Le fort et la terre de Hugne

Carte de Hugne 

D’après le « Manuel de la Meuse » de Jean François Louis Jeantin – 1861

Sur la rive gauche du Loison, entre Louppy et Juvigny.

Au commencement du XVIIe siècle, le domaine de Hugne, arrière-fief du comté de Louppy, sous la mouvance de la châtellenie de Sathenay, se composait de :

- 1° : Un château ou maison-forte entourée de fossés, à fond de cuve, toujours remplis d’eau, avec avant-place, en deçà du premier fossé, et joignant la contre-escarpe (rectangle de 69 verges à la base duquel se trouvaient quelques establiers) – un colombier, en pleine rivière – un parterre d’un journal d’étendue, au-devant de la maison – un verger, en avant du parterre. Il était au bout de la crouée, laquelle contenait deux jours un quart de culture.
- 2° : un bois de 15 arpents, au-dessus de la crouée. Il était entouré de toutes parts des terres de Hugne et du chemin qui va de Louppy à Stenay.
- 3° : 60 journaux de terre, y compris un petit bois, à la couture de la bruyère - 47 arpents, en cinq pièces, à la couture de la haironnière – 44 arpents, en une pièce, à la couture de derrière le bochet – un grand pré de 14 arpents 4 verges 1/2 – un autre pré de 2 arpents 1/2, au lieu dit à Vaulnois – une chènevière d’un demi-arpent, près de la fontaine
-
4° : enfin, une maison de basse-cour, nouvellement construite, près de la chènevière.

Ce modeste oasis était la propriété de Charles Claude de Housse, seigneur-voué, haut, moyen, et bas justicier, de Juvigny et de Han, en partie.

Charles le tenait de son père Jean de Housse, dit le capitaine Hugne, sous la dominance de messire Simon II de Pouilly, baron, ensuite marquis, à Esnes, sire de Pouilly et Inor, en partie, de Louppy aux deux châteaux, de Manonville, Han, Quincy, Remoiville, Mont Saint Martin (près Chaufour), Mont (près de Dun), Haucourt, Malancourt, et gouverneur des places et châtellenies de Sathenay et de Jametz, pour Son Altesse Sérénissime le duc de Bar et de Lorraine Charles III.

Alors les armoiries, placées sous les arceaux de la porte castrale de Hugne, étaient celles des sires de l’antique et vieille maison d’Ugny, aux sources de la Crusne, Buré en vaux, Fermont, Housse et Othenges, à savoir : d’argent, au chef échiqueté d’or et d’azur, de trois tires.

Un demi-siècle plus tard, le domaine de Hugne était amorti, par vente, au profit des dames du couvent de Juvigny.

Charles Claude de Housse, par acte du 5 mai 1611, avait acquis de son frère Jehan, sire de Fermont et Buré la ville, les droits de celui-ci sur la seigneurie de Hugne, moyennant 16 000 francs barrois, plus une constitution de rente de 890 francs. Il tenait ainsi le tout, aliéné, au profit de son père, par Simon de Pouilly.

A sa mort, Charles laissa Hugne à ses trois enfants : François, sire de Buré en Vaux et Ugny - Gabrielle, femme de Pierre de Bernard, sire de Gorcy et Signy - Anne, mariée à Henry de Landres, seigneur de Rutz.

Ce sont eux qui, par contrat du 21 novembre 1663, vendirent la terre et seigneurie de Hugne à l’abbesse de Juvigny, pour et au profit de sa communauté.

Cette aliénation donna lieu, en 1720, à un combat de fiefs dominants, entre le marquis de Vervins-Grandpré-Joyeuse, comme sire du comté de Louppy, et le duc d’Enghien-Condé, comme cessionnaire du Clermontois, ensemble de Dun, de Jametz et de Stenay. Ce combat durait encore, quand il fut vidé par la révolution.


Archive pour 22 novembre, 2010

Aincreville

Carte Aincreville - Cléry

Petit village de moins de 100 habitants, Aincreville a été reconstruit presque en totalité après la guerre 1914-1918. Mais je vous propose de « visiter » Aincreville, il y a plusieurs siècles.

Les appellations anciennes ont été respectées.

D’après le « Manuel de la Meuse » de Jean François Louis Jeantin – Publication 1863

Aincréville autrefois avait pour annexe Viller-devant-Dun. Le village est bâti sur l’Andon et le ruisseau d’Etaillon.
Ecarts : Chassogne, Brieville, Proiville (Autrefois Brieville et Proiville étaient annexes de la paroisse de Doulcom).

D’après les chartes, les monuments, les vieilles annales, les légendes et les traditions : Aincréville est une ancienne villa de création probablement carlovingienne, au comté de Doulx, dans le Dolomensis pagus.

Aincréville était à la naissance de la chaussée austrasienne de Rheims à Metz, Briey, Longuion, Longwy et Trêves, au travers des bassins de la Meuse, de la Tinte, de l’Azenne, de l’Orne et de l’Othain.

Les traces de diverticules démontrent que cette chaussée, ou Keim, devait commencer à Babiemont, où se trouvait bâtie la porte des archettes de Jupile (Jovis pila, bulle de 1049). Elle traversait la Meuse à Milly, puis les champs du territoire de Lions, contournait le contrefort de Brandeville, franchissait la Tinte par des ponts de la Franche-Saulx, arrivait au rudimentum de la chaussée près Damvillers, contournait Murault (ante Meraldi castellum), passait sous le camp romain de Romagne (ad romanas), se dirigeait vers les arches d’Ornel dans le bois d’Arc, et, après avoir franchi cette rivière, se relevait, par Dommarie, vers les sources de l’Ornain.

Noms des érecteurs en commune : Gobert V, sire de Dun et Aspremont, et Richard de Proiville, conjointement avec les sires de Clarey, Vilaisnes, Landreville et Lions.

Causes : les conséquences des croisades et le mouvement des affranchissements.

Date de la charte d’affranchissement : de 1250 à 1284.

Cours d’eau : L’Andon – Le ruisseau d’Etaillon – La fontaine Sainte-Marguerite, venant de Chassogne – Le ruisseau de Chelme, venant d’Andevanne.
Usines : Un moulin à deux paires de meules, mues par l’eau – une huilerie, mue par un cheval.

Ordre spirituel

Diocèse de Rheims – Archidiaconné du Dolmois, ou de Champagne, sous le titre de Saint-Médard de Grandpré – Doyenné de Saint-Gilles de Dun.
Cure primitive de Sainte-Marguerite de Chassogne qui, pour le spirituel, dépendait de Belval.
Annexe et desserte, la chapelle de Saint-Martin de Viller-devant-Dun.
Abbaye suzeraine de Belval, par rapport à Chassogne.
Prieuré de Sainte-Marguerite de Cesse, par rapport à Chassogne.
Oratoire primitif de Saint Leu, frère de saint Agnan, dont la chapelle était au cimetière de Chassogne.
Eglise matriculaire de Saint-Agnan d’Aincréville.
Chapelle seigneuriale des seigneurs de Proiville-Pouilly.

Ordre politique

Ancienne cité de Durocortorum Rhemorum (Rheims) - Royaume de Lotharingie, sur les marches douteuses de la Neustrie – Ancien pagus du Dolomensis, au comté de Doulx – Comté du Barrois mouvant, après avoir dépendu des comtes de Grandpré - Baronnie des sires de Dun-Apremont – Duché de Lorraine, après la réunion du Barrois - puis France - puis Clermontois sous les Condé. Haute justice des seigneurs de Prouilly et de l’abbé de Belval, quant à Chassogne.

Ordre judiciaire

Avant la rédaction des coutumes générales : Loi de Vermandois, généralité de Rheims.
Pour les grains et les liquides, Beaumont. Pour les autres matières sèches, Beaumont.
Pour les bois et les terres, Grandpré. Pour les terres seulement, Grandpré.

Après la rédaction des coutumes particulières, vers 1566 : Coutume de Vitry-le-François, puis coutume de Saint-Mihiel, sous les comtes de Bar et les ducs de Lorraine.

Anciennes assises des six pairies de la châtellenie de Dun, composée des sires de Dun, Clarey, Proiville, Vilaisnes, Landreville et Lions, sous les sires d’Apremont.

Cour supérieure des grands jours de Saint-Mihiel, ressort contesté par la France, après le traité de Bruges de 1301 : elle prétendait faire évoquer les causes au présidial de Sens.

Ancien bailliage de Clermont, séant à Varennes, sous les princes de Condé – Ancienne prévôté de Dun, ne comprenant que les communes de la châtellenie.

Ancienne justice seigneuriale des représentants des seigneurs de Prouilly-Pouilly, mais qui n’avait pas droit d’exécution capitale – Justice foncière du prévôt seigneurial et de son fiscal.

Ordre feodal

Le dernier seigneur d’Aincréville était Ancelme-Ferdiand de Coudenhoven, chevalier, fils de Louis-Ferdinand, seigneur de Vaudoncourt. Noblesse de Flandres devenue Luxembourgeoise, car Vaudoncourt était une enclave appartenant au Luxembourg. Son père avait épousé Marie-Madelaine de Zweiffel de Suève, dame d’Aincréville et de Cunel.

Ce seigneur avait titre de comte et portait « d’or, à la bande ondée de gueules, ayant deux griffons pour supports, et pour cimier une hure de sanglier, allumée et dentée d’argent ». Il eut pour femme Anne de Pouilly-Prouilly.

Avant lui, c’était Adrien de Zweiffel de Suève, sire de Milly, fils de Charles-François et Jeanne de Landres-Briey. Adrien de Zweiffel était fils de Jean-Philippe et de Françoise de Lafontaine d’Harnoncourt-Sorbey. Il avait eu pour aïeul Anselme de Zweiffel de Suève, et pour aïeule Agathe de Mouzay-Autrecourt. Il portait « d’argent, à un cerf furieux de gueules ».

Au-dessus de lui, on remonte facilement la chaîne des sires de Proiville et d’Aincréville, par les alliances des dernières héritières de la maison éteinte de Mouzay, unie à celle de Pouilly-Prouilly et aux de Salse de Milly, également éteints. Quant aux maisons de Pouilly et de Coudenhoven, elles ont encore de nombreux représentants.

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