Le pèlerinage des chevaux de Flastroff (57)

Blason de Flastroff 

D’après un article paru dans « Le pays lorrain » – Année 1909

Chaque année, au 25 juin, jour anniversaire de la translation des reliques de Saint-Eloi selon le martyrologe de Noyon, avait lieu à Flastroff le pèlerinage des chevaux :
- chevaux malades ou vicieux, dont l’intercession du saint devait obtenir la guérison ou l’amendement
- chevaux bien portants, que sa bénédiction devait préserver d’accidents et de maladies.

De nombreux cultivateurs et d’autres personnes s’y rendaient à pied, conduisant leurs bêtes et priant dévotement le long de la route. Ils assistaient à une messe solennelle, avant laquelle commençait, au chant de l’hymne des confesseurs pontifes, le défilé des chevaux, menés en main. On leur faisait faire, extérieurement, le tour de la chapelle et à mesure que le conducteur d’un cheval passait devant la porte du sanctuaire, il s’arrêtait, faisait face à l’autel et s’inclinait en une profonde génuflexion.

La procession faisait halte derrière le chœur, et le célébrant, assisté du diacre et du sous-diacre, procédait à la bénédiction d’une certaine quantité d’eau renfermée dans une petite cuve. Cette eau bénite était ensuite emportée par les pèlerins, qui la mélangeaient au breuvage des chevaux, surtout des chevaux malades. Celui dont le cheval n’avait pu être amené, avait eu soin de se munir d’une poignée de crins pris à la queue de la bête et participait à la procession en tenant cette offrande à la main. Il la déposait ensuite sur les marches de l’autel.Les autres y plaçaient aussi des crins ou quelques pièces de monnaie.

C’est ainsi que la cérémonie se pratiquait anciennement.

Depuis l’érection de l’église qui a remplacé la chapelle en 1865, l’usage d’amener les chevaux a à peu près disparu. Les pèlerins, encore nombreux se contentent d’apporter une poignée de crins, des plus longs et des plus beaux, pris à la queue des chevaux pour lesquels on veut implorer le saint.

Après la bénédiction solennelle du Saint-Sacrement, ils font le tour de l’autel pour vénérer en la baisant pieusement une relique de Saint-Eloi, qui y est exposée, et placent leur offrande dans une espèce de niche pratiquée dans le mur de l’abside, sur le côté gauche de l’autel. Cette offrande en nature se monte en moyenne à trente ou quarante livres de crin, valant 75 à 100 francs. La valeur en est consacrée à l’entretien de l’église et à payer le service du jour.

Les pèlerins de Flastroff viennent surtout de la Lorraine allemande et des pays allemands limitrophes du Luxembourg, des environs de Sarrelouis et même de Trèves. On en voit bien rarement des environs de Metz, où ce pèlerinage est à peu près complètement oublié aujourd’hui. On s’y rend en récitant le chapelet le long de la route.

Les personnes d’un même village, hommes et femmes, forment de petits groupes, où l’un des pèlerins dit à haute voix le commencement de chaque Ave et de chaque Pater. Tous les autres répondent en psalmodiant. Les pèlerins assistent ensuite à un service solennel et prennent part à la procession et aux cérémonies que nous avons décrites plus haut.

Le jour de la fête chez beaucoup de propriétaires des environs, les chevaux ne sont pas attelés « C’est la fête des chevaux, dit-on, il est juste que les pauvres bêtes se reposent ».

Ce même jour, se tenait près de la chapelle, une petite foire de mercerie qui a perdu son importance après la cession des cantons de la Sarre à la Prusse en 1815. Elle a aujourd’hui disparu.

Ce n’est pas seulement le 25 juin que l’on visite l’église de Flastroff au cours de l’année, un certain nombre de croyants y viennent isolément prier le saint pour leurs chevaux et lui présenter l’offrande traditionnelle.


Archive pour 6 juin, 2011

Le pèlerinage des chevaux de Flastroff (57)

Blason de Flastroff 

D’après un article paru dans « Le pays lorrain » – Année 1909

Chaque année, au 25 juin, jour anniversaire de la translation des reliques de Saint-Eloi selon le martyrologe de Noyon, avait lieu à Flastroff le pèlerinage des chevaux :
- chevaux malades ou vicieux, dont l’intercession du saint devait obtenir la guérison ou l’amendement
- chevaux bien portants, que sa bénédiction devait préserver d’accidents et de maladies.

De nombreux cultivateurs et d’autres personnes s’y rendaient à pied, conduisant leurs bêtes et priant dévotement le long de la route. Ils assistaient à une messe solennelle, avant laquelle commençait, au chant de l’hymne des confesseurs pontifes, le défilé des chevaux, menés en main. On leur faisait faire, extérieurement, le tour de la chapelle et à mesure que le conducteur d’un cheval passait devant la porte du sanctuaire, il s’arrêtait, faisait face à l’autel et s’inclinait en une profonde génuflexion.

La procession faisait halte derrière le chœur, et le célébrant, assisté du diacre et du sous-diacre, procédait à la bénédiction d’une certaine quantité d’eau renfermée dans une petite cuve. Cette eau bénite était ensuite emportée par les pèlerins, qui la mélangeaient au breuvage des chevaux, surtout des chevaux malades. Celui dont le cheval n’avait pu être amené, avait eu soin de se munir d’une poignée de crins pris à la queue de la bête et participait à la procession en tenant cette offrande à la main. Il la déposait ensuite sur les marches de l’autel.Les autres y plaçaient aussi des crins ou quelques pièces de monnaie.

C’est ainsi que la cérémonie se pratiquait anciennement.

Depuis l’érection de l’église qui a remplacé la chapelle en 1865, l’usage d’amener les chevaux a à peu près disparu. Les pèlerins, encore nombreux se contentent d’apporter une poignée de crins, des plus longs et des plus beaux, pris à la queue des chevaux pour lesquels on veut implorer le saint.

Après la bénédiction solennelle du Saint-Sacrement, ils font le tour de l’autel pour vénérer en la baisant pieusement une relique de Saint-Eloi, qui y est exposée, et placent leur offrande dans une espèce de niche pratiquée dans le mur de l’abside, sur le côté gauche de l’autel. Cette offrande en nature se monte en moyenne à trente ou quarante livres de crin, valant 75 à 100 francs. La valeur en est consacrée à l’entretien de l’église et à payer le service du jour.

Les pèlerins de Flastroff viennent surtout de la Lorraine allemande et des pays allemands limitrophes du Luxembourg, des environs de Sarrelouis et même de Trèves. On en voit bien rarement des environs de Metz, où ce pèlerinage est à peu près complètement oublié aujourd’hui. On s’y rend en récitant le chapelet le long de la route.

Les personnes d’un même village, hommes et femmes, forment de petits groupes, où l’un des pèlerins dit à haute voix le commencement de chaque Ave et de chaque Pater. Tous les autres répondent en psalmodiant. Les pèlerins assistent ensuite à un service solennel et prennent part à la procession et aux cérémonies que nous avons décrites plus haut.

Le jour de la fête chez beaucoup de propriétaires des environs, les chevaux ne sont pas attelés « C’est la fête des chevaux, dit-on, il est juste que les pauvres bêtes se reposent ».

Ce même jour, se tenait près de la chapelle, une petite foire de mercerie qui a perdu son importance après la cession des cantons de la Sarre à la Prusse en 1815. Elle a aujourd’hui disparu.

Ce n’est pas seulement le 25 juin que l’on visite l’église de Flastroff au cours de l’année, un certain nombre de croyants y viennent isolément prier le saint pour leurs chevaux et lui présenter l’offrande traditionnelle.

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