Louppy-sur-Loison du XIVe au XVIIe siècle

Carte de Louppy-sur-Loison

 

Louppy-sur-Loison est un village de 120 habitants situé dans le nord de la Meuse, où l’on découvre un suberbe château datant du XVIIe siècle.

On sait que plusieurs seigneurs ont habité cet endroit. Mais ce qu’on a du mal à imaginer, c’est l’histoire mouvementée qu’a connu ce bourg durant des siècles.

C’est cette histoire que je me propose de vous raconter, à travers les différents seigneurs ayant été « Sires de Louppi ».

Les anciennes appellations ont été respectées.

D’après le « Manuel de la Meuse » de Jean François Louis Jeantin – 1861

Louppy-sur-Loison, ou anciennement Louppy les deux châteaux, est un ancien opide, probablement celtique, fief baronial érigé en comté en 1633.

En 1343, deux opida, tours colossales, massives d’épaisseur, imposantes d’altitude, placées à la gorge de la presqu’île, commandaient aux arrivages du haut et du bas de la rivière. Ces tours, dans le principe, avaient appartenu au même maître : ce maître était le comte de Bar et de Luxembourg, Thibault Ier, propriétaire, au commencement du XIIIe siècle, de Marville et de Stenay.

Dans le cours de ce siècle et du suivant, le haut vassal fiefé de Lopeio avait reçu sa quintuple investiture des cinq puissances, entre lesquelles le bassin des Wabvres se trouvait réparti, sous les châtellenies de Dun, Stenay, Chauvancy, Marville, Arrancy.

Puis, les révolutions survenant, la branche aînée de l’ancienne maison de Louppi s’était éteinte. Sa branche cadette s’était retirée près de Bar. La terre de Louppi, divisée en château haut et château bas, au XIVe siècle, était inféodée et sous-inféodée à des pouvoirs rivaux.

Les deux tours, dont l’une se trouvait éventrée, à la suite des désastres de la maison de Chaufour, étaient encore, en 1343, réunies par des murailles, en dedans desquelles se trouvait le Bourget, petite ville étroitement resserrée dans sa propre ceinture. Mais la tête du fief était le château bas ; le sous-fief, dit de Haraucourt, devait foi et hommage au maître du manoir des anciens Xorbey.

Les seigneurs de Louppi (château bas)

Maison de Xorbey

Thiébauld de Perpont

Thiébauld, sire de Perpont, Beuveilles, Doncourt et Han, avait épousé Hawis, fille de Clarambauld de Croix, dit de Flassigny, sire de Xorbey, et époux Oda. Cette dame lui avait apporté les droits de son père sur Mont-Saint-Martin et Quincy, et, par suite, sur le fief de Lopeio.

De ce mariage naquit Jacqueth ou Jehan, qui fut sire de Xorbey, de Chauvancy, de Laferté, et de Louppi, pour partie. Jacqueth, fut père de Bastin, chevalier de Sorbey.

Jehan, Bastin et Colin de Louppi

Avec Jehan Ier de Louppy, sire de Merowald, le chevalier Bastin s’était trouvé à l’affaire de Ligny, en 1368. Pendant que son cousin, tué sur le champ de bataille, gisait près des corps du jeune comte Jehan de Salm, de Jehan de la Tour et de plusieurs autres, Bastin, blessé, revenait mourir en son manoir, laissant celui-ci et ses domaines à son fils, Colin de Louppi époux de Mahonne, duquel ils passèrent à ses neveux, Thiébauld de Sorbey et Guillaume de Croix.

Thiébauld de Xorbey et de Louppi

Thiébauld de Xorbey, sire de Othe du chef de Vieille de la Malmaison (Charte de 1343), sire aussi de Louppi, avait épousé Alix, ou Hawis, de Perpont, de laquelle il eut Habelet, ou Herbinet, de Xorbey, et dont les enfants furent :
- François de Xorbey, qui épousa Jehanne de Vouziers
- Jehanne, qui fut mariée à Wary II de la Wal, sire des Vaux de la Chière et de l’Othain
- Catherine, qui avait épousé Renart de Colmey, dit le Vély ou le vieux, laquelle précéda son mari, sans enfant. Restaient François et Jéhanne.

Ces deux enfants se partagèrent les successions paternelle et maternelle, par acte du 8 avril 1416.

François de Xorbey

Au lot de François de Sorbey, se trouvent : les terres de Louppy, de Juvigny les Dames, de Vandelainville, de Baulsay et Othelez-Bazeilles. Au lot de Jehanne de Sorbey, sont les terres de Sorbey et de Perpont. Un partage supplémentaire, du 11 mai 1419, attribua une autre portion de cette terre à Jehanne de Sorbey et à Wary II son mari. Par cet acte, Jehanne obtient un tiers des grosses et menues dixmes des ville, ban, et finage, de Louppi, sans pour ce être soumise à l’hommage envers son frère.

A cette époque, le fief de Louppi (château bas) était parfaitement distinct de l’arrière-fief des d’Haraucourt (arrêt du roi René du 2 mars 1433).

François de Sorbey et Jehanne de Vouziers transmirent leurs droits à leurs enfants : Jehan et Gobert de Sorbey.

Jehan de Xorbey

Le 4 octobre 1441, Jehan, qui était l’aîné, rendit foi et hommage à Elisabeth, reine de Jérusalem, duchesse d’Anjou, de Lorraine, et de Bar, pour la terre de Louppi, par lui tenue en fief du duché de Bar. Ses aveux furent produits tant au bailliage de Saint Mihiel qu’en ceux de Clermont et Dun.

Gobert, le cadet, rendit le même devoir, comme seigneur de Louppi, pour la terre de Juvigny. Leur soeur, Blanche de Sorbey, épouse de Henry de Breux, avait été allotie à Beauzée, dans le Barrois (Acte du 8 mars 1450). Jehan de Sorbey conclut plus tard, avec sadite sœur, un traité par lequel il lui cédait ses droits à Louppi et lieux voisins.

A côté de cette branche masculine et aînée, se trouvaient d’autres indivisionnaires, issus des branches cadette et féminine. A savoir, les de Laval et les de Frasnel, qu’il convient de passer en revue.

Maison de Laval-Xorbey

On a vu que Jehanne de Xorbey, femme de Wary II de Laval, avait obtenu un tiers de Louppi, par le partage de 1419.

Wary II de Laval, branche aînée de la souche de Marville, chevalier, seigneur des Vaulx de l’Othain et de la Chière, Othe, Velosnes, Fresnois et partie de Marville, était homme de fief de cette châtellenie. Il résidait à Marville. Il était frère de Marie de Laval, épouse de Guillaume de Croix. Il était donc oncle, de Thomas de Croix, avec lequel il partageait le titre et les profits de seigneur de Sorbey. Wary ne tarda pas à y adjoindre ceux de coindivisionnaire à Louppi.

La vie de ce seigneur fut longtemps agitée par les procès qu’il eut à soutenir contre son neveu, Thomas de Croix. Les causes de ces différents furent multiples : Marie de Laval avait deshérité son fils Thomas, en presque totalité. Cet acte fut annulé, à rencontre de Wary de Laval, qui avait eu la mainbournie de son neveu.

Wary de Laval avait échangé, avec Thomas de Croix, ses portions dans la seigneurie de Louppi, contre une maison et dépendances, à Marville. Cet échange souleva aussi des difficultés.

Wary II de Laval et Jehanne de Sorbey eurent deux fils et trois filles : François – Jehan – Marguerite, épouse d’Arnould de Sampigny – Isabelle – Jehanne.

Le partage des successions paternelle et maternelle eut lieu, entre les deux frères, le 3 février 1447, sous l’attache des sceaux de leurs cousins : Jehan de Sorbey, sire, en partie, de Louppi et de Villosne – Ferry de Failly, sire de Chinery – Jehan de Muscey et Henry de Gomery.

Louppi tomba au lot de François de Laval.

François de La Val

François de Laval, seigneur en partie de Louppi, fut d’abord échanson du roi Louis XI, puis il revint au service des princes de Lorraine. Le 27 mars 1457, il fut établi au poste de gouverneur de Neufchâteau, en Vosges, et le roi René lui accorda des armes de récompense « de sable, à deux tours d’argent, maçonnées de gueules ». C’étaient celles de la ville confiée à son gouvernement.

Il avait épousé Alexise de Dampierre-Saint Dizier, maison comtale de Flandre, venue, dans le Walon, à la suite de deux de nos comtesses du Barrois. Un de ses membres se retrouvera, bientôt, résident en son manoir de Han les Juvigny, lors d’un événement notable dans les annales de Louppi.

En 1464, le 24 janvier, le roi René honora le château de Louppi de sa présence. Puis il se rendit à l’abbaye de Saint Mihiel, dont Wary de Laval était abbé depuis 1461. Ce fut de Louppi, qui, de tous temps, fut et devait être, la grande louveterie des basses Wabvres… ce fut de Louppi que partit le gibier, dont les tables royale et abbatiale firent honneur au duc de Calabre et à la reine d’Angleterre, Marguerite d’Anjou. 

A cette époque, les deux branches des Laval-Xorbey se séparèrent :
-
François s’attacha aux destinées, alors si brillantes, des princes de Lorraine, et ses descendants adoptèrent l’appellation romane de de Lavaulx.
-
La branche cadette, celle de Jehan, conserva ses attaches aux vieilles possessions wabriennes, et ses descendants retinrent l’appellation walonne de Wal.

Maison de Franelle

La maison de Franelle, sous la châlellenie de Vézelise, en Vosges, portait « d’azur, à trois bandes d’or, au chef chargé d’un lion d’or ». Elle était d’origine Salmo-vaudémontoise. On ignore à quelle époque elle s’allia aux de Sorbey-Louppi.

Philippe Ier de Frasnel

Philippe Ier de Frasnel apparaît coindivisionnaire à Sorbey, dès l’année 1469. Quelque temps après, on le voit, aussi, haut tenancier et justicier à Louppi, château bas (aveux et dénombrement du 24 juillet 1474).

Philippe était fils de Jehan et d’Alix de Trougnon d’Heudicourt, maison puissante par sa fortune et par ses alliances. Gérard, son frère, devint abbé de Saint Mihiel, en 1493. Il succéda à Wary de Laval-Xorbey, lequel portait la crosse depuis 1461.

A la mort d’André, ou Adrien, de Louppi, sire d’Haraucourt, seigneur du bourget de Lavaulx en 1501, son frère Guillaume (*), évêque de Verdun, comme héritier de l’arrière-fief du Château haut, avait omis de rendre son devoir féodal aux de Frasnel, maîtres du Château bas. Philippe et l’abbé de Frasnel firent saisir, féodalement, le 10 janvier 1501, le domaine de leur vassal : la mesure fut décisive, car, quelques années après, par acte du 3 août 1509, le châtelain de Château haut faisait ses reprises, foi et hommage, au seigneur de Château bas.

(*) Cet évêque venait d’être élargi de la cage de fer, où l’avait tenu, pendant plusieurs années, le sombre Louis XI. Mais, malgré les instances de ses frères, André, seigneur de Louppi, Pierre, sire de Chahanay et de son neveu Gobert d’Apremont-Buzancy, le prélat était toujours banni des terres de l’évêché de Verdun. Il avait encouru la commise de son fief, pendant son exil du Verdunois.

Après Philippe Ier, Philippe II de Frasnel (aveux et dénombrement du 14 juin 1517). Vient ensuite Ferry, qui agrandit ses domaines, à Louppi et à Han, par les acquêts des 28 juillet 1510 et 24 mars 1518, puis Claude, son fils, qu’il émancipa, le 22 juin 1530.

Claude de Frasnel

Claude de Frasnel ne fut pas moins jaloux que Philippe Ier son aïeul, de ses prérogations féodales. Il avait épousé Jehanne d’Eltz : celle-ci lui avait apporté Bellefontaine, près Beaufort. Un bâtard, nommé Jehan de Villers, s’y était fait construire une tour forte, appelée Belle Tour.

Claude de Frasnel, en 1558, profita du séjour au château de Jametz, de la duchesse Christienne de Danemarck, et, par sentence du 19 mai 1564, il l’en fait expulser.

En 1571, Claude se trouve en contact avec un nouvel acquéreur de Château haut et de Hugnes : c’était Gérars de Pouilly. Cet acquéreur était fils d’Aubertin VI, sire d’Inor, Martincourt, Avioth, Moiry et Pouilly, en partie, lequel Aubertin avait épousé Poincette de Wal, en 1447. Gérars prétendait à la franchise de son fief. Claude de Frasnel poursuit son droit, à la Cour des grands jours de Saint Mihiel, et, par sentence du 19 février 1571, il se fait reconnaître haut justicier sur tous les membres du fief de Louppi. Il décède peu après.

L’épouse de Claude de Frasnel était fille de Bernard d’Eltz, sire d’Othanges, et de Bonne de Viller de Beaumont, dame de Scy.

Après 1584, Louppi est aux mains des enfants et petits-enfants de Claude de Frasnel, savoir :
- Claude II, l’aîné, époux de Marguerite de Beauveau, décédé en laissant des enfants mineurs
- Adolphe, chevalier de Louppi, dit le capitaine Louppe
- Claude Guillaume Ier, époux de Catherine de Lutz, avec un fils, prénommé Claude Guillaume II, comme son père
- Françoise, épouse de Gilbert d’Apchon, seigneur de Mont Regnard.

Chacun d’eux était héritier pour un quart (actes de 1584,1586, et sentence du 3 mars 1594) puis, en dernier lieu, on trouve Charles de Frasnel, époux d’Anne d’Ennetière, et Diane, et ses sœurs, et leurs enfants.

C’est alors qu’une catastrophe vint renverser la maison de Frasnel et en dispersa les derniers rejetons.

C’est au milieu de ces débris que va s’élever le comté de Louppi.

La ruine des de Frasnel de Louppi

Que de choses diraient ces vieilles pierres castrales, si elles pouvaient parler ?

Cette tour, dix fois séculaire, squelette pâle et noirci, dont les flancs larges, béants, s’entrouvrent en face du Louvre quasi princier de Simon II de Pouilly, cette vieille tour nous dirait, entre autres faits, que, pendant vingt mois, elle a vu, dans son parc, les dépôts de matériel de l’armée lorraine, attaquant Jametz, car le quartier général du baron d’Orne-d’Haussonville et du baillis Jean de Lénoncourt était, alors, à Hugnes et à Louppi.

Elle nous dirait que, douze années durant, de 1589 à 1601, elle a vu passer et repasser les bandes de tous les partis… qui ligueurs, qui protestants… qui lorrains ou luxembourgeois… qui français ou espagnols…. tous s’agitant, à l’escouse et à la rescouse, pour reprendre ou pour conserver ce boulevard du protestantisme, dans le fanatique délire qui, alors, s’était emparé des consciences des plus hautes familles du pays. Car, des deux parts, c’était une véritable guerre, guerre atroce de partisans.

Chaque seigneur était bien forcé d’y prendre couleur, d’après ses intérêts personnels, ou d’après sa position. Il se tournait, ou se retournait, dans l’un ou dans l’autre cercle, suivant le front de bandière des chefs les plus heureux ou les plus influents.

Ce nom de chef de bande n’avait alors rien que d’honorable : on disait la bande de Mansfeld, dans les rangs des bourguignons ou des espagnols, et cependant Mansfeld n’était rien moins que le gouverneur du Luxembourg. On disait la bande d’Amblise, et cependant Gaspard d’Anglure, qui la commandait, n’était rien moins que le maréchal du duché de Lorraine. On disait la bande du capitaine Saint Pol, un des plus audacieux condottieri des Lorrains.

Chaque seigneur n’était alors désigné que par le titre de sa capitainerie. Le capitaine Louppe était le chevalier de Louppi, le capitaine Balai était le sire de Lions devant Dun, le capitaine Sancy était Jehan de Haut, etc…

Or, pendant qu’Henri IV, prenant la couronne de France, voyait Paris, Troyes, et nombres d’autres villes, se prononcer contre lui pour la ligue… alors que Turenne et Bouillon, avec les Sedannais, enlevaient Stenay et Dun aux Lorrains, occupateurs de Jametz (1589 à 1595)… alors le baron de Terme, Bossut de Dampierre, sire de Messaincourt et de Han les Juvigny… alors le capitaine Louppe, Adolphe de Frasnel… alors les sires de Chaumont et Murault… alors le sire d’Apremont-Vandy… militaient sous African d’Anglure, dans le parti anti lorrain.

Ce parti avait reçu d’eux mainte rude défaite, notamment le 29 janvier 1589, sous Montfaucon. Autre déconfiture à l’affaire de Beaumont, en 1552, affaire vivement disputée, où Turenne fut blessé, et où Simon Ier de Pouilly avait été fait prisonnier. Ces échecs avaient avancé les affaires d’Henri IV, et ils ne contribuèrent pas peu à la paix générale, conclue le 25 juillet 1596.

Ce sont ces faits qui expliquent la sentence de mort portée contre Adolphe de Frasnel, qui avait livré Dun à Turenne, sentence qui fut suivie de la confiscation de son patrimoine. Dès lors, l’on conçoit comment intervinrent, après la pacification qui rendit Dun et Stenay au duc de Lorraine, les lettres de grâce par lesquelles ce prince rendit, le 18 juin 1596, aux héritiers de Frasnel, les biens que ce condamné avait dans les basses Wabvres.

Mais le coup avait anéanti pécuniairement sa famille, elle va donc disparaître de Louppi.

A  suivre : le comté de Louppi


Archive pour 18 novembre, 2010

Le fief de Bellefontaine

Carte de Beaumont en Argonne

D’après le « Manuel de la Meuse » de Jean François Louis Jeantin – Publication 1863

Ce domaine se composait, en 1538, d’une vieille tour, ou maison forte dite beltour, avec fossés et courtil, de la contenance de deux arpents et demi – d’un petit étang de deux arpents, tenant aux fossés – d’un autre étang de sept arpents, un peu plus haut – d’un bois de 320 arpents, le tout tenant au circuit des bois de Beaufort, de ceux de Stenay, dits le Dieulet, et des ban et ruisseau de la Wâme.

La borne était plantée au dessus du trou l’hermite. Ainsi, il était placé entre le ban de Belmont, au nord, et la forêt du Dieulet, au midi. Et dans son enceinte on trouvait les censes dites Belvallée, Belheim (ou Beauséjour), Belœil (ou Beluïn ou Belvue), Beaulieu, enfin Belwald (ou Belleforêt).

Voici ses possesseurs successifs :

Au XIVe siècle, c’était Rochequin, bâtard de la maison de Chaufour-Castelet-Trichastiaux. Jean Groulet, son fils, étant décédé, sans hoirs aptes à succéder, le fief, par droit de deshérence, fut dévolu au duc de Bar Robert, qui, le 7 août 1403, le concéda à Henry de Viller de Beaumont, sire de Scy, près le Chêne-le-populeux.

Ce chevalier épousa Marie de Rhodes ou d’Arodes, veuve de Jehan d’Asgron, châtelain de Bouillon. Leur fils Jehan de Villers, et Jehan leur petit-fils, le possédèrent après eux. Ce dernier avait épousé Anne de Malberg, de la maison de Sainte-Marie et Bellefontaine sur Semois, qui lui donna quatre fils et trois filles. Il eut de plus, un enfant naturel, nommé Jehan comme lui.

Ses fils légitimes étant tous décédés en bas-âge, Bellefontaine devint le douaire d’Anne de Malberg, sa veuve, et fit partie du patrimoine de ses filles :
- Françoise, qui épousa Jean de Boutillard, sire de Resson
- Marie, femme du sire de Court et Maucourt, seigneur de Pavont-Buzancy, auquel le petit château de Paille, près Beaufort, dut son édification (ce petit manoir appartenait aux de Landres-Pouilly-Cornay, dans les derniers temps)
- la troisième fille, nommée Bonne, fut mariée au chevalier Bernard d’Eltz et Othenges, et de ce mariage naquirent Henry d’Eltz et Jehanne d’Eltz, laquelle épousa Claude de Fresnel, écuyer, seigneur en partie de Louppy les deux châteaux.

En 1538, après la mort de son père, et de sa veuve Anne de Malberg, en vertu d’une donation de celle-ci, le bâtard Jehan de Villers se mit en possession du domaine de Bellefontaine et y fit construire la maison forte de Beltour ; il en jouit quelques années.

Mais, en 1548, Claude du Fresnel et Jehanne d’Eltz se pourvurent en réintégration, près de la duchesse de Lorraine et de Bar Christienne de Danemarck, qui se trouvait alors au château de Jametz. L’affaire fut portée au bailliage de Saint-Mihiel, et les revendiquants furent remis en possession, par arrêt du 19 mai 1561.

Alors, ils vendirent Bellefontaine, le 9 novembre 1583, à Gérard de Fresnel, sire en partie de Beaufort et seigneur de la Vallée, près Récicourt, et celui-ci créa la petite cense de Belvallée. Il revendit ce domaine et ses droits sur Beaufort à Antoine de Melon, qui les transmit à son fils Louis et à son petit-fils Jean-Nicolas, lequel, le 25 mars 1717, en fit foi et hommage à Louis-Henry de Bourbon, prince de Condé, devenu seigneur de Stenay, Dun, Jametz et du Clermontois.

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