Les andouilles du Val d’Ajol

Andouilles du Val d'AjolLes andouilles du Val d’Ajol dans Saveurs gourmandes de Lorraine foire1912.vignetteGandoyaux du Val d'Ajol

A base d’échine de porc et de chaudins aromatisés, légèrement fumée, l’andouille du Val d’Ajol se déguste accompagnée de pommes de terre, de haricots ou de salade verte après avoir été plongée 30 mn dans un court bouillon… ou froide en toasts à l’apéritif.

Autrefois, chaque ferme ajolaise tuait son cochon à la Saint Nicolas.

Une fois fabriquées, les andouilles séchaient tout l’hiver au dessus de l’âtre, et la grande foire au bétail, qui avait lieu le 3ème lundi de février (date fixée sous Louis-Philippe, par une ordonnance royale du 6 Août 1831), était l’occasion d’avaler les dernières andouilles avant le carême…

Dès potron-minet, on se rendait à la foire au rythme lent des attelages de boeufs pomponnés, aux cornes ornées de nattes de paille tressées. Les marchandages allaient bon train. Pour conclure les marchés, les bouviers se réfugiaient dans la chaleureuse ambiance des estaminets. On tirait l’andouille de la besace avec le pain rustique de campagne, on l’arrosait d’un délicieux coup de vin clairet et là… l’affaire était conclue.

« Ne fait pas l’andouille qui veut »

Aujourd’hui, cinq bouchers-charcutiers du Val d’Ajol, propriétaires de la marque déposée depuis 1984, sont les seuls à pouvoir fabriquer cette spécialité. Ils en vendent environ 200 tonnes par an.

 

Adresses :

Boucherie charcuteire « Au fumé campagnard »
270, rue Devau
88340 LE VAL D’AJOL

Boucherie charcuterie Bolmont
8, place de l’église
88340 LE VAL D’AJOL

Boucherie charcuterie Husson
92, Faymont
88340 LE VAL D’AJOL

Boucherie charcuterie Daval
2, place des Ecoles
88340 LE VAL D’AJOL

S.A.R.L « Joli val »
64, Grande Rue
88340 LE VAL D’AJOL

 

Cette foire existe toujours de nos jours, elle a la dénomination de « foire aux andouilles ». Trois jours de fête, sous l’autorité de la Confrérie des Taste Andouilles et Gandoyaux du Val d’Ajol.

 

Rendez-vous pour 2012 du samedi 18 au lundi 20 février 2012 au Val d’ajol (Vosges)

 

 


Archive pour février, 2011

La cité de Metz sauvée par le boulanger Harelle en 1473

Boulangerie  

D’après un article paru dans la revue « L’union des arts » – Année 1851

Metz avait fait très anciennement partie du royaume de Lorraine, et ce souvenir entretenait chez les princes qui régnaient avec le titre de duc, l’idée d’un droit de possession sur cette ville.

C’était dans la pensée de faire valoir ce droit, que déjà le duc Charles II en 1429 et René Ier en 1444, avaient déclaré la guerre aux Messins.

Cependant, le duc Nicolas ayant pris, en 1470, le gouvernement de la Lorraine, ne montra que des dispositions amicales pour notre cité. On peut croire, même, qu’il y aurait persévéré sans les conseils de quelques serviteurs qui éveillèrent tout-à-coup en lui l’espoir de la mettre sous son autorité par un heureux coup-de-main.

A la tête des hommes qui le décidèrent à cette tentative, les écrivains du temps citent un chevalier allemand nommé Berthold Krantz, et deux seigneurs d’un rang élevé, Gaspard de Raville, maréchal de Lorraine, et Jean de Wisse, bailli d’Allemagne.

Krantz, homme de haute stature, était aussi un guerrier entreprenant, hardi, sans rival dans l’art des surprises, toujours le premier dans l’action et d’un courage que l’on appellerait héroïque, s’il ne s’était jamais agi que d’une bonne cause.

Il portait une longue barbe noire qui le faisait vulgairement désigner sous le nom de la Grand’Barbe. Comme il possédait à un haut degré, l’estime et la confiance du duc Nicolas, il lui fit part d’un stratagème de son invention et qui paraissait infaillible : dès le grand matin, à l’heure où les habitants d’une ville sont encore pour la plupart plongés dans le sommeil, on arriverait en armes, à l’une des portes de Metz. Par le moyen d’une machine dont il donnait la description, l’on empêcherait la herse de s’abattre, et les Lorrains pénétreraient sans obstacle, et en aussi grand nombre qu’ils voudraient, au-dedans des murs.

Le duc jugea l’idée excellente et chargea Krantz d’en préparer l’exécution. Mais préalablement, et pour mieux en assurer le succès, Gaspard de Raville et Jean de Wisse se rendirent à Metz, sous prétexte d’acheter des étoffes de prix.

En même temps, ils firent une reconnaissance des rues et des places principales, examinèrent surtout la disposition des portes et la manière dont on en faisait la garde. Ils explorèrent en particulier le château de la porte Serpenoise, c’est-à-dire la porte intérieure qui était du côté de la ville, et mesurèrent avec soin la hauteur de la coulisse, par où tombait la herse placée au-dessus de la voûte. On appelait château d’une porte, une porte fortifiée et particulièrement le corps-de-logis, construit au-dessus de la voûte, entre les deux tours.

Dans les visites qu’ils firent pendant leur séjour, chez divers habitants, ils étaient, on ne sait dans quel but, accompagnés d’un villageois qui répétait souvent, avec un sourire malin, que dans cette semaine, c’était celle avant le jour des palmes, les gros poissons arriveraient en Metz. Ils annoncèrent eux-mêmes aux religieux Célestins qu’ils reviendraient bientôt et qu’ils boiraient dans leur maison.

Sur les indications et les mesures fournies par les deux seigneurs, Berthold Krantz fit secrètement fabriquer, au château de Mousson, la machine dont il avait imaginé le plan.

Suivant la description que nous en donne la chronique dite de Praillon, c’était une poutre surmontée d’une forte traverse, dans laquelle se trouvaient plantées, par intervalles, cinq grandes chevilles de fer, à peu près comme les dents d’un râteau, mais dans une direction verticale. Cette machine, placée sur un char et habilement dissimulée, devait se dresser subitement sous la herse et la retenir. Le char était lui-même préparé de manière à pouvoir être promptement retiré et à permettre, même aux gens à cheval, d’entrer librement dans la ville. Par un surcroît de précaution, la poutre et sa traverse furent garnies de fer, sans doute pour résister, en cas d’attaque, aux atteintes de la hache.

Avec le premier char, on en fit un second, sur lequel on plaça des tonneaux pareils à ceux que conduisent les marchands de vin, mais remplis de marteaux tranchants, de grosses tenailles, de pieds-de-chèvre et autres instruments auxquels, s’il le fallait, on pourrait encore avoir recours.

Pendant que l’on exécutait ce travail dans le château de Mousson, le duc Nicolas voulant, autant que possible, dégarnir la ville de Metz des hommes capables de la défendre, manda aux seigneurs du pays messin qui avaient des fiefs en Lorraine, de se rendre près de lui avec leur équipement. Un vieux chevalier, homme d’expérience, leur représenta sagement le danger qu’il y aurait à s’éloigner de la cité en si grand nombre et au même moment. Alors pour concilier la sécurité de leur patrie avec l’obéissance qu’ils devaient, à cause de leurs fiefs, au prince lorrain, ils envoyèrent à leur place quelques-uns de leurs serviteurs. Le duc les fit aussitôt mettre à part et conduire comme prisonniers au château de Gondreville.

Enfin, tout étant bien disposé, le 8 avril, qui était un jeudi, le duc partit le soir de Nancy avec dix-huit cents cavaliers et huit mille piétons bien armés. Plupart ignoraient encore son dessein. Ce fut à Pont-à-Mousson, qu’il le leur fit connaître, puis continuant sa marche pendant la nuit, il arriva dans la plaine du Sablon, entre les églises de Saint-Ladre et de Saint-Privat, vers trois heures du matin.

Alors, il envoya en avant quelques-uns de ses hommes déguisés en marchands de poissons, pour conduire les deux chars qu’on avait couverts de façon à ne laisser rien soupçonner à personne.

Le châtelain et les deux portiers croyant, en effet, que c’étaient des gens qui venaient au marché du matin ne firent aucune difficulté d’ouvrir. D’ailleurs, ils ouvraient chaque jour de très bonne heure pour les vignerons et les mésoyers qui allaient déjà dans cette saison travailler à la campagne. Ils comptaient en outre recevoir, pour ce service, quelques pièces d’argent des poissonniers.

Le nommé Conrard Kretzer, prévôt de Sierck, fit passer en premier lieu le charriot qui portait la machine. Arrivés à la seconde porte, les Lorrains la dressèrent sous la herse, mais ils furent obligés de se reprendre à plusieurs fois pour bien l’assujettir.

Alors le gardien Pierson, étonné de voir tant de gens arrêtés en cet endroit et ne sachant ce qu’ils voulaient faire, leur cria d’un ton courroucé : « Que faites-vous donc là ? Que n’avancez-vous plus loin ? ». Au même instant, ce malheureux fut saisi et tué sur la place.

Le châtelain, témoin de la chose, s’élança aussitôt du rempart dans le fossé, avec les clefs du château en travers de son bras et se mit à courir vers la porte du Pont-des-Morts pour donner, par ce côté, l’alarme dans la ville. Mais cinq à six cents lorrains qui avaient suivi le char, n’attendent pas qu’il soit retiré, et laissant leurs chevaux en dehors, ils se précipitent dans la rue Serpenoise en sonnant de leurs trompettes et en criant de toutes leurs forces : « Ville gagnée ! Marchez, Marchez ! Vive Calabre ! Vive Lorraine ! ».

Berthold Krantz à leur tête, car il voulait, on le devine bien, avoir l’honneur de la journée, élevait en l’air son étendard, où était brodée en soie rouge, une image de saint Martin à cheval, entourée de devises en lettres dorées.

Avec Berthold Krantz, entrèrent le chevalier Engelhard de Mittelbourg, maréchal du duc de Bavière Frédéric – Jacques de Hamelstadt, qui portait le pannon de ce même duc – les deux frères Weckart et Frédéric, comtes de Bitche – Hennemann de Linange, seigneur de Forbach -Weckart de Linange – Jean de Salme, comte de Viviers, maréchal du duché de Bar, et plusieurs autres seigneurs, portant chacun leur bannière.

Ils allaient toujours en avant, au cri de Ville gagnée ! Vive Lorraine ! et ils purent, en effet, un moment, croire la ville en leur pouvoir.

Elle était encore presque tout entière endormie. Il n’y avait de levé, à cette heure, que quelques ouvriers vignerons ou mésoyers, et un petit nombre de personnes exerçant une profession très matinale.

Parmi ces dernières, le boulanger Harelle, qui demeurait près de la porte, était déjà occupé à cuire son pain.

Cet homme, pénétrant aussitôt la vraie cause de ce grand tumulte, traverse d’un air de sang-froid la foule des Lorrains, arrive au château, et voit un groupe d’ennemis cherchant l’entrée de l’escalier, pour aller planter l’étendard lorrain sur l’une des tours. Le châtelain, en se sauvant, avait heureusement laissé la petite porte des degrés ouverte.

Harelle offre aux ennemis de les conduire officieusement, passe le premier et referme aussitôt devant eux, le battant qu’il assujetti de l’intérieur. Montant au château, il y trouve les gardiens, qui, surpris dans leur sommeil par tout ce bruit, ne se rendaient pas bien compte de ce qui se passait. « Alarme ! leur crie Harelle, Vite aux pals, ou nous sommes des gens perdus ! » et, avec leur aide, le boulanger abat les pals, dont l’un perce le char par le milieu, et le cloue si bien à terre, qu’il devient impossible de le déranger.

En quelques instants, la porte est presque toute close et au grand étonnement des Lorrains. En fabriquant la machine, ils avaient cru faussement que tous les pals ou barreaux de la herse se tenaient ensemble et qu’il suffirait d’en arrêter un pour retenir tous les autres. Mais ils se mouvaient chacun séparément, et il n’y en eut que deux qui ne purent descendre : celui qui était au-dessus de la poutre, et un autre qui fut empêché par un éclat de tuile logé en travers de la coulisse.

Pendant ce temps, les Lorrains qui avaient pénétré dans la ville, poursuivaient leur course victorieuse à travers les rues de la Vieille-Boucherie, de Chaplerue et jusqu’à la pierre derrière Saint-Sauveur, à la hauteur des rues actuelles de la Tête-d’Or et du Petit-Paris. Ils se croyaient suivis de ceux qu’ils avaient laissés en arrière de la porte, mais ils furent fort surpris de ne les pas voir arriver.

D’autre part, l’alarme venait d’être donnée aux habitants. Les premiers qui avaient vu le péril, comme Harelle, s’étaient répandus dans les rues voisines, en criant : « Alarme ! Secours, aide à la porte Champenoise !(manière usitée alors de prononcer le mot Serpenoise) Les Lorrains sont dedans ». Et de toutes les maisons, sortaient des hommes à peine habillés, plusieurs même sans chaussure.

C’étaient en général, avec les mésoyers et les vignerons, des charpentiers établis en grand nombre dans les rues Serpenoise et Saint-Gengoult. Armés de bêches, de houes, de haches ou de gros bâtons, de tout ce qui s’est rencontré sous leur main, ils courent à la porte et résistent énergiquement à l’ennemi, pendant que Harelle et les gardiens lancent des traits et des pierres du haut de la voûte.

De leur côté, les bouchers de la Vieille-Boucherie, jettent par leurs fenêtres en travers de la rue, leurs tables, bancs, tréteaux, fûts de bois et tout ce qui peut servir à barrer le passage.

Bientôt les gens de guerre qui avaient été avertis, arrivent à leur tour, et la lutte devient terrible.

Krantz et ses compagnons ne se voyant pas secourus, regagnent la porte en toute hâte, et s’efforcent de la franchir, en se baissant par dessous le char, ou bien en passant à travers l’intervalle laissé par la barre qui n’avait pu descendre. Leur fuite fut vaillamment protégée par le chevalier Krantz. Il pouvait s’échapper un des premiers, mais voyant son entreprise manquée, il se fit un point d’honneur de sauver ceux qui l’avaient suivi.

Animé d’un courage intrépide, doué d’une force d’athlète et couvert d’une bonne armure, il combattit longtemps devant le char, ne voulant quitter la place que le dernier. Mais au moment où il cherchait à faire sa retraite, il fut mortellement atteint d’un coup de hache d’armes, et tomba sur le pavé, en criant encore : Vive Calabre !

Gaspard de Raville, qui s’était toujours tenu entre les deux portes et derrière le char, courut lui-même le plus grand danger. Renversé à terre et grièvement blessé, il ne fut sauvé de la mort que par ses sénateurs, qui l’arrachèrent à ses ennemis en l’entraînant, par la tête et par les pieds, hors de la porte. Deux de ces hommes dévoués furent tués sur son corps.

Il y eut du côté des Lorrains, de trente-trois à trente-cinq morts, parmi lesquels Berthold Krantz, Jacques de Halmestadt et Engelhard de Dullange. Mais Philippe de Vigneulles estime que sans la valeur du chevalier Krantz, plus de deux cents auraient, dans ce jour, trouvé leur perte. On avait fait cinquante prisonniers.

Les Messins comptèrent trois morts : le portier, un pauvre fou et un charpentier. Il y eut en outre cinq blessés : deux soldoyeurs, une femme, un écuyer et un nommé Martin d’Ingenheim, secrétaire de la cité.

Pendant que ces choses se passaient dans l’intérieur des murs, le duc Nicolas, qui s’était avancé jusqu’à la chapelle de Saint-Fiacre, à peu de distance de la porte, attendait l’issue de l’affaire. Il s’était revêtu d’une magnifique cotte d’armes, brodée de grandes feuilles de chêne d’or, et tenait son épée à la main.

Déjà il commençait à s’étonner, puisque la porte était prise, que l’on tardât si longtemps à l’avertir de s’avancer. Alors ceux qui avaient pu échapper, arrivèrent à lui, hors d’haleine, et lui dirent : « Fuyez ! Fuyez ! Sire, car tous vos gens qui étaient entrés, sont perdus ou blessés ».

Le prince frappé de stupeur et de tristesse, reprit le chemin de Pont-à-Mousson, d’un pas précipité. On le voyait tout pensif, porter de temps en temps à sa bouche, un petit bâton qu’il tenait à la main. Les Lorrains s’attendaient à être poursuivis, mais les Messins étaient eux-mêmes trop inquiets, pour s’occuper d’autre chose que des mesures de sûreté intérieure qu’un péril si subit et si étrange paraissait commander.

On peut se figurer, en effet, l’émotion profonde qui régna pendant cette journée, et les récits divers qui passèrent de bouche en bouche par toute la cité.

On sait combien, à la suite de semblables événements, les imaginations effrayées ajoutent encore de circonstances sinistres à la réalité et c’est ainsi, probablement, que l’on affirmait avoir entendu les Lorrains crier : « Tuez ! Tuez tout, femmes, enfants, n’épargnez personne ! ». Un ordre aussi atroce en lui-même, qu’inutile et contraire même au succès de l’entreprise, n’avait été certainement pas donné par le duc de Lorraine.

Mais les Lorrains à leur tour n’épargnèrent pas aux Messins le reproche d’inhumanité. Ils racontèrent, par exemple, que Berthold Krantz ayant demandé à se rendre en franc chevalier, on l’avait reçu à merci et qu’ensuite on l’avait fait mettre à mort, lâchement et sans pitié.

La vérité est que les Messins ne souillèrent leur victoire par aucun acte de ce genre, et qu’ils la célébrèrent d’une manière plus noble et plus glorieuse.

Ils recueillirent avec soin les étendards pris sur leurs ennemis et en firent des trophées qu’ils suspendirent dans l’église de Notre-Dame-de-la-Ronde. Ces étendards étaient au nombre de cinq, on y remarquait en particulier ceux de Berthold Krantz et de Jacques de Halmestadt.

Le 21 mai suivant, qui était un vendredi, on fit à Saint-Vincent une procession générale d’actions de grâces, et le frère Nicole Claussequin, de l’ordre des Prêcheurs, prononça à cette occasion un discours devant tout le peuple assemblé. Il paraît que cette procession fut depuis annuellement célébrée, le jour anniversaire de la délivrance de la cité.

Les Messins voulurent consacrer encore ce souvenir par un monument religieux. Ils élevèrent, près du grand portail de la Cathédrale, à côté de Notre-Dame-de-la-Ronde, une chapelle en l’honneur de la sainte Vierge, et que l’on appela chapelle de la Miséricorde ou des Lorrains.

Enfin, près de la porte Serpenoise, du côté droit, en entrant dans la ville, on érigea un autel avec une croix commémorative, dite des Lorrains.

Mais pour perpétuer aussi, par les traits d’une image sensible, la mémoire de l’événement, on en fit retracer les principaux détails dans un tableau que l’on attacha sous la voûte qui en avait été en partie le théâtre. Lorsque l’on abattit la porte Serpenoise, en 1563, ce tableau fut porté au Haut-Palais. Mais comme il y était négligé et qu’il se gâtait de jour en jour, le sieur Nicolas Maguin, syndic de la ville, le demanda et l’obtint pour le faire réparer. Il resta depuis ce temps dans sa maison.

Dans les derniers jours du mois de juillet suivant, la paix fut conclue entre les Messins et René II qui venait de succéder au duc Nicolas. Le trentième jour du même mois, les cinquante prisonniers lorrains, détenus à Metz, recouvrèrent leur liberté.

Cependant les Messins eurent, longtemps encore, à se tenir en garde contre les prétentions et les attaques de la maison de Lorraine. Ce fut, sans doute, pour répondre aux exigences de cette perpétuelle défensive que, dans les premières années du siècle suivant, ils fortifièrent de nouveaux ouvrages, les approches et les entrées de leur ville.

Les émaux de Longwy (54)

Les émaux de Longwy (54) dans Industries et arts en Lorraine sabotemauxdelongwy.vignetteBlason de Longwyboulecarnavalvenise.vignette dans Industries et arts en Lorraine

 

C’est en 1798, que la faïencerie de Longwy voit le jour dans un ancien couvent, et c’est dès le premier Empire que la production de Longwy est réputée. En effet, après sa visite à l’atelier de la manufacture, Napoléon Ier y commandera les services de table destinés aux maisons impériales de la Légion d’Honneur.

En 1835, la faïencerie entre pour une période de 140 ans dans la famille d’Huart qui la fera prospérer. La famille d’Huart révolutionne les modes et les techniques. En 1872, le principe du cloisonnement est appliqué. Les émaux de Longwy sont nés.

Le décor « Fleur de pommier » sur fond bleu turquoise, devient le symbole des émaux de Longwy.

Depuis, grâce à de nouveaux décors, de nouvelles formes et de nouvelles couleurs, les émaux de Longwy ont surmonté les différentes crises, et ont toujours des distributeurs dans plusisuers pays dans le monde.

Le savoir-faire lorrain rayonne par-delà les frontières !!!

Faïenceries et Emaux de Longwy
3, rue des Emaux
54400 LONGWY

Les légendes du château de Waldeck

D’après un article paru dans la revue « L’Austrasie » – Année 1908

Du château féodal de Waldeck, ne substistent que quelques ruines et un donjon. Mais sous ces pierres, attestant l’inexorable retour des fatalités, la vie n’est pas entièrement éteinte, car, au dire des campagnards, les profonds souterrains, où par suite d’éboulements l’on ne peut plus pénétrer, sont toujours habités.

Les chevaliers maudits de Waldeck

Dés

Dans l’un d’eux, en effet, on peut entendre chaque nuit, un bruit faible et à peine perceptible, quand on tend l’oreille dans les ruines : celui des dés roulant sur la pierre.

Deux vieux chevaliers, tout bardés de fer, jouent là, dans le silence des nuits, le salut de leur âme : c’est le comte de Waldeck et son partenaire, le comte de Falkenstein. Un refrain des vieux temps, toujours en vogue, ne dit-il pas : « Le comte de Waldeck a dissipé tout son argent, Dix mille francs en une seule nuit ».

Un jour, après un grand festin, ils se sont mis à jouer aux dés et se sont tellement échauffés, qu’ils ont juré que le diable emporterait celui qui le premier quitterait la partie. A peine eurent-ils proféré cet exécrable serment, que Lucifer en personne leur apparut, et depuis ce moment se tient toujours là, assis près d’eux.

C’est sous ses yeux que se continue l’éternelle partie, car les chevaliers ont peur de violer leur serment. Aussi jouent-ils avec rage et acharnement, et joueront-ils toujours, sans trêve, ni repos, jusqu’à la fin des temps !

La Dame blanche

Dame blanche

D’autres vous recommanderont de ne pas vous attarder longtemps sur le Waldeck, après le coucher du soleil, car, vers minuit, vous pourriez vous trouver face à face avec la Dame blanche.

Dans les temps reculés vivait, dans ce vieux manoir, un seigneur riche et puissant qui n’avait qu’une fille nommée Frida. Depuis ce temps, son âme erre la nuit sur les noires pierres, et malheur à qui la voit.

Le trésor et le dragon

Dragon

Ailleurs encore, on vous dira que ce manoir renfermait un trésor caché et que deux bûcherons du pays, attirés par l’appât, résolurent de s’en emparer, mais que, punis pour leur témérité, ils furent précipités dans un gouffre affreux, où ils sont gardés à vue par un énorme dragon.

Que de légendes merveilleuses et de traditions chevaleresques, nos pères ne durent-ils pas se raconter jadis, à la veillée, mal satisfaits de ces ruines, spectacle insuffisant pour leur vaste imagination.

Quelle mine inépuisable auraient offerte à l’écrivain doué de cette seconde vue qui perce les ombres du passé et qui en fixe et en colore l’apparition ranimée, tous ces beaux mythes, ces récits légendaires, dont les âges primitifs tiraient leurs plus pures jouissances !

Malheureusement, il est trop tard, et il ne nous est plus donné de revivre la vie des ancêtres par l’intelligence et par l’amour, nous ne pouvons plus que glaner quelques bribes échappées à l’oubli et à la destruction

Les ruines du château de Waldeck (57)

Donjon du château de WaldeckCarte Eguelshardt château de Waldeck Ruines du château de Waldeck

Du château féodal situé sur la commune d’Eguelshardt en Moselle, il ne reste que des ruines, mais quelles ruines : un magnifique donjon, classé monument historique depuis 1930.

Je vous propose de découvrir quelques moments de l’histoire de ce château au temps des seigneurs.

D’après un article paru dans la revue « L’Austrasie » – Année 1908

Au milieu d’une spacieuse vallée toute encerclée de hautes montagnes, on aperçoit tout à coup, au sortir de la forêt, la silhouette du vieux manoir de Waldeck se dessiner sur le ciel bleu. C’est bien là un de ces rochers coniques et isolés, que choisissaient de préférence les chevaliers féodaux pour y établir leurs demeures, car de même qu’à l’aigle, il leur fallait l’air pur des montagnes, un roc élevé et inaccessible d’où ils pouvaient surveiller les abords.

Autrefois, des arbres centenaires entouraient le fier castel qui se dresse encore de nos jours comme une vision guerrière des vieux temps. Mais, hélas ces colosses sont tombés, victimes du bûcheron, et aujourd’hui, l’étroit sentier qui mène à ses pieds serpente sous leurs faibles rejetons, dont on aspire avec bonheur la senteur résineuse.

Au bout de la rampe qui nous livre l’accès des cours et des salles, il semble que les siècles eux-mêmes sortent de la poussière pour nous accueillir et nous guider.

Un puissant donjon, haut de 26 mètres, comme un tronc resté droit dans un bois décimé par la cognée, est, parmi les décombres, un ancêtre de briques et de moëllons, qui s’éternise au coeur de la ruine. Ce donjon, construit en grand appareil, crénelé, s’obliquant à la base, affecte encore la forme carrée, car la stratégie, au moment de sa construction, n’avait pas encore fait reconnaître l’avantage des lignes courbes. Il est vrai qu’à sa hauteur, la plus puissante machine de guerre des assaillants aurait eu du mal à l’atteindre.

Un petit escalier tournant, appelé vis et pratiqué dans l’épaisseur de la construction, mettait le château en communication avec cette tour que, malheureusement, la foudre accable souvent de ses coups, comme attirée par la pointe d’un gigantesque paratonnerre. On retrouve ici également la salle d’armes, pièce d’apparat, où le seigneur recevait les hommages de ses vassaux et les redevances qu’ils venaient lui payer.

Mais le songe du passé s’évoque d’autant plus obsédant ici, que la faux du temps et les guerres acharnées ont taillé bien plus qu’ailleurs leurs coupes sombres dans cette hautaine demeure. Sa noblesse est finie, ses titres brûlés, ses seigneurs disparus à tout jamais. Des salles d’armes, des chemins de ronde, des logis, il ne subsiste que des pans de voûte, des tronçons de murs sur lesquels le lierre a tissé d’épais manteaux.

Mais au bout de ces réalités lointaines, les yeux de l’esprit, à défaut des yeux du corps, perçoivent une humanité violente et fruste avec des passions plus cruelles, mais aussi des énergies plus hautes, que les nôtres. Regrettons seulement que les chroniques locales ne nous racontent que fort peu de chose sur l’histoire du château et de ses seigneurs.

De la terrasse, on aperçoit une étendue de pays magnifique aux pieds de la montagne. Le petit hameau de Waldeck, l’étang du même nom, le lac de Hanau, les maisons espacées de Bannstein peuplent un coin de la perspective. Tout autour, un labyrinthe de collines emmêle en tous sens ses courbes et festonne le ciel de sa succession de croupes verdoyantes, tandis que là-bas, à perte de vue moutonne l’énorme et mystérieuse forêt avec ses masses dorées par le soleil de l’après-midi, ses taillis impénétrables, ses chênes, ses sapins et ses hêtres qui, pareils à des colonnes, soutiennent le poids de la voûte verte.

Les mémoires qui accompagnent le fameux atlas topographique du comté de Bitche, dessiné sur l’ordre du roi de France vers le milieu du XVIIIe siècle, nous font connaitre ses premiers détenteurs Jean et Conrard de Kirkel.

Il est donc fort probable que Waldeck fut bâti par un seigneur de Kirkel vers le milieu du XIIIe siècle, car son nom parait pour la première fois en l’année 1316 dans les chartes et documents du pays. D’aucuns ont prétendu, que le château de Waldeck fut construit par un comte de Lichtenberg pour protéger ses possessions sur terre lorraine ! Mais on se demande quelles étaient ces possessions, vu que la frontière entre l’Alsace et la Lorraine avait déjà été délimitée en 1150 et que toutes les possessions de Lichtenberg se trouvaient en Alsace ?

Les Kirkel, qui possédèrent Waldeck pendant près d’un siècle, tirent leur origine et leur nom d’un château situé dans le Palatinat, dont il subsiste aujourd’hui encore des ruines assez imposantes et de structure identique à celles de Waldeck. Il fut construit vers 1210 par Henri, fils de Louis l’aîné de Saarwerden qui avait épousé Irmentrude, soeur de Werner IV, comte de Bolard. Il mourut sans postérité et fut inhumé dans l’église abbatiale de Wernerswiller.

Henri, à la mort de son oncle, reçut en partage le château de Kirkel et en adopta le nom. Son fils, Henri III, lui succéda dans le comté de Saarwerden, mais il quitta le nom de Kirkel, laissa le château et la seigneurie de ce nom, que l’empereur Conrard IV lui avait donnés en fief d’Empire en 1251, à Jean, sire de Siersberg-sur-la-Sarre et neveu de Henri Ier.

Ce fut probablement Jean Ier de Kirkel qui, en voulant étendre ses domaines vers le Sud, construisit le château de Waldeck, dont nous avons entrepris la monographie. Il eut pour héritiers ses deux fils Jean II de Kirkel (époux de Sophie de Geroldseck) et Louis de Kirkel, qui laissa, lui également, deux fils, Jean III et Conrard et une fille Elsa (+1357) qui fit différentes donations à l’abbaye de Sturzelbronn et épousa en 1338 Guillaume deWindstein.

Ce fut Conrard de Kirkel qui, tout en ne résidant que bien rarement à Waldeck, puisqu’il en laissait la garde à un de ses vassaux, donna au château le plus de renom. Il était à la fois chanoine de Mayence et de Spire et grand coûtre de la cathédrale de Strasbourg. Ses contemporains le dépeignent comme un homme violent, irascible, belliqueux, prenant part à toutes les querelles et à toutes les contestations de son temps.

C’est ainsi que nous le voyons en 1335 en lutte ouverte contre son évêque et seigneur Berthold de Buscheck, qui venait de tenir à Strasbourg un synode (19 juillet 1335) dans l’unique but de réformer la conduite de son clergé. Les 106 articles de ce synode, qui devaient servir de ligne de conduite au clergé alsacien, défendaient le commerce, les guerres, les cabarets et les habits trop mondains (on était à une époque où la mode variait souvent). Les prêtres devaient porter les cheveux courts et les habits noirs.

Malheureusement, tout le clergé se révolta contre l’évêque, et à leur têten le prévot du chapitre Gérard de Fribourg et notre seigneur de Waldeck, Conrard de Kirkel. En 1337, à la mort de Gerhard, comte de Fribourg, prévôt du chapitre de la cathédrale de Strasbourg, la lutte reprit de plus belle.

Les amis de l’évêque choisirent Ulrich de Sigenau, tandis que les rebelles élirent Jean de Lichtenberg. L’évêque ratifia naturellement l’élection de son neveu Ulrich, tandis que Jean se fit approuver par l’archevêque de Mayence, ami intime de l’empereur.

Un jour, de guerre lasse, Jean de Lichtenberg s’entendit avec Conrard de Kirkel pour tenter un coup de main. Rodolphe de Hohenstein, leur fougueux écuyer, en lutte lui-même avec l’évêque, parce que celui-ci l’avait dépouillé, trois ans auparavant, de son château de Hohenstein dans la vallée de la Bruche, réunit ses soldats et une foule d’aventuriers et prit le chemin de Haslach, où l’évêque avait accepté une invitation. Doublant les étapes, Rodolphe arriva à la tombée de la nuit près de la célèbre collégiale et, profitant de l’obscurité, envahit la demeure de l’évêque et la saccagea de fond en comble.

Berthold, saisi d’épouvante, fut fait prisonnier et conduit sous bonne escorte au château de Waldeck. Trois mois plus tard, l’infortuné prélat fut jeté dans le sombre cachot de Kirkel, et c’est là qu’il fit entendre à ses geôliers cette fière parole « Les révoltés ont eu raison de mon corps, mais ma volonté reste en ma domination ! ».

Une bataille de plume s’engagea, où le pape et l’empereur mirent tout en oeuvre pour faire cesser ce fâcheux contretemps. Malheureusement, toutes les tentatives de réconciliation échouèrent devant l’entêtement opiniâtre du prévot Conrard, qui sentait le pouvoir de son côté.

L’évêque, démoralisé par seize semaines de souffrances dans une affreuse prison sans feu, au milieu d’un hiver excessivement dur, capitula enfin et dut signer un traité de paix. Les conditions n’étaient certes pas avantageuses pour lui, car il dut payer 61 000 Mk. d’Empire, céder à Jean de Lichtenberg la place de prévot de sa cathédrale et relever de sa juridiction Conrard de Kirkel avec vingt de ses partisans.

Bien plus, il dut promettre de ne rien entreprendre, ni en matière civile ni en matière religieuse, sans l’assentiment de Conrard de Kirkel, qu’il devait même accepter comme vicaire général. L’évêque Berthold s’efforça d’accomplir toutes ces promesses. Mais ses amis ne l’approuvèrent pas, et la lutte s’éternisa entre les partisans de l’un et de l’autre parti.

Du reste, ce ne fut que Jean de Lichtenberg qui tira quelque avantage de cette guerre insensée, tandis que notre seigneur de Waldeck n’avait pour lui que la désapprobation générale et la honte universelle. A la mort de Jean IV (1387), le dernier rejeton de l’illustre race de Kirkel, Waldeck passa entièrement aux électeurs palatins, car du vivant de Conrard, les droits sur une partie du château avaient déjà été cédés aux seigneurs de Lichtenberg, comme le prouve un acte passé à Waldeck le 22 Janvier 1341, où Ludemann III de Lichtenberg jura paix et amitié à Conrard de Kirkel.

En 1398, les électeurs palatins partagèrent les fiefs qu’ils avaient reçus de Jean IV, notamment la moitié de Waldeck et une partie des châteaux de Windstein et de Kirkel, avec le comte Simon Wecker de Deux-Ponts-Bitche. L’année suivante, Hannemann II, qui avait acquis le château de ses détenteurs, le confia à son neveu Jean de Lichtenberg, avant de partir en guerre avec le duc de Lorraine contre la Prusse leur commun ennemi et, en 1445, Frédéric de Bitche le donna en gage à Henri de Steinhausen, moyennant 1 200 florins. Ce n’est qu’en 1479, que le château fit de nouveau retour à son véritable propriétaire.

Au partage des possessions de la famille de Bitche (le 1er Janvier 1535), Waldeck échut à Simon Wecker V et en 1540, au second partage, à Philippe IV de Hanau-Lichtenberg qui en resta possesseur jusqu’au moment où La Force fit sa désastreuse campagne des Vosges (1635).

Lors de la ponctuation ou plutôt du traité conclu au chàteau de Philippsbourg à une lieue de là, en l’année 1604, entre Lichtenberg, le Hanau et la Lorraine, le château avec les alentours devint un fief lorrain et le resta même après 1606 ainsi que la terre et seigneurie de Bitche.

Maintes fois, pendant sa longue durée, le fier castel qui passa en tant de mains et qui connut de si multiples fortunes, dut voir sous ses créneaux des sièges, des massacres, des incendies, des parades, depuis son premier hôte jusqu’au jour funeste où Monclar vint secouer sur Waldeck les torches vengeresses de l’incendie.

Il semble que la gloire de ce château, de même que celle de tous ceux de la région, se soit immobilisée et que l’aiguille, au cadran de leur histoire, se soit arrêtée à cette date fatidique de 1680 !

Mais sous ces pierres, attestant l’inexorable retour des fatalités, la vie n’est pas entièrement éteinte, car, au dire des campagnards, les profonds souterrains, où par suite d’éboulements l’on ne peut plus pénétrer, sont toujours habités.

Pour terminer cette courte monographie, il ne nous reste qu’à mentionner le fameux « ermite de Waldeck », mort le 4 avril 1857 et qui fit tant parler de lui dans la contrée. D’après M. Chabert, il se nommait Lochbaum et était originaire du Palatinat (Klingmunster). Né en 1789, il avait servi la France de 1808 à 1814.

Depuis de longues années, il menait une vie de privations et de prières. Un cilice et une espèce de soutane brune, serrée aux reins par une grosse corde, étaient ses seuls vêtements. Son mobilier était des plus primitifs : il se composait d’un pot de fer, d’un livre de mission, d’un petit tableau représentant la Vierge, d’un chapelet et d’une médaille de l’Immaculée Conception, à qui il avait voué un culte tout spécial.

Les photographies des ruines du château m’ont été fournies par un passionné de randonnées, et publiées avec son aimable autorisation.

Vous pourrez rêver et méditer, en admirant d’autres superbes photographies sur le blog de ce passionné.

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