Le Graoully

Procession du Graoully

 

D’après un article paru dans la « Revue des traditions populaires » – Année 1900

On se rappelle encore la bizarre figure représentant un dragon ailé, qui sous le nom de Graoully, était promenée solennellement aux processions des Rogations. Elle était portée par le maire de Woippy, à qui chaque boulanger ou pâtissier devait le tribut d’un petit pain ou d’un gâteau qu’il fichait dans un dard sortant de la gueule du monstre.

Cet usage remonte aux temps les plus éloignés et s’est conservé jusqu’en 1786, où il fut aboli définitivement par l’évêque de Montmorency-Laval.

On a épuisé toutes les conjectures sur son origine. Les uns ont voulu y voir un reste des cérémonies du paganisme, d’autres, l’emblême de la destruction des faux dieux. Ces explications, qui paraissent naturelles, n’ont pas satisfait les légendaires, par cela même, peut-être, qu’elles ne répugnent pas à la raison.

Ils ont préféré donner au Graoully une origine merveilleuse et voici comment ils la racontent.

Saint Clément, premier évêque, étant venu à Metz par ordre de saint Pierre pour y prêcher le christianisme, trouva cette ville envahie par une infinité de serpents ailés, dont le souffle empoisonné infestait tellement l’air, que l’on n’osait plus s’en approcher. Ils avaient leur retraite dans les ruines de l’ancien amphithéâtre au bord de la Seille, près du lieu même que le saint missionnaire avait choisi pour y établir son oratoire. Clément offrit au peuple de le délivrer de ce fléau, mais à condition qu’il abandonnerait le culte des faux dieux.

Cette proposition fut acceptée avec empressement et le saint s’approcha pour combattre les monstres. Ils sortirent en foule pour le dévorer. Mais les ayant arrêtés par un signe de croix, il saisit le plus gros d’entre eux, le lia avec son étole, le conduisit au bord de la rivière et lui ordonna de la passer au plutôt, et de se retirer avec ses compagnons dans un lieu désert, en leur défendant de nuire désormais aux hommes et aux animaux. Le reptile obéit et les autres serpents le suivirent.

Après un tel prodige, les Messins se hâtèrent de se convertir et ils instituèrent en mémoire de cet événement la procession du Graoully. Le Duchat (notes sur Rabelais) pense que Graoully peut venir de l’allemand Greulich, affreux, effroyable et par corruption du mot de Gargouille, usité pour désigner des figures du même genre.

Ajoutons que l’on montre encore dans une sacristie de la cathédrale de Metz, le Graoully de 1786.

Après la procession, les enfants de choeur fouettaient le Graoully dans la cour de l’abbaye de Saint-Arnould, qui était la dernière station faite par la procession.


Archive pour 21 février, 2011

Le Graoully

Procession du Graoully

 

D’après un article paru dans la « Revue des traditions populaires » – Année 1900

On se rappelle encore la bizarre figure représentant un dragon ailé, qui sous le nom de Graoully, était promenée solennellement aux processions des Rogations. Elle était portée par le maire de Woippy, à qui chaque boulanger ou pâtissier devait le tribut d’un petit pain ou d’un gâteau qu’il fichait dans un dard sortant de la gueule du monstre.

Cet usage remonte aux temps les plus éloignés et s’est conservé jusqu’en 1786, où il fut aboli définitivement par l’évêque de Montmorency-Laval.

On a épuisé toutes les conjectures sur son origine. Les uns ont voulu y voir un reste des cérémonies du paganisme, d’autres, l’emblême de la destruction des faux dieux. Ces explications, qui paraissent naturelles, n’ont pas satisfait les légendaires, par cela même, peut-être, qu’elles ne répugnent pas à la raison.

Ils ont préféré donner au Graoully une origine merveilleuse et voici comment ils la racontent.

Saint Clément, premier évêque, étant venu à Metz par ordre de saint Pierre pour y prêcher le christianisme, trouva cette ville envahie par une infinité de serpents ailés, dont le souffle empoisonné infestait tellement l’air, que l’on n’osait plus s’en approcher. Ils avaient leur retraite dans les ruines de l’ancien amphithéâtre au bord de la Seille, près du lieu même que le saint missionnaire avait choisi pour y établir son oratoire. Clément offrit au peuple de le délivrer de ce fléau, mais à condition qu’il abandonnerait le culte des faux dieux.

Cette proposition fut acceptée avec empressement et le saint s’approcha pour combattre les monstres. Ils sortirent en foule pour le dévorer. Mais les ayant arrêtés par un signe de croix, il saisit le plus gros d’entre eux, le lia avec son étole, le conduisit au bord de la rivière et lui ordonna de la passer au plutôt, et de se retirer avec ses compagnons dans un lieu désert, en leur défendant de nuire désormais aux hommes et aux animaux. Le reptile obéit et les autres serpents le suivirent.

Après un tel prodige, les Messins se hâtèrent de se convertir et ils instituèrent en mémoire de cet événement la procession du Graoully. Le Duchat (notes sur Rabelais) pense que Graoully peut venir de l’allemand Greulich, affreux, effroyable et par corruption du mot de Gargouille, usité pour désigner des figures du même genre.

Ajoutons que l’on montre encore dans une sacristie de la cathédrale de Metz, le Graoully de 1786.

Après la procession, les enfants de choeur fouettaient le Graoully dans la cour de l’abbaye de Saint-Arnould, qui était la dernière station faite par la procession.

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