Pont-à-Mousson

Blason Pont-à-Mousson

 

D’après « L’histoire des villes de France » – Aristide Guilbert – 1845

A moitié route à peu près de Metz à Nancy, l’on trouve sur les deux rives de la Moselle une jolie petite ville, d’origine assez moderne, laquelle tire son nom du pont qui en réunit les deux moitiés : c’est Pont-à-Mousson.

Le nom latin de cette ville a souvent varié ; ainsi elle a été appelée indifféremment : Pons ad Montio, Pons ad Monliculum, Ponti-Mussum et Mussi-Pontum. Quant à l’origine de son nom, elle n’est pas difficile à saisir : la ville et le pont sont dominés par la montagne et le château de Monçon ou Mousson, dont le rôle a été grand dans le moyen âge. De là, la dénomination de la bourgade formée peu à peu au pied de la montagne.

Des titres de l’évêché de Toul, rédigés en 896, sous le roi Zwentibald, et en 905, sous Louis III, mentionnent déjà villa Pontus sub castro Montionis. Dès la fin du IXe siècle, il y avait donc en cet endroit un pont sur la Moselle et une bourgade.

En 1229, les Messins, guerroyant contre le comte de Bar, auquel appartenait la forteresse de Mousson, rompirent le pont afin d’empêcher ce prince de communiquer avec la garnison de la forteresse. Le duc Mathieu II, en 1232, brûla la ville pour punir le comte de Bar d’avoir secouru les Messins.Ce fut le comte de Bar Thiébaut, qui, en 1263, commença à bâtir l’église de Sainte-Croix-sur-le-Pont. Mais il n’en fit construire que le chœur, et l’église ne put être achevée qu’en 1450, par les soins d’Yolande d’Anjou.La ville de Pont-à-Mousson contenait trois hospices différents. Un titre du comte de Bar, Renaud Ier, écrit en 1147, en mentionne un, placé dans l’ancienne ville dudùm juxta pontem Sub monte. Thiebaut II, fonda en 1257, un second hôpital dans la ville neuve, vis-à-vis de l’église de Sainte-Croix.Enfin, dès 1257, existait à Pont-à-Mousson, la maison de saint Antoine qui tenait également lieu d’hospice. La multiplicité de ces établissements de charité tenait à ce que, chaque année, de nombreux pèlerins se rendaient dans cette ville, afin de se prémunir contre l’affreuse maladie, connue sous le nom de feu saint Antoine, qui fit tant de victimes pendant les XIe et XIIe siècles.

Vers le commencement du XIIIe, fut fondée la ville neuve de Pont-à-Mousson, sur l’autre rive de la Moselle. En mars 1261, Thiebaut II, afin d’y attirer des habitants, offrit à ceux des villages voisins des terrains pour bâtir, avec l’assurance qu’il leur serait permis de vivre sous le régime de la Loi de Beaumont. Cette mesure lui réussit à merveille, et la nouvelle ville ne tarda pas à se peupler. Les titres de cette époque parlent souvent de la centaine (centena) de la ville : il y a lieu de croire que c’est au corps de la bourgeoisie que s’applique cette désignation.

Régis d’abord par la Loi de Beaumont, les bourgeois furent ensuite soumis à la loi de Stenay. Ils avaient un mayeur et sept échevins qu’ils choisissaient chaque année. Un sénat à vie de quarante jurés complétait la constitution municipale de Pont-à-Mousson. Ce régime se maintint jusqu’à l’érection de la ville en marquisat par l’empereur Charles IV (1354).

Plus tard, Pont-à-Mousson obtint tous les privilèges des villes impériales, et la commune fut administrée par un échevin, assisté de sept jurés et de dix-huit conseillers. Cette nouvelle forme de gouvernement se maintint jusqu’à la réunion à la France.

Le 30 octobre 1369, les Messins s’emparèrent de la ville et la brûlèrent. En 1443, ils enlevèrent tous les bagages de la reine Isabelle, femme de René d’Anjou, venue en pèlerinage à Saint-Antoine du Pont.

Charles-le-Téméraire s’empara de la ville, en 1475, après huit jours de siège. Le duc René II y rentra, dans le mois d’octobre 1476, mais il n’y demeura qu’une nuit. Ses troupes s’étant révoltées, il fut obligé de se retirer et les Bourguignons y revinrent, dès le lendemain, sans éprouver la moindre résistance.

Le 8 avril 1552, le roi de France Henri II se saisit de Pont-à-Mousson, et ordonna sur-le-champ de fortifier la ville et le château. M. de Vieilleville, à l’abri derrière ses murs, ne cessa de tourmenter l’armée impériale, pendant toute la durée du fameux siège de Metz, en lui enlevant coup sur coup, les convois de toute nature qui lui étaient expédiés de l’Allemagne et des Pays-Bas.

Le comte d’Egmont, en 1553, étant parvenu à rentrer dans la place, au nom de Charles Quint, les travaux de fortification furent interrompus encore une fois. On les reprit plus tard, et la ville resta dans un état respectable jusqu’en 1670. M. de Créqui la fit alors démanteler complètement.

C’est au château de Mousson que s’opéra, en 1567, la jonction des protestants allemands amenés par Casimir, fils de Frédéric II, comte palatin du Rhin, avec les protestants français, commandés par le prince de Condé et l’amiral de Coligny. Le duc d’Aumale, pour ralentir ce mouvement, fit ruiner deux des arches du pont, lesquelles ne furent rétablies qu’en 1580, par le duc Charles III.

Déjà, en 1524, un effroyable débordement de la Moselle en avait détruit quatre arches, ainsi que plusieurs maisons et un très grand pan de la muraille d’enceinte. Vers 1640, il fut de nouveau emporté par les eaux : on le reconstruisit en bois, et c’est au duc Léopold qu’est dû le beau pont de pierre qui subsiste encore aujourd’hui.

En 1572, Charles III fonda à Pont-à-Mousson une université, devenue justement célèbre, et dont tout l’enseignement fut confié aux PP. Jésuites. En 1579, il accorda aux habitants quatre foires de quinze jours chacune. Le dernier événement militaire relatif à Pont-à-Mousson est sa reddition aux troupes françaises, le 7 août 1641. Tant que la ville dépendit du duché de Lorraine, elle fut le chef lieu d’un bailliage ressortissant à la cour souveraine de Nancy.


Archive pour 11 décembre, 2010

Le château d’Epinal (88)

Blason EpinalLes ruines du château d'EpinalPlan du château d'EpinalTableau de Nicolas Bellot

Classé monument historique depuis 1992, le château d’Épinal et les ruines de l’ancienne forteresse dominent la ville d’Épinal et la vallée de la Moselle à 387 m d’altitude.

Je vous propose de remonter le temps, et d’imaginer à quoi pouvait ressembler cette magnifique forteresse.

D’après les Annales de la Société d’Emulation des Vosges 

Une tradition populaire veut que le château ait été construit au Ve siècle mais aucun document ne vient étayer cette thèse. Le premier document relatant l’existence du château de Spinal est la chronique de Saint-Symphorien de Metz qui parle de la fondation du monastère au pied du château, à la fin du Xe siècle.

Les quelques ruines du château subsistant aujourd’hui, ne permettent pas de se rendre compte exactement de ce qu’il était autrefois. Pourtant, ces vestiges font reconnaître que le donjon était carré, d’autres en tracent l’enceinte : 3 piliers massifs (de construction plus récente) servaient à soutenir une passerelle reliant le donjon à des ouvrages de défense extérieurs placés sur une éminence voisine.

Heureusement, le tableau de Nicolas Bellot représentant la ville d’Epinal en 1626, permet de se rendre compte de ce qu’était, à cette époque, cette forteresse, au moins sur sa face antérieure, celle qui regardait la ville.

Longtemps, jusqu’au XIIIe siècle, le château occupa simplement le point culminant du coteau dominant la ville. Le château était formé surtout par un gros donjon carré, assez élevé et couvert de tuiles. Là se trouvaient les salles pour les soldats, l’arsenal, les magasins, la chambre du commandant. Ce donjon massif aux murailles épaisses, était surmonté d’un beffroi contenant le logement du guetteur.

Sur l’autre côté (Ambrail), formant pendant au donjon et relié à celui-ci par une galerie intérieure couverte, se trouvait la tour Saint-Georges, surmontant la chapelle dont le faîte ne dépassait pas la hauteur de la muraille la reliant au donjon. Du haut de la Tour Saint-Georges, les sentinelles, disent les archives d’Epinal, découvrent la ville, la campagne et les fortifications.

De la Tour Saint-Georges, partait (côté de la ville) une haute muraille, en forme de trapèze, venant rejoindre le donjon, et formant une enceinte dans laquelle se trouvaient une cour et divers autres bâtiments. Tel était le château primitif.

Au XIIIe siècle, le Haut-Château fut englobé dans l’ensemble des fortifications de la ville. L’enceinte nouvelle, remontant chacun des versants du coteau, vint se souder (côté Ambrail) à la Tour Saint-Georges d’un côté et au donjon (côté Saint-Michel) de l’autre. L’enceinte du château fut agrandie (côté ville) par une muraille transversale, basse, protégée par un fossé. Aux deux extrémités de cette muraille furent élevées deux tours.

Probablement à la même époque, furent ajoutés à la face postérieure du château des travaux de défense que l’on ne voit qu’en partie sur le tableau de N. Bellot, ces fortifications nouvelles formèrent Le Châtelet.

Sur la gauche du château (côté Saint-Michel), on voit sur le tableau de N. Bellot une redoute appelée la Tour de Lespinoux, placée au delà du ravin et reliée au château par une haute passerelle dont les piliers subsistent encore. Cette tour de Lespinoux était bien postérieure au donjon et aussi à l’enceinte du XIIIe siècle.

Tout ce côté du château était le point faible de sa défense. Si les autres faces en étaient protégées par de fortes pentes, il n’en était plus de même pour le côté postérieur séparé du plateau par un simple ravin. C’est pour cela qu’il fallut créer sur cette face, le Châtelet, la Tour Lespinoux et augmenter la profondeur du ravin.

Au moment où la ville fut entourée d’une seconde enceinte de pierres (XIIIe siècle), le château dut être augmenté et une seconde muraille transversale contournant le pied du coteau au-dessus des rues Haute et d’Ambrail, engloba dans le château le coteau tout entier. L’enceinte du château ainsi augmentée, comprenait tout le versant ouest du coteau, c’est à dire celui qui dominait la ville. Sur cet espace (place des Ormaux), se trouvaient 12 maisons servant à loger les soldats, les chevaux et autres animaux.

Au milieu de la muraille transversale, se trouvait la Vouerie, formée d’une haute tour carrée et de divers bâtiments, servant à loger le Bailly. Là se trouvait aussi la porte d’entrée à laquelle on parvenait par la ruelle de la Vouerie.

Au XVIIe siècle, château et murailles, déjà en mauvais état, furent démantelés définitivement par les Français (1670)  à l’époque de l’occupation de la Lorraine sous Louis XIV.  Il arriva pour le château, ce qui se produit pour des ruines abandonnées. Elles devinrent des carrières où tous allaient chercher des matériaux tout prêts pour leurs constructions. Ce fut avec les murs du château que furent élevés, sur les flancs du coteau (côté Ambrail surtout) les murs de soutènement.

Les souverains interdisaient cette exploitation des ruines : le 17 janvier 1723, interdiction est faite d’enlever les matériaux provenant des ruines du château. En revanche, l’année suivante, le duc Léopold autorisait la ville d’Epinal à prendre dans ces ruines, les pierres nécessaires à la construction d’une muraille le long du canal de la Petite-Ville.

C’est ainsi que disparurent, ou à peu près, les ruines du château d’Epinal. Elles sont éparses dans les murs de soutien du coteau, dans les nombreuses maisons construites au XVIIIe siècle, et dans les quais le long de la Moselle et de ses dérivations.

A voir, un superbe album photo des ruines du château d’Epinal.

A visiter, un splendide site présentant la maquette de la ville d’Epinal en 1626  d’après le tableau de Nicolas Bellot.

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