorraine ne la voulut payer pour eux ». (Lettre du 29 septembre).
Ainsi la condamnation aux galères est bien effective. Elle reçut même un commencement d’exécution, car le 5 octobre le maréchal de Créqui écrivait à Colbert : « Suivant les ordres que vous avez remis aux commissaires à la conduite des chaînes, j’ai ordonné que les élus d’Épinal fussent conduits à Toul pour être transférés ensuite à Saint-Dizier ».
Il ajoute : « Je vois que dans les pays éloignés l’on murmure contre la rigueur qui a été exercée ». En effet, l’opinion publique s’alarmait et protestait, surtout chez les peuples alliés au duc de Lorraine, qui se sentaient menacés par l’omnipotence du roi de France.
Aussi, dès le 1er octobre, le ministre des affaires étrangères, M. de Lyonne, écrit au roi une lettre éloquente où il plaide la cause des Lorrains. Après avoir déclaré au roi que MM. Le Tellier et Colbert partagent son avis, il montre que les Lorrains n’ont fait que défendre leur souverain légitime et reconnu par le roi lui-même.
Il fait redouter à Louis XIV, les plaintes de ses ennemis et les attaques des journalistes étrangers qui l’ont déjà comparé au grand Turc. Puis il ajoute « Votre Majesté pardonnera si je lui représente que, selon mon petit avis, rien au monde ne préjudicierait plus à la réputation de Votre Majesté au dehors et au dedans du royaume, que de faire une pareille chose. Je suis persuadé qu’il vaudrait mieux pour son service que les deux ou trois galères qu’elle pourrait équiper de chiourmes fussent abîmées dans la mer, que de les voir armées des sujets d’un autre prince, sans autre cause que pour lui avoir été fidèles ».
Noble et beau langage, qui honore à la fois l’homme de cœur et le bon serviteur qui le tint, et le roi qui le comprit. Ce fut le salut des Lorrains.
Louis XIV, éclairé par la sagesse de ses ministres sur le crime qu’il allait commettre, se rangea de leur avis, et y amena Louvois lui-même, que le succès avait rendu traitable. Ainsi l’humanité recouvra ses droits.
Le 3 octobre, Lyonne annonce en fin politique, que le roi est revenu sur cette mesure, et prête à son maître ses propres sentiments dans une dépêche aux ambassadeurs qu’il termine en ces termes : « J’oubliais de vous dire que le maréchal de Créqui, pour faire craindre davantage la milice du pays qui est dans Châtel et l’obliger à quitter les armes, a pu s’être expliqué qu’il enverrait aux galères les prisonniers d’Épinal… Mais je dois vous assurer que ce n’est pas l’intention du roi. Au cas que quelque esprit malin, ou quelqu’un croyant la chose vraie, ait écrit en vos quartiers cette mesure, vous détromperez tout le monde de cette opinion, et direz que Sa Majesté vous a mandé elle-même, pour la contredire, qu’elle n’est pas capable de commettre l’injustice et l’inhumanité de condamner de pauvres misérables à une peine infamante pour avoir obéi aux ordres de leur souverain ».
Le même jour, Louvois informe Saint-Pouenge que le roi a résolu de ne point envoyer aux galères les gens pris dans Épinal. On modère de huit jours en huit jours le prix de leur rançon qui descend successivement à 150, puis à 100, même à 40 livres. On impose une taxe sur les prévôtés pour le rachat des élus de ces prévôtés.Au 28 décembre, il ne reste plus que 113 prisonniers, tous cavaliers, qui n’ont pu rien payer. En vain on leur offre d’entrer dans le régiment de Roussillon. On ne peut les y décider, et on leur donne la liberté après leur avoir fait promettre de ne pas reprendre de service dans l’armée du duc de Lorraine. Ainsi, le sort des soldats pris à discrétion ne fut en réalité guère plus dur que celui des prisonniers de guerre. Ceux-ci partaient pour Metz le jour même de la capitulation. Mais un bien petit nombre devait y arriver.
« Des 250 prisonniers et des 30 officiers que M. de Paulens a été chargé de conduire à Metz avec le commissaire Le Vacher, il n’y en est arrivé que 54 et 16 officiers. On m’a dit (c’est Saint-Pouenge qui parle ainsi à Louvois, le 4 octobre) qu’en partant d’Épinal, ils arrivèrent à deux heures de nuit au lieu où ils devaient coucher, et qu’en allant au Pont-à-Mousson, il s’en est sauvé la nuit près de cent ».
Du reste, leur captivité ne fut pas longue, surtout quand ils purent faire agir de puissantes influences. Dès le 7 octobre, Louvois écrit au maréchal : « Sa Majesté trouve bon que vous mettiez en liberté deux frères de Mme de Ludre, qui ont été pris dans Épinal, et désire seulement que, s’ils étaient officiers, ils donnent leur parole de ne servir d’un an ». Le 29 octobre, c’est le tour du comte de Tornielle et du baron des Armoises, qui sortent de prison aux mêmes conditions.
Enfin, le 17 décembre, le roi trouve bon que « l’on vide les prisons des cavaliers et officiers qui ont été pris dans la guerre de Lorraine ». Seulement, « il faut leur faire entendre que, si on les retrouve contre leservice du roi, ils seront traités comme déserteurs et punis de mort ».
Les Français qui servaient dans les troupes lorraines, s’ils ne profitèrent point dès le premier instant du retour du roi à des sentiments plus humains, rencontrèrent du moins beaucoup dedévouementchez les habitants d’Épinal, qui s’ingénièrent à les cacher.
Le marquis de Beauvau raconte avec orgueil que sa fille, chanoinesse d’Épinal, « sauva deux gentilshommes français, Boucaut et du Hamel. Elle trouva encore moyen de sauver plusieurs autres gens de guerre du duc, de quoi il la fit remercier par Mme la duchesse de Lorraine ». Les officiers français l’ayant appris, l’en louèrent eux-mêmes, s’étonnant qu’elle eût pu conserver tant de présence d’esprit parmi le trouble des armes, « ce qui est assez rare en une fille ».
Néanmoins, les Français n’échappèrent pas tous à la sévérité du roi, et le 29 septembre, au moment où l’on arrive devant Châtel, le premier soin du maréchal est de faire pendre deux Français, tout à la vue des assiégés pour les effrayer et les démoraliser. Le moyen réussit à souhait, puisque Châtel se défendit à peine et que la Lorraine fut soumise à la France en quelques semaines. Le siège d’Épinal avait été le dernier effort sérieux des Lorrains pour sauver leur indépendance.Dès lors, l’imprudent Charles IV a beau se mettre à la tête des armées de l’Empire, se surpasser lui-même en bravoure et en habileté militaire, et prendre à Consarbruck, contre le maréchal de Créqui, sa revanche du siège d’Épinal, il a perdu son duché, il mourra dans l’exil. Son successeur, Charles V, ne paraitra jamais à Nancy, et, si Léopold y rentre en 1698, c’est sous le bon plaisir du roi de France.
En attendant, Louis XIV règne sur la Lorraine, de 1670 au traité de Ryswick, comme sur une province française. Le maréchal de Créqui trouve longtemps à Nancy, dans la charge de gouverneur, une grasse et glorieuse récompense.
Nos pères subissent la loi du vainqueur. Ils voient leur fidélité outragée, leurs privilèges réduits. Ils paient de la ruine la plus complète, les gloires de la France et de son roi. Ils souffrent toutes les horreurs de la guerre sans en partager les profits, et gémissent de sentir leur malheureux pays transformé en un vaste camp retranché, où se rassemblent et se forment, où s’entretiennent et se gorgent, où viennent se rétablir après chaque campagne, les grandes armées françaises qui soutinrent la guerre de Hollande et la guerre de la seconde coalition.