D’après la monographie « Recherches sur les monnaies des comtes et ducs de Bar »
de Louis Félicien Joseph Caignart de Saulcy – Publication 1843
Le 27 juillet 1214, c’est-à-dire bien peu de mois après son avènement, Henri de Bar combattit comme un lion à la bataille de Bouvines. Peu s’en fallut qu’il ne fît prisonnier Otton, qu’il avait saisi par le cou dans la mêlée. L’empereur ne dut sa délivrance qu’à un écart de son cheval.
En 1218, le comte de Bar fit fortifier le château de Foug, construit avec les ruines de l’antique résidence royale de Savonnières.
Il était de la destinée des princes de Lorraine et de Bar d’avoir des démêlés perpétuels, et Henri suivit l’exemple de son père. Il eut guerre avec son neveu Matthieu II, duc de Lorraine, et ne fit la paix qu’en 1220.
Ayant pris part à la guerre qui s’était allumée entre Otton II, comte de Bourgogne, et Jean de Châlons que soutenait Henri de Vienne, Henri de Bar fut fait prisonnier, en décembre 1225. Il se racheta pour 16 000 livres, à la Pentecôte qui suivit.
Les savants auteurs de « l’Art de vérifier les dates » ont, avec toute apparence de raison, rejeté la réalité d’un fait avancé par une chronique en vers du XIIIe siècle (rapportée par Lebœuf, Dissertation sur l’histoire de Paris).
Suivant cette chronique, Henri de Bar aurait succombé, en 1228, dans la guerre faite à Thibaut, comte de Champagne, par les barons français. Leurs raisons pour ne pas admettre cette assertion sont bonnes et nombreuses.
Ainsi l’on sait :
- que le comte de Bar eut de nouveaux démêlés avec Matthieu II, en 1229, et qu’une trêve fut conclue entre eux, au mois d’août de cette même année
- que le duc de Lorraine et le comte de Bar s’allièrent, en 1231, pour soutenir Jean d’Apremont contre les Messins révoltés.
Pendant le siège de Metz, le comte de Bar quitta furtivement le camp des assiégeants, et vint fondre sur la Lorraine. Aussitôt le duc Matthieu II brûla Pont-à-Mousson par représailles, et quelques jours après, il mit le siège devant le château de Foug.
Henri accourut au secours de ses sujets, défit l’armée de son neveu, et après avoir chassé celui-ci du pied des murailles de Foug, le bloqua dans Gondreville. Il fallut la médiation du duc de Bourgogne pour rétablir la paix, qui fut conclue à Melun, en août 1233.
En 1239, Henri de Bar prit la croix, et partit pour la terre sainte avec le duc de Bourgogne et le roi de Navarre. Le 15 novembre 1240, il reçut près de Gaza une blessure, des suites de laquelle il mourut peu de jours après.
Henri avait épousé Philippine, fille de Robert II, comte de Dreux. Il en eut Thibaut II, qui lui succéda au comté de Bar.
En 1229, ce prince avait fondé avec sa femme, l’abbaye des filles de Saint-Hoïlde. En 1239, il fonda la maison des Trinitaires, dans la ville de la Marche en Barrois.
Enfin, ce fut lui qui bâtit une ville à droite de la Moselle, et au pied de la montagne de Mousson. C’est ce que l’on nomme aujourd’hui la ville haute de Pont-à-Mousson.